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transcriptions - Re: [Transcriptions] Cookies or not cookies par Maïtané Lenoir > Transcription à relire

Objet : Transcription de fichiers son ou de videos de conférences (liste à inscription publique)

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Re: [Transcriptions] Cookies or not cookies par Maïtané Lenoir > Transcription à relire


Chronologique Discussions 
  • From: Maïtané <maiwann AT framasoft.org>
  • To: Marie-odile Morandi <mbottoli AT mailarchi.it>, Transcriptions <transcriptions AT april.org>
  • Subject: Re: [Transcriptions] Cookies or not cookies par Maïtané Lenoir > Transcription à relire
  • Date: Sun, 29 Aug 2021 16:45:57 +0200

Bonjour Marie-Odile,


Merci beaucoup pour votre travail ! J'ai tout relu mais comme je n'avais pas les droits en modifications, j'ai réalisé des copier-coller dans mon éditeur de texte. Je vous joins les 3 fichiers.


Merci encore pour cette retranscription, je vous souhaite une bonne fin de week-end.

Maiwann

==13’00==

<b>Maïtané : </b>Je pense qu’on a parlé un peu là de ce qu’on pourrait avoir
à cacher. Je pense que j’ai d’autres <em>slides</em> sur le sujet. C’est quoi
le souci ? Non seulement on veut pouvoir se cacher de certaines personnes,
mais en plus, si jamais on capte des données personnelles ça peut avoir
plusieurs incidences sur notre vie.<br/>
J’ai plusieurs explications.<br/>
La première, c’est l’aspect panoptique. Le fonctionnement de la panoptique,
en gros, là ça serait une prison, tout ça ce serait des cellules et au milieu
il y aurait un surveillant. On ne peut pas se rendre compte à quel moment le
surveillant nous regarde ou ne nous regarde pas, du coup ça donne
l’impression qu’on est surveillé tout le temps. On ne sait pas si on est
surveillé, si on n’est pas surveillé, donc on modifie son comportement comme
si on était surveillé tout le temps, alors qu’il n’y a peut-être personne
dans la tour, on ne peut pas savoir.<br/>
Il y a les prédictions. Notamment les GAFAM, à force d’agréger beaucoup de
données sur plein de monde, ils nous placent dans des petites cases et à
force, toutes les personnes qui ont, je n’en sais rien, un an de plus que
vous, qui cochent les mêmes cases que vous, ont eu tel enchaînement d’actions
dans leur vie ou tel enchaînement de situations, on peut supposer qu’il n’y a
pas de raison que vous, vous ne fassiez pas comme les autres. Du coup ils
vont prédire que vous, je n’en sais rien ! Ils vont savoir que dans trois ans
je serai enceinte, ensuite j’aurai des gosses, j’achèterai une maison et que
ce soit ce que j’envisage ou ce que je n’envisage pas, en fait peut-être que
c’est juste que ça arrive à 98 % des personnes dans mon cas, du coup c’est
une prédiction est valable 98 % du temps et moi je ne le sais même pas. Je ne
suis pas là en mode « est-ce qu’un jour j’aurai des enfants ou pas, je ne
sais pas ! » Eux sont en mode « oui, elle aura des enfants dans trois ans,
bien sûr ! » On ne sait pas. Voilà ! Des choses comme ça.<br/>
J’ai déjà parlé du passe sanitaire, ça c’est un QR Code. Je ne sais pas s’il
y a des gens qui veulent le flasher. Il y a un lecteur de QR Code sur
Firefox, il y a des gens qui ont Firefox sur leur téléphone ?

[Rires]

<b>Public : </b>Excellent !

<b>Maïtané : </b>Merci. C’est la blague. Il faut que je vous propose de le
faire parce qu’on ne dégaine pas assez vite le lecteur de QR Code.

Protéger ses proches comme on l’a dit tout à l’heure.<br/>
Moi je peux avoir des choses à cacher ou je peux me dire mon existence est
plan-plan, au pire ce n’est pas grave. Mais si jamais demain ma petite sœur
me dit « j’ai un cancer » ou « en fait je suis trans », du coup c’est chaud,
dans le sens « je n’aimerais pas que tout le monde le sache, j’ai peur pour
ma vie parce qu’il y a des gens qui sont hostiles près de moi », du coup je
vais avoir l’impression qu’elle a beaucoup plus de choses à cacher, j’ai
vachement envie de la protéger. Sauf qu’en fait, ne serait-ce que si je
change son prénom dans mon téléphone, l’information va remonter et ça va dire
des choses. Si jamais il y a une personne qui a un jour un prénom féminin et
le lendemain un prénom masculin alors qu’elle a le même numéro de téléphone,
soit la personne a donné son téléphone avec le numéro, soit elle a changé de
prénom et ça peut indiquer des choses, ou pas.

Là c’est le moment où j’ai oublié de mettre une image, c’est super ! En plus
j’avais mis une superbe image…, ce n’est pas grave.<br/>
Il y a aussi l’histoire de se faire influencer donc il y a les histoires
d’algorithme YouTube où on a beau regarder une vidéo qui peut ne pas paraître
sujette à discussion ou à débat, en fait l’algorithme de YouTube va nous
entraîner de plus en plus vite, enfin assez rapidement vers des vidéos sur
des sujets qui portent plus ou moins à discussion. Là on est plus sur ce
qu’on appelle du dilemme de l’attention, en fait plus il y a des choses qui
nous émeuvent, qui nous énervent, plus on va avoir envie de consommer du
contenu pour continuer à se renseigner sur ce sujet qui nous énerve vraiment
très fort et, du coup, à consommer des vidéos, par exemple.

Ou encore se faire influencer comme avec le scandale de Cambridge Analytica.
Est-ce qu’il y a des gens qui voient de quoi ça parle Cambridge Analytica
?<br/>
La façon dont je vais le résumer : Cambridge Analytica était une entreprise
qui bossait notamment avec Facebook, avec des partis politiques, je pourrais
le résumer comme ça [Image d’un réseau coiffé à la manière de Donald Trump,
NdT]. Notamment les proches de Trump, le parti politique de Trump a fait en
sorte de passer des contrats avec Cambridge Analytica. La société a diffusé
de la publicité à certains types de personnes, par exemple les gens qui
hésitaient entre aller voter ou ne pas aller voter. Si, quand ils comptaient
aller voter on estimait qu’ils allaient plutôt voter Hillary, du coup on leur
mettait des publicités qui incitaient plutôt à ne pas aller voter. Si jamais
les gens hésitaient entre voter entre Hillary et Trump, on leur mettait des
choses pour décridibiliser Hillary, pour donner l’impression qu’elle était
inintéressante, qu’elle était agressive, des choses comme ça. On n’est pas
sur des gens qui sont sûrs qu’ils vont voter Clinton, on va les faire changer
d’avis. On est toujours un peu sur les indécis, les hésitants, qui sont «
est-ce que je vais voter, est-ce que je ne vais pas voter ? ». Si jamais on
démotive une grande quantité de personnes d’aller voter et que cette grande
quantité de personnes est du côté de l’adversaire, c’est plus intéressant
pour soi. Du coup ça peut influencer. Apparemment il y a ça, il y a Trump, il
y a aussi le Brexit qui a été pas mal influencé par les histoires de
publicité sur Facebook.

Maintenant le truc qui motive, qui met dans l’ambiance, tout sympa.

OK. Alors du coup on fait quoi ?

C’est bien sympa tout ça, mais du coup on fait quoi face au fait qu’il y a
plein de monde qui essaye de récupérer nos données pour faire plein de trucs
cool, nous proposer de la pub, nous influencer, tout ça ?

Je dirais que notre objectif c’est de laisser le moins de traces possible.
Franchement, moi j’ai complètement laissé tomber l’idée de ne pas en laisser
du tout. Il y a souvent des journalistes qui disaient : « Alors comment on
fait pour se passer totalement des GAFAM ? » En fait on ne peut pas ! En tout
cas complètement ça semble vraiment très difficile parce que si vous, vous
n’avez rien qui appartient aux géants publicitaires, ma petite sœur, par
exemple, aura un téléphone Google, elle aura mon nom, mon prénