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educ - Projet de CP à propos de l'Hadopi d ans l'épreuve du brevet des collèges

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Projet de CP à propos de l'Hadopi d ans l'épreuve du brevet des collèges


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Projet de CP à propos de l'Hadopi d ans l'épreuve du brevet des collèges
  • Date: Mon, 4 Jul 2011 12:16:46 +0200 (CEST)

Soumis au CA de l'April par Rémi Boulle ce matin
Sont déjà co-signataires :
- Libre Accès
- In Libro Veritas



Propagande Hadopi dans l'épreuve du diplôme
national du brevet des collèges

Après Hadopi à la télévision, Hadopi dans les couloirs du métro
ou dans des magazines, la loi Hadopi s'invite dans l'épreuve
d'histoire géographie et éducation civique de la session 2011
du diplôme national du Brevet des collèges.

Le sujet de l'épreuve se décomposait en deux parties :
dans la première, les élèves étaient invités à répondre à
des questions induites par trois documents, dont celui sur l'Hadopi ;
la rédaction d'un paragraphe d'une quinzaine de lignes, «montrant
comment sont élaborées les lois en France » découlait des trois
documents.

Le premier document est une planche du dessinateur Plantu -
« la naissance d'une loi en France » - qui débute avec des
manifestants qui scandent « On veut une loi !! » ; ou sur
des banderoles : « Alors elle vient cette loi ? », « Ça urge !!».
La suite de la planche décrit l'ensemble du processus de conception
de la loi jusqu'à sa promulgation.
Ce premier document montre ainsi clairement que les lois promulguées
le sont à l'initiative des citoyens et que tout le processus est
accompagné par leur pression civique.
Les candidats, notés sur un point, devaient « Identifier deux
éléments montrant que la loi en France est élaborée de manière
démocratique ».

Le deuxième document porte sur la loi Hadopi et présente une
citation tronquée du site Vie-publique.fr (1) qui retrace

le cheminement de la loi Hadopi en partant des premiers courriels
d'avertissement envoyés fin 2010. Le texte conclut par la saisie
d'un recours auprès du Conseil Constitutionnel qui a censuré certaines
dispositions de la loi, avant de la promulguer le 12 juillet 2009.
Enfin, le troisième document présente un court extrait
de la Constitution.
Les candidats étaient alors invités, en s'appuyant sur les
documents 1 et 2, à répondre à la question « Quel est le rôle du Conseil
constitutionnel », noté sur un point.

Il apparaît clairement que la présence de la citation tronqueé sur
le cheminement de la loi Hadopi, n'avait pas pour seule ambition
de noter sur un seul point, « le rôle du Conseil Constitutionnel »,
mais de véhiculer un message que l'on pourrait qualifier de
subliminal.

En premier lieu par une forme de conditionnement où l'élève,
dans un moment où il doit se concentrer sur un sujet d'examen
est obligé de lire des informations parasites telles que : « lettres
aux internautes soupçonnés de télécharger illégalement de la musique
ou des films », « protection des oeuvres culturelles sur Internet »,
« dissuader les internautes de télécharger illégalement des oeuvres
sur Internet » ; sans liens directs avec le contenu de l'épreuve.

En second lieu, par une manipulation dans l'enchainement des deux
premiers documents : la loi est issue d'une initiative citoyenne
(dessin de Plantu) ; laissant sous-entendre que la loi Hadopi
l'est également.

Le sujet omet (erreur d'inattention ?) de préciser que la publication
du rapport qui débouche sur la loi Hadopi a été rédigé par une commission
composée de trois membres pilotée par Denis Olivennes, alors président
de la FNAC. Nous sommes très loin de l'initiative et de la pression
des citoyens. De plus, il occulte les accords signés à l'Elysée en
novembre 2007, entre les représentants de la filière culturelle
(musique et cinéma) et les fournisseurs d'accès à Internet, pourtant
référés dans le texte d'origine du site Vie publique ; les raisons de
la censure constitutionnelle exposées sur le site Vie publique n’ont pas non
plus été données aux élèves.

