Accéder au contenu.
Menu Sympa

libreassociation - Texte de présentation du logiciel libre aux acteurs de l'économie sociale et solidaire et texte réciproque

Objet : Liste de discussion pour le groupe logiciel libre et monde associatif (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Texte de présentation du logiciel libre aux acteurs de l'économie sociale et solidaire et texte réciproque


Chronologique Discussions 
  • From: Philippe Pary <ppary AT april.org>
  • To: libreassociation AT april.org
  • Subject: Texte de présentation du logiciel libre aux acteurs de l'économie sociale et solidaire et texte réciproque
  • Date: Sun, 31 Jul 2011 14:35:59 +0200

Salut,

Lors de l'April Camp, Aurore Rousseaux, Nicolas Thomasse, François
Poulain, Karamel, divers contributeurs et moi-même avons avancé sur deux
textes de présentation de l'ESS aux acteurs du LL et de présantation du
LL aux acteurs de l'ESS.

Ils sont encore imparfaits, nous vous les soumettons à relecture.

Les textes sont ici :
- http://framapad.org/dqwIfjacF6 « Le logiciel libre, la branche TIC de
l'ESS ». Public cible : les acteurs de l'ESS
- http://framapad.org/SOXWAW3IGZ « ESS Howto ». Public cible : les
militants du logiciel libre

Ces textes seraient imprimés sur une feuille recto-verso. Il est
important qu'ils restent courts afin de rester facile à lire et de
laisser place à des illustrations.

Les voici in extenso :
Le logiciel libre, la branche TIC de l'ESS
Description du libre en direction des acteurs de l'ESS
# license:CC-by-sa-3.0 + LAL + GFDL :)

