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accessibilite - Qu'est que l'acessibilité ?

Objet : Liste de diffusion du groupe de travail Accessibilité (liste à inscription publique)

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Qu'est que l'acessibilité ?


Chronologique Discussions 
  • From: Francois Poulain <fpoulain AT metrodore.fr>
  • To: <accessibilite AT april.org>
  • Subject: Qu'est que l'acessibilité ?
  • Date: Thu, 3 Dec 2009 11:45:34 +0100

Bonjour,

Je viens de m'inscrire à la liste. Une question posée ailleurs par
Armony à suscité ma curiosité, même si je n'ai aucune expérience
du sujet (et en plus je prends la discussion en route).

Qu'est-ce que l'accessibilité ? Vaste question si l'on en croit la masse
énorme de choses qui on pu être écrites à ce sujet. Je n'ai jamais eu à
réfléchir sérieusement à la question, notamment car je n'ai jamais
encore été en contact proche avec des gens qui sont impacté par un
handicap qui les mettrait hors de portée d'un ordinateur. Voici mon point
de vue, disons d'ingénieur.

L'accessibilité des LL est un actuellement un qualificatif ; il faudrait que
ça devienne une démarche, et pourquoi pas, à l'avenir, un fait banal
supporté par l'architecture de production des logiciels, au même titre
qu'aujourd'hui un développeur ne se préoccupe pas de mettre «Ok» à
droite (en français) et «fichier» en haut à gauche.

Le rôle d'un ordinateur est de traiter de l'information ; qu'il s'agisse
d'effectuer des calculs ou de relayer (router) l'information. Pour que
ce rôle présente un intérêt, il faut à un moment ou à un autre (en bout
de chaîne) qu'il y ait un échange d'information entre l'utilisateur et
la machine. On peut distinguer deux composantes dans cette fonction
d'échange : le message et le média (c'est un point de vue discutable
mais c'est le mien à cet instant). En corolaire, je pense ainsi
l'accessibilité :
* Le message est-il sémantiquement adapté à son public ? On ne s'exprime
pas à un technicien comme on s'exprime à un néophyte ; de même pour
les enfants, les analphabètes, les déficients mentaux, etc.
* Le média utilisé est-il adapté à son public ?

Je n'imagine pas du tout comment traiter le premier point hors du cadre
d'applications spécifiques (les machines ne sont pas douées pour
travailler la sémantique de l'information). Je pense que en l'état, les
applications sont conçues pour un public bien défini. Il y a cependant
peut être des efforts à faire pour systématiser cette définition à la
conception (par exemple inciter les programmeurs à mettre des icônes
suggestives élargi potentiellement le public visé par rapport à du texte
brut, souvent jargonneux).

En revanche, le second objectif me semble plus atteignable, dans la
mesure où beaucoup de traitement automatique est possible avec les
ordinateurs modernes. Les sens qui sont à notre disposition pour
communiquer sont cinq : le goût, le toucher, l'ouïe, l'odorat, la vue. À
cela il faut ajouter (ou soustraire) les problèmes liés à ce que l'on ne
contrôle pas : le savoir faire technologique et plus généralement
l'environnement. Ainsi, le goût et l'odorat sont rapidement exclus des
systèmes d'information. Il reste trois médias majeurs pour communiquer :
le toucher, l'ouïe (lorsqu'elle n'est pas parasitée par l'environnement)
et la vue. Une façon simple de s'assurer que le média est adapté au
public est de permettre une redondance totale des trois médias comme
outils d'IHM (et en bidirectionnel), là où le couple toucher/vue
unidirectionnel est de rigueur chez les gens qui ont la chance de ne
souffrir d'aucune déficience.

Voilà, je pense, un premier enjeu de taille pour les logiciels libres.

Sur ce je ferai quelques commentaires :
* Les déficiences ne sont pas certainement pas binaires, ce qui rend
certainement plus compliqué le schéma (ex : perception des couleurs,
mauvais contrôle des gestes, etc.). Ce n'est pas parce qu'une personne
distingue mal les couleurs qu'elle ne peut pas lire à l'écran.
* Les déficiences ne sont certainement pas toutes indépendantes, donc
certaines combinaison ne sont pas forcément à explorer. Ce qui peut
rendre plus simple le schéma (ex: si une personne sourde s'avère en
général avoir de graves difficultés à s'exprimer à l'oral).
* De ce que j'ai compris, le monde du handicap fourmille d'initiatives
éparses (et proprio). Un travail intéressant pour penser une
architecture globale serait le recensement de ces initiatives, et la
tentative d'inscrire ça dans un modèle de couches fonctionnelles (à la
manière des modèles en couches des réseaux, qui sont des outils
formidables pour penser leur intéropéra(ti)bilité).
* Je parle ici de l'accessibilité sur un plan qualitatif, mais il faudrait
aussi quantifier les différentes possibilités. Par exemple, le débit
d'information parallèle potentiellement fourni par la vision n'a rien
à voir avec un débit séquentiel comme celui du son. Il ne suffit ainsi
pas, par exemple, de transcrire en sons le texte affiché pour rendre
son contenu accessible de manière efficace.

Pour tout ça, on s'organise comment ? ^^
François

--
François Poulain <fpoulain AT metrodore.fr>

La faculté de citer est un substitut commode à l'intelligence.
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