Le message subliminal s'adresse aussi aux enseignants, puisqu'il
s'agit également de leur rappeler que la loi Creation et Internet (Hadopi)
est entrée dans le code de l'Education :

* Article L. 312-6 sur les enseignements artistiques du code de l'Education
(2) ;
* et Article L. 312-9 de l'enseignement technologique et du B2i (3).

Le 25 mars 2009, l'April avait publié un dossier intitulé « Article 9 bis du
projet de loi Hadopi : non à la transgression de la neutralité scolaire et
commerciale de l'école ! » (4), suivi d'un communiqué de presse « HADOPI :
propagande anti-libre à l'école ? » (5).

Dire le droit et informer les jeunes générations des sanctions pénales
encourues par le téléchargement illicite, ne doit pas se transformer sous
l'égide du ministère de l'éducation nationale en propagande. « La puissance
publique », disait Condorcet dans ses Mémoires sur l'Instruction publique,
« ne peut même, sur aucun objet, avoir le droit de faire enseigner des
opinions
comme des vérités, elle ne doit imposer aucune croyance... ».

L'article L. 312-6 qui prévoit dans le cadre des enseignements artistiques
obligatoires que « les élèves reçoivent une information sur les dangers
du téléchargement et de la mise à disposition illicites d'œuvres ou
d'objets protégés par un droit d'auteur ou un droit voisin pour la création
artistique » occulte tout simplement les centaines de millions d'oeuvres,
sur Internet, sous licences libres dont les auteurs, sont aussi protégés
par le droit d'auteur. Le téléchargement, une technologie neutre, est
également présenté comme dangereux.

Les licences libres sont un outil adéquat du partage de la connaissance
et des savoirs, et se montrent particulièrement adaptées au monde
de l’éducation. Inspirées du mouvement pour le logiciel libre,
les licences d’œuvres en partage ouvrent de nouveaux modèles économiques
en phase avec les nouvelles technologies. Citons Sésamath qui édite depuis
plus de 5 ans une collection de manuels scolaires de mathématiques
librement diffusables et modifiables, tout en répondant aux exigences
économiques d'un éditeur de manuels scolaires ; citons également les milliers
d'artistes, musiciens, plasticiens, vidéastes, réalisateurs qui diffusent
en France leurs oeuvres sous une licence Art Libre (LAL) ou sous une licence
Creative commons BY-SA.

Alors qu'un certain nombre de cafouillages (fuite, erreurs d'énoncés,
chahut...)
ont accompagné ces examens de fin d'année, il est regrettable que le dernier
examen écrit de la saison soit émaillé de telles approximations trompeuses.

Signataires :

- April (en cours d'approbation du CA)
- Libre Accès (contacté a dit ok)
- In libro Veritas (non contacté mais s'est proposé de signer)
-

Notes

(1) Vie publique : La mise en place de l’Hadopi
http://www.vie-publique.fr/discours/selection-discours/mise-place-hadopi.html

(2) Article L312-6, Modifié par Ordonnance n°2010-462 du 6 mai 2010 - art. 1
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=2607769B0FC4EDF715281E7438EC0634.tpdjo06v_1?idArticle=LEGIARTI000022329598&cidTexte=LEGITEXT000006071191&dateTexte=20110413

(3) Article L312-9 Modifié par LOI n°2009-669 du 12 juin 2009 - art. 16
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=3FF7AD2EA49BBAFE5F7DC66CA547BD6C.tpdjo06v_1?idArticle=LEGIARTI000020740395&cidTexte=LEGITEXT000006071191&dateTexte=20110413

(4) Article 9 bis du projet de loi Hadopi : non à la transgression de la
neutralité scolaire et commerciale de l'école !
http://www.april.org/fr/article-9-bis-du-projet-de-loi-hadopi-non-a-la-transgression-de-la-neutralite-scolaire-et-commercial

(5) HADOPI : propagande anti-libre à l'école ?
http://www.april.org/fr/hadopi-propagande-anti-libre-a-lecole

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Licence: sauf mention contraire, LAL version 1.3 ou ultérieure, CC-BY-SA
version 2.0 ou ultérieure et GNU FDL version 1.3 ou ultérieure (en savoir
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  • Projet de CP à propos de l'Hadopi d ans l'épreuve du brevet des collèges, cnestel, 04/07/2011

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