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educ - Re: Re : [EDUC]Conférence de Hervé Le Crosnier

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: Re : [EDUC]Conférence de Hervé Le Crosnier


Chronologique Discussions 
  • From: Jérôme Martin <jeromemartin AT samizdat.net>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: Re : [EDUC]Conférence de Hervé Le Crosnier
  • Date: Thu, 26 Jun 2014 23:34:11 +0200



Salut,

Comme tu as pu t'en rendre compte à la lecture de mes messages sur
les "biens communs" et/ou désormais "communs", je ne partage pas
les présupposés proposés par Le Crosnier qui nous sont donnés comme
une vérité absolue qu'il nous faudrait admettre religieusement sans
discussion, sans examen critique.

Salut

Je ne comprends pas.

- Qu'est ce qui peut permettre à une personne de cette liste de parler au nom de tout le monde en disant qu'on ne pourrait pas avoir d'examen critique pour examiner le programme d'une conférence ? Quand je lis "qu'il NOUS faudrait admettre religieusement", j'ai vraiment l'impression qu'on parle à ma place, que je suis trop bête pour comprendre, etc.

- Les présupposés de Le Crosnier sont "donnés comme des vérités absolues"; mais c'est le principe d'un présupposé, depuis Euclide. Et le côté religieux, je crois qu'il est aussi très présent dans le mouvement du libre dès qu'on parle de Stallman (et en fait, bien plus que pour un Le Crosnier, dans le registre, "ne lui disons rien quand il est sexiste, ne lui disons rien quand il est handiphobe, tout ce qu'il dit sur le libre est tellement bien", etc.)

Je suis nouveau sur cette liste, mais pour moi, tous des procédés rhétorique m'empêchent de comprendre des enjeux de fond.

Cordialement

jérôme

Qu'il soit donc bien clair qu'il s'agit ici de son point de vue
et de rien d'autre, ainsi que que du groupe de pouvoir qu'il
représente.

Ce que je réfute et/ou notions


Après une introduction interrogative dans la plus pure tradition académique,
première assertion : "une nouvelle forme d'industrialisation".

La définition de Wikipédia : "L’industrie est l'ensemble des activités
socioéconomiques
tournées vers la production en série de biens grâce à la transformation des
matières
premières ou de matières ayant déjà subi une ou plusieurs transformations et à
l'exploitation des sources d'énergie... ".
http://fr.wikipedia.org/wiki/Industrie

Il me semble donc totalement erroné de parler "d'insdustrie" si ce n'est par
analogie.

Comme à chaque fois qu'il s'agit de traiter des objets informatiques, on
retrouve
toujours la même idéologie d'amalgame avec des objets physiques.

Piqûre de rappel, position de la FSF quant à l'usage du terme "industrie",
"industrialisation" appliqué à l'informatique :

" Le terme « industrie logicielle » encourage les gens à penser que le
logiciel est
toujours développé par une sorte d'usine et qu'il est délivré aux
consommateurs.
La communauté du logiciel libre montre que ce n'est pas le cas. Les sociétés
de logiciels
existent, et diverses sociétés développent des logiciels libres et/ou non
libres, mais
celles qui développent des logiciels libres ne sont pas comme des usines.

Le terme « industrie » a été utilisé comme propagande par les avocats en
brevets
logiciels. Ils appellent le développement logiciel « industrie » et puis
essaient
d'argumenter que cela signifie qu'il doit être soumis aux monopoles des
brevets.
Le Parlement européen, en rejetant les brevets logiciels en 2003, a voté pour
définir « industrie » comme « production automatisée de biens ».".
http://www.april.org/sites/default/files/groupes/trad-gnu/work/a_envoyer_fsf/words-to-avoid.fr.html

Ce qui implique également par voie de conséquence que la notion de "bien
numérique" et/ou de "marchandise" à propos d'un objet informatique est
contestable et contestée.

« Biens numériques »

L'expression « biens numériques », telle qu'elle est appliquée aux copies
d'œuvres
de l'esprit, les force à rentrer dans le schéma de pensée des biens physiques,
qui ne peuvent être copiés, et qui par conséquent doivent être fabriqués et
vendus.
Cette métaphore incite les gens à juger de questions touchant au logiciel et
autres œuvres numériques en se basant sur leurs opinions et intuitions
concernant
les biens physiques. De plus, elle place ces questions dans le cadre de
l'économie,
dont les valeurs superficielles et limitées ne comportent pas les notions de
liberté et de communauté.
https://www.gnu.org/philosophy/words-to-avoid.fr.html#DigitalGoods

Malheureusement la figure de Janus qu'évoque le camarade Le Crosnier
ne se pose pas dans les seuls termes qu'il noue invité à poser ; a savoir
entre un "retour à l'autodidaxie" qualifié de "communs", opposé à une
"marchandisation des activités pédagogiques remplaçant les structures
publiques
pour construire une économie de l'éducation qui renforcerait les
inégalités"...

Ce n'est pas en ces termes simplistes qu'il nous faut poser le problème,
sans oublier qu'en filigrane, les bureaucrates du Front de gauche (j'ai
malheureusement co-fondé avec entre autre Jean-Pierre Archambault, auquel
participa sur la liste Le Crosnier) ont refusé d'organiser une rencontre entre
Richard Stallman et le candidat Jean-Pierre Mélenchon, au prétexte que
Stallman
n'était pas assez "anti-capitaliste".

Certes Le Crosnier en évoquant l'autodidaxie, les origines de l'Education
populaire, l'apprentissage de pair à pair, l'auto-production des savoirs
par ses membres, et pas seulement le modèle hiérarchique de la mise sous
tutelle des savoirs informatiques sous l'égide d'une inspection générale,
une agrégation et un capes, est davantage proche de nous que celle d'une
approche purement krypto-stalinienne.

Mais il n'en demeure pas moins que le mouvement pour le logiciel libre
ne peut pas être inféodé à un corpus idéologique quand bien même
apparaîtrait-il
sympathique et "libertaire".

Il n'est pas démontré que le mouvement pour le logiciel libre, le mouvement
pour les cultures libres relèveraient du corpus idéologique des "biens
communs" et/ou "communs".
Le refus de cette affiliation n'est pas idéologique, mais méthodologique,
un logiciel libre ne relève pas des biens communs parce que nous refusons
l'assimilation des objets informatiques aux biens physiques.

Le mouvement fondé par Richard Stallman nous invite à refuser de penser
par amalgames et à analyser les différents objets dans leur spécificité,
dans le contexte.

De la même manière que nous récusons comme étant une escroquerie sémantique
l'oxymore de "propriété intellectuelle", de la même manière nous refusons
d'assimiler une oeuvre de l'esprit à un bien physique, une marchandise.

Ceci n'est pas une pipe peignait Magritte.

Librement,
Charlie




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