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educ - Re: Re : Re: [EDUC]OWF 2012 : r ôle de l'éducation et de la formation au logiciel l ibre

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: Re : Re: [EDUC]OWF 2012 : r ôle de l'éducation et de la formation au logiciel l ibre


Chronologique Discussions 
  • From: Marie-Odile Morandi <mbottoli AT voyager.archi.it>
  • To: cnestel AT free.fr
  • Cc: npettiaux AT april.org, educ april org <educ AT april.org>, Transcriptions <transcriptions AT april.org>
  • Subject: Re: Re : Re: [EDUC]OWF 2012 : r ôle de l'éducation et de la formation au logiciel l ibre
  • Date: Tue, 29 Oct 2013 10:38:36 +0100

Bonjour,

La conférence dont il est question ici est celle-ci : http://www.youtube.com/watch?v=nmRM8z-R_wk
Elle a été transcrite ici et sauf erreur et omission de ma part, Thierry de Vulpillieres, Directeur des partenariats éducation Microsoft, n'est pas intervenu et ne figure pas dans la liste des intervenants.
Il me semble qu'il avait été annoncé dans le programme...... d'où erreur quelque part.



Amicalement

Marie-Odile Morandi

Le 27/10/2013 14.49, cnestel AT free.fr a écrit :
----- Nicolas Pettiaux <npettiaux AT april.org> a écrit :
Bonjour,

Je lis
*
*
*> Le rôle de l'éducation et de la formation au logiciel libre.*

 9h30-11h

Une pleinière dont Jean-Baptiste Roger, Directeur de La Fonderie, fera
l’ouverture.

Interviendront lors de cette table ronde: Philippe Montargès, Co-Président
Alter Way, Roberto Di Cosmo, Directeur Irill, Jean-Pierre Archambault,
Président EPI, François Taddei, Directeur de recherche CRI et  Thierry de
Vulpillieres, Directeur des partenariats éducation Microsoft. Elle
sera animée par Jonathan Le Lous.

Je me pose une question : à quel titre le représentant de Microsoft est-il
invité ?

N'est-ce pas un peu comme si on invitait Total à une réunion de personnes
qui réfléchissent à l'utilisation de l'éolien en remplacement du pétrole
non ?
Ou encore à une réunion sur les rythmes scolaires puisque la fondation Total
via sa fondation via "l'éducation populaire" participera au financement
de la réforme des rythmes scolaires, pour les activités péri-éducatives,
sur des I-pads.

Voir à ce propos le verbatim de Christophe de Margerie, président directeur
général de Total où le dossier de presse de l'accord-cadre entre Total
et le Ministère de la jeunesse et des sports commence par l'éloge de Steve Jobs.
http://www.jeunes.gouv.fr/IMG/pdf/Fej_DP_130531_M4.pdf

Donc Total ne serait pas plus déplacé dans ce débat organisé par le FLOSS
que les autres participants puisqu'il s'agit, derrière cette opération,
non pas de promouvoir le Libre mais les modèles de développement Open Source
pour du cloud computing, en réalité puisqu'il s'agit d'éducation de SaaS.
Cf. les appels à projets (chacun pour 10 millions d'Euros) :

"Les projets sont incités à tenir compte des recommandations des
institutions nationales et internationales en faveur des solutions
« open source » et de la généralisation, dans le secteur du logiciel,
des approches « software as a service ». Ils auront le souci de
garantir l’interopérabilité des solutions et le respect des normes
internationalement reconnus.".
http://investissement-avenir.gouvernement.fr/sites/default/files/user/20130603%20Cahier%20des%20charges%20AAP%20e-Education%203.pdf

... ce qui, bien sûr, avait fait bondir Microsoft et les lobbies idoines
(Syntec et autres) qui ne tenaient pas que la loi sur la refondation de
l'école spécifie "priorité aux logiciels libres", ce qui ne les empêchera 
d'intégrer - marché oblige - des API interopérables et "open source".

A noter que les modèles économiques du SaaS battent de l'aile, comme en
témoigne un volumineux dossier consacré au cloud en mode SaaS, publié par Zdnet
le 24 octobre dernier.
http://www.zdnet.fr/actualites/tarifs-du-saas-a-quand-le-juste-prix-39794265.htm

D'ailleurs, dans les recommandations, on peut lire ceci :

"Traitez le cloud de la même façon que l'externalisation".
http://www.zdnet.fr/actualites/saas-et-legislation-europeenne-ce-qu-il-faut-savoir-39794305.htm

... piège que ne cesse dénoncer depuis des années Richard Stallman, dans 
l'indifférence générale.

« Le cloud computing est un piège », nous avertis Richard Stallman
http://ladocduhaddock.wordpress.com/2012/04/26/le-cloud-computing-est-un-piege-nous-avertis-richard-stallman/

"Nous devons gagner le contrôle sur tous les logiciels que nous utilisons […] en rejetant le SaaS et les logiciels 
propriétaires sur nos ordinateurs, en développant des logiciels libres (pour les programmeurs), en refusant 
de développer des solutions propriétaires ou SaaS », écrit RMS, qui conclut : 
« Libérons tous les utilisateurs d’ordinateurs »", peut-on lire encore le 5 octobre dernier
http://www.developpez.com/actu/62221/-Le-logiciel-libre-est-plus-important-que-jamais-pour-Richard-Stallman-qui-met-en-garde-contre-les-solutions-proprietaires-et-le-SaaS/

Il fut le seul, à propos des services informatiques des Etats et des services publics
à dénoncer le SaaS comme une externalisation - aujourd'hui admise - remettant en cause
leur souveraineté informatique :

"La souveraineté et la sécurité informatiques d'un État supposent le contrôle de l'État sur 
es ordinateurs effectuant des tâches de son ressort. Cela exige d'éviter le logiciel en tant que 
service (SaaS), à moins qu'il ne soit géré par une agence de l'État. (Cependant, pour respecter 
la séparation des pouvoirs, les travaux informatiques des services relevant respectivement 
de l'exécutif, du législatif et du judiciaire ne doivent pas être confiés à une agence relevant 
d'un autre pouvoir.) Plus généralement, cela exige d'éviter toute pratique qui diminuerait 
le contrôle exercé par l'État sur son informatique.
http://www.gnu.org/philosophy/government-free-software.fr.html

Et j'imagine qu'aucun des participants à ce débat ne soulèvera cet enjeu.

On ne peut pas séparer l'informatique à l'école, son enseignement, du contexte
informatique dans lequel ces enseignements pourraient s'insérer. 
Parler d'enseignement de l'informatique, à moins de se couper du reste, et se limiter
à des cours sur Raspberry, par exemple, ou sur des machines déconnectées du réseau,
c'est de la foutaise !

Pour l'EPI, les logiciels libres sont au mieux des "produits" qui peuvent s'insérer
occasionnellement dans un enseignement. 

L'enjeu auquel le groupe educ de l'April est confronté, ce n'est pas seulement l'enseignement
de l'informatique que nous appelons de nos voeux, mais également un enseignement des
technologies de l'informatique - apprendre sur du libre ou du propriétaire ce n'est
pas du tout la même chose - et ceci à l'ère des cours massivement en ligne
ou se pose la question du SaaS et de l'externalisation de l'informatique de service
public, SaaS dont le marché qui plus est, est totalement vacillant et sera incapable
de répondre à une flexibilité permettant l'évolution des outils répondant aux
besoins des acteurs numériques de demain dont les administrations de tutelle
seront poings et pieds liés.

Cela demande sans doute, en cette période de crise budgétaire, de gros investissements,
notamment par l'embauche massive de techniciens et informaticiens au sein des services
publics, mais c'est la condition sine qua non à la pérennité de l'école à l'ère
du numérique.

Librement,
Charlie




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