Le streaming audio http://stream.tryphon.eu/april.ogg

L'évènement : https://quadpad.lqdn.fr/aprilcampjuillet2011

Le logiciel libre permet aux structures de l'ESS de traduire
concrètement leurs valeurs au travers leur usage de linformatique. Cette
démarche est cohérente avec leurs pratiques et de donne de la visibilité
à leurs convictions. En effet, l'informatique solidaire est par essence
libre.
À l'image du développement durable, le logiciel libre accorde de
l'importance à la démarche au dela de sa finalité.
Qu'il s'agisse de regarder vos photos de voyage, téléphoner ou encore
enregistrer un film, un nombre sans cesse croissant d'actions
quotidiennes nécessitent désormais d'utiliser des ordinateurs.
L'informatique est devenue présente dans l'ensemble de notre société.
Vous trouverez d'ailleurs des ordinateurs là où vous ne les attendez
pas. Il y en a chez vous certainement plus que vous ne l'imaginez. Or,
le logiciel, c'est ce qui fait tourner les machines, qui font tourner le
monde. Et c'est donc le terrain de nombreux enjeux de société.
Le logiciel libre est un mouvement social d'émancipation et de partage
de la connaissance. Il a prit forme en réaction à des pratiques, dites
propriétaires ou privatrices, maintenant les utilisateurs en situation
de division et d'impuissance. Division, parce que les logiciels
propriétaires empêchent généralement toute possibilité de partage et de
collaboration. Impuissance, parce que les utilisateurs de logiciels
propriétaires sont condamnés à subir les décisions de l'éditeur du
logiciel.
En effet, les logiciels sont écrits dans des langages de programmation
compréhensibles par les êtres humains sous forme de fichiers textes qui
constituent « sa recette de fabrication » : c'est le code source.
Celui-ci doit être traduit en code machine (composé d'une suite de
chiffres) pour être compris par un ordinateur et pouvoir fonctionner,
c'est la compilation. La manipulation inverse, retrouver le code
compréhensible depuis le code machine est impossible. La plupart des
logiciels du commerce sont fournis sous cette forme, ce qui exclut la
possibilité de savoir comment ils sont programmés, comment ils
fonctionnent et s'ils vous espionnent à votre insu. La majorité des
utilisateurs de l'informatique n'est confronté qu'à la version compilée
du logiciel (exécutable), c'est sous cette forme que sont vendus la
plupart des programmes.
Le résultat de cette impuissance est que si un éditeur décide de
supprimer une fonctionnalité qui vous est utile, vous êtes contraint
d'accepter son choix. Si vous êtes affecté par un dysfonctionnement (un
bug) du logiciel, vous êtes dans alors l'impossibilité de corriger le
problème, sauf si vous arrivez à convaincre son auteur de le faire. Et
vous n'aurez personne d'autre vers qui vous tourner si l'auteur du
logiciel refuse de collaborer.
À l'inverse, un logiciel libre offre à ses utilisateurs 4 libertés qui
visent à l'émancipation des utilisateurs :
1. liberté d'utiliser le logiciel ;
2. liberté d'étudier le logiciel, ce qui implique la possibilité d'accès
au code source ;
3. liberté de modifier le logiciel et de distribuer ces modifications ;
4. liberté de distribuer des copies du logiciel.
Ces libertés ne sont pas des obligations : en pratique, peu
d'utilisateurs exercent eux-même la liberté de modifier le logiciel mais
cette liberté est fondamentale car ils peuvent ainsi s'adresser à
différents acteurs pour exercer leur liberté. Ainsi, le logiciel libre
apporte un changement de rapport entre développeur et utilisateur.
La liberté de modification et de distribuer celles-ci fait rentrer les
différents acteurs en réciprocité.
La majorité des logiciels libres émergent d'une démarche de
co-construction, car la force du collectif s'avère plus efficace que les
énergies individuelles. Ses ressources proviennent de réseaux de
solidarité entre les programmeurs et les utilisateurs. Les premiers
fournissent le logiciel, les seconds participent à l'élaboration du
logiciel en faisant des retours d'usage, en animant des communautés, en
assurant sa promotion, en réalisant des traductions ou simplement en
utilisant le logiciel. Ce qui permet la répartition des efforts de
développement entre les parties prenantes.
Les échanges entres les parties prennantes des projets sont généralement
asymétriques. En effet le logiciel libre comme l'ESS est composé de
réseaux très rarement centralisés ; ce sont les échanges entre les
participants qui créent les projets et donnent du sens au projet.
Ce mode de fonctionnement appelle à des modes de gouvernance partagées
ou à des autorités consenties. La possibilité de « forker » incite les
acteurs à faire preuve de bienveillance vis à vis des membres du réseau.
Le « fork » est une forme d'essaimage consistant à reprendre le code
source du logiciel en créant un nouveau projet sur une nouvelle
orientation.
L'accès au code source du logiciel garantit l'accès au savoir à toute
personne ayant le savoir technique pour le lire. Il existe de nombreux
informaticiens ayant des compétences. Ainsi les projets de logiciels
libres peuvent s'inspirer de l'existant, créant une forme d'essaimage
naturel. L'accès au code source permet également à chacun d'améliorer sa
compétence technique hors des circuits d'apprentissages classiques, se
rapprochant de l'éducation populaire.




ESS Howto
Description de l'ESS en direction des populations libristes
# license:CC-by-sa-3.0 + LAL + GFDL :)

