[EDUC] Re: Re : Re: Re : Re: Re : [April] Vivle le questionnaire Candidats.fr (was : c ritiques)

[Yves Combe <ycombe AT april.org>]

Le 24/04/2012 00:45, cnestel AT free.fr a écrit :
> L'usage des .doc provient de l'effet addictif des interfaces qui sont 
> des modèles cognitifs. Une fois qu'une personne a pris ses marques, 
> obéi à des réflexes conditionnés, galéré pour "maîtriser l'outil", il 
> devient pour elle aussi dur de changer d'interface que de cesser de fumer.
Je pense que le modèle cognitif n'est pas tant dans l'interface que dans 
le marketing: intuitif, convivial, simple. Cela induit il me semble un 
certain nombre de frustrations: puisque c'est si simple, si je n'arrive 
pas à me dépatouiller avec pour faire autre chose que le minimum 
minimorum et si, dès que cela ne marche plus, je suis coincé, c'est que 
je suis un gros nul. Inutile donc d'essayer plus compliqué. Le 
comportement moutonnier et l'enfermement dans le produit  se trouve 
renforcé par le refus d'avouer des faiblesses qui paraissent 
"anormales". Ressentir le besoin de se former ou d'être formé pour 
utiliser correctement un logiciel apparaît comme un handicap alors que 
c'est tout à fait normal (et nécessaire). «On galère», comme tu dis pour 
«maitriser» un outil? C'est un temps de formation normal et nécessaire! 
S'il n'était pas perçu comme signe d'un handicap, li ne serait pas 
associé à un mot comme «galère», et la formation irait facilement plus loin.

Le discours (fréquent) qui voudrait que (GNU/)Linux soit aussi convivial 
que Windows me semble piégé: on tombe dans l'acceptation et dans la 
validation de ce qui n'est au fond qu'un argument marketing loin de la 
réalité. Et on renforce, chez la plupart des gens, l'idée que 
l'informatique c'est trop compliqué pour eux, ce qui les éloigne 
d'autant plus du libre.

Je me faisais récemment la réflexion qu'en mathématiques, on n'apprenait 
plus du tout les techniques de résolutions de problèmes par fausse 
supposition (ou fausse position) qui consistent à faire exprès de 
choisir une solution fausse pour arriver par correction à la bonne 
solution.  Les élèves ont maintenant peur de se tromper alors que c'est 
un moyen normal de parvenir à une solution. On retrouve cette crainte 
partout ensuite, et en particulier dans l'usage des logiciels.

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yves