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educ - Re : [EDUC]réseau local de prof ?

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re : [EDUC]réseau local de prof ?


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Michel Briand <Michel.Briand AT telecom-bretagne.eu>
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: Re : [EDUC]réseau local de prof ?
  • Date: Tue, 11 Jun 2013 10:18:55 +0200 (CEST)


----- Briand Michel <Michel.Briand AT telecom-bretagne.eu> a écrit :

Cher Michel,

> Est ce qu'un réseau "prof@brest" de prof réunis par l'envie de coopérer
> sur des projets, de partager des contenus d'utiliser le libre vous
> semble utopique ou peux etre essayé ?
> Est-ce que la existe dans une autre ville ?
>
> merci

A ma connaissance, c'est un projet inédit qui n'existe encore
nulle part ailleurs.

Pour ce qui me concerne, je suis professeur de technologie et
je ne connais, dans ma discipline, aucune communauté de partage sous une
licence libre.

Là on est dans un autre cadre que peu de nous parviennent à
réaliser, une communauté de partage à l'échelle locale, à l'échelle
d'une ville.

Pour autant, dans la première partie de ton mèl tu parles de
documentalistes qui ne sont pas en situation d'enseigner une discipline.

S'agit-il ici, dans le réseau que tu évoques d'enseignants
provenant de différentes disciplines ?

Si oui, l'expérience serait encore plus inédite et ouvre un
horizon.

Pour ce qui concerne ici, les quelques membres de la liste educ
de l'April, mon objectif serait de réfléchir collectivement
à ce que pourrait être un enseignement de l'informatique sur
le niveau collège, en particulier pour ce qui concerne
la Technologie.
Car les véritables enjeux ne se jouent pas tant dans les articles
du projet de loi sur la refondation de l'école que tant
l'organisme qui sera chargé de réécrire les programmes.

Nous sommes quelques profs de techno à intervenir sur cette
liste qui onttous , sans se consulter au préalable, développé une
sensibilité commune à la lecture du rapport de l'Académie des
sciences.

Sur le plan technologique, comme le disait Simondon : "un ensemble
technique, même peu étendu comprend des machines, dont les
principes de fonctionnement relèvent de domaines scientifiques
très différents".

Actuellement, l'informatique se trouve exclue des programmes
parce qu'elle n'est pas reconnue comme domaine scientifique.
C'est la raison pour laquelle il importe, d'une manière ou d'une
autre, que la science informatique fasse son entrée et soit
reconnue comme telle, en tant que discipline à part entière,
dans le cursus, notamment sur le niveau collège (puisqu'elle est
déjà entrée pour le niveau terminal en lycée).

Pour autant, lorsqu'un prof de techno travaille par exemple
sur les objets de notre environnement quotidien, par exemple
la cuisine, il ne peut pas y avoir de correspondance automatique
et directement transversale avec la physique.

Autant le principe scientifique des cuisinières à gaz - la combustion -
qui a permis l'émergence au XIXème siècle des cuisinières à gaz,
peut être directement renvoyé au cours de physique de quatrième ;
autant pour ce qui concerne les plaques à résistance électrique
ou plus encore les plaques à induction, ou encore le micro-ondes
ne peuvent se référer qu'à des notions permettant une représentation
dont l'étude ne sera abordée que bien plus tard au cours du cursus.

Par exemple, des élèves de quatrième peuvent observer pour ce qui
concerne les plaques à résistance électrique qu'on retrouve
le même principe technique dans des grilles pain, des sèches cheveux,
des machines à laver etc. On ne peut alors que se référer au
principe scientifique qui sous-entend ces principes techniques
de fonctionnement : l'effet Joule ; mais sans se substituer pour
autant à un cours de physique.

Idem pour l'induction. On ne peut saisir que des éléments partiels.
Par exemple je mets une casserole en cuivre, l'eau ne bout pas. Une
casserole dans un matériau ferromagnétique : oui. Pourquoi ?
On peut toujours après faire l'expérience avec un aimant.
Et comme on ne peut pas démonter l'objet, découvrir par des recherches
sur Internet qu'il y a, sous la vitrocéramique : un électro-aimant.
Mais là, beaucoup plus difficile et/ou pas question de se référer
aux courants de Foucault.

Pour le micro-ondes c'est encore plus compliqué : problématique
des ondes, vibration des molécules d'eau qui vont dégager
de la chaleur.

La technologie est de manière constante, et quels que soient
les objets techniques, confrontée à l'ensemble des sciences.
Car la plupart des objets qui nous entourent ne sont plus
majoritairement, comme ce fut le cas, dans les siècles passés,
le fruit d'une longue évolution purement technique.

La problématique est totalement identique pour ce qui concerne
l'informatique. Sans le corpus d'une discipline instituée,
sans la reconnaissance de la science informatique en tant que
telle, les programmes de technologie ne pourront s'y référer.
Et les seules sciences auxquelles elle se réfèrera seront celles
des sciences de la nature.

On se retrouve donc bien là au coeur d'un enjeu pluridisciplinaire.

a) Quelle science informatique enseignée sur le niveau collège
dont les enseignants ne seront pas obligatoirement des professeurs
de technologie, mais des enseignants venant de toutes les disciplines,
pas seulement les mathématiques, mais également le Latin
(les communautés de latinistes qui s'exprimaient par exemple
dans l'association OFSET (Organisation for Free Software in Education
and Teaching) ont produit, notamment autour de Yves Ouvrard,
professeur de Latin, le fameux logiciel de lemmatisation Collatinus ?

b) Pour ce qui concerne la technologie, comment concevoir un programme
non fermé (sachant que les profs viennent de tous les horizons,
avec des compétences initiales des plus variées), ouvrant une
liberté pédagogique, mais au sein de laquelle les objets informatiques
ne seront plus occultés, sans pour autant se substituer à la science
informatique ?

Enfin last but not least : le libre.
Quand bien même les principes scientifiques de l'informatique libre
et de l'informatique propriétaire seraient les mêmes. L'approche
du Libre n'est pas la même que celle obscurantiste du propriétaire.
Réfléchir à des programmes au sein d'une communauté du libre
n'est pas la même chose que réfléchir à des programmes au sein
d'une communauté non libre comme l'EPI.

Librement
Charlie













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