Le streaming audio http://stream.tryphon.eu/april.ogg

L'évènement : https://quadpad.lqdn.fr/aprilcampjuillet2011

L'Économie Sociale et Solidaire (ESS) trouve ses racines au Moyen-Âge
avec les guildes, les corporations, les confréries ou les
compagnonnages : on s’unissait pour lutter contre les aléas de la vie,
notamment les risques professionnels ou pour s’assurer une sépulture
correcte.
Mais c’est la domination du capitalisme depuis la fin du XVIIIème siècle
qui a provoqué un renouvellement de ces pratiques à travers les
différentes formes de l’associationnisme ouvrier, prémices des
organisations actuelles de l’économie sociale et solidaire.
« Le terme d'économie sociale a trait principalement à l'organisation
juridique et au mode de gouvernance mis en œuvre et fait principalement
référence aux différents statuts ; celui d'économie solidaire
caractérise plus la dimension politique. des projets développés et
l'implication des citoyens qu'ils revendiquent »<ref>rapport Vercamer,
p.23
http://www.vercamer.fr/pdf/2010/04/rapport-ess-f-vercamer.pdf</ref>.
Alain Lipietz définit l'économie sociale comme « comment, sous quel
statut, sous quelle norme d'organisation on le fait » et l'économie
solidaire comme « au nom de quoi on le fait ».
Quelques exemples de statuts de l'économie sociale :

des associations : un adhérent = une voix

des sociétés coopératives (SCOP) : un associé = une voix, les
salariés contrôlent l'entreprise

des mutuelles : un sociétaire = une voix

Ce secteur est vaste, il représente 10% de l'emploi en
France<ref>Rapport Vercamer p. 13</ref>.
Là où l'économie sociale se focalise sur l'organisation, l'économie
solidaire se focalise sur les pratiques : commerce équitable, production
locale, agriculture biologique, développement durable …
ttp://www.uved.fr/fileadmin/user_upload/modules_introductifs/module4/site/html/ressources/Eme2.jpg
Sur cette base, on peut dire que tous ceux qui s'impliquent dans le
libre peuvent rentrer dans le cadre de l'ESS : ils participent à créer
un monde où les utilisateurs des logiciels sont libres et où le savoir
est partagé.
====La rencontre entre ESS et logiciel libre====
Dans un contexte de valeurs citoyennes telles qu'on les trouve au sein
de l'ESS, l'informatique libre est incontournable. Certains militants
du logiciels libres ont déjà trouvé dans l'ESS des outils et des
méthodes adaptées à leur action.
Il existe déjà de nombreux ponts entre le logiciel libre et l'économie
sociale et solidaire. Des entreprises dont l'activité économique est
centrée sur le logiciel libre ont déja choisi des statuts de l'économie
sociale. Nous pouvons citer : Insite, Easter Eggs, Entr'ouvert,
ClissXXI . De nombreux LUG/GULL sont constitués sous forme associative
et à ce titre font partie de l'ESS. D'autres asociations s'intéressent
particulièrement au sujet comme le groupe de travail libre association
au sein de l'April. On retrouve également de plus en plus d'acteurs de
l'ESS passés au logiciel libre et qui sont devenus militants du logiciel
libre à leur tour tel l'APES Nord-Pas de Calais, les Cigales Nord-Pas de
Calais, etc.
L'ESS propose un socle théorique recontextualisable au logiciel libre en
fonction des besoins des structures. Par exemple des grilles d'analyse
sur l'utilité sociale, des méthodologies comme la démarche progrès, des
modes de financement comme les clubs cigale ou encore des modes de
gouvernance. L'hybridation des ressources est également un modèle qui
pourait être utile aux partisans du logiciel libre.
Ainsi l'ESS propose un mode de fonctionnement qui permet de conjuguer
l'action publique, l'action citoyenne et l'action professionnelle : les
Sociétés Civiles d'Intérêt Collectif, telle ClissXXI.
Les apports réciproques et les zones communes entre l'ESS et logiciel
libre restent à explorer ; toutefois, pour les états généraux de l'ESS,
un « cahier d'espérance » sur le logiciel libre<ref>Un cahier
d'espérance est un document de référence pour l'ESS suite aux États
Généraux de l'ESS qui se sont tenus en 2011</ref> a été rédigé. Nous
esperons que ces démarches se poursuivent et que le logiciel libre
investisse l'Economie Sociale et Solidaire.

Philippe




  • Texte de présentation du logiciel libre aux acteurs de l'économie sociale et solidaire et texte réciproque, Philippe Pary, 31/07/2011

Archives gérées par MHonArc 2.6.16.

Haut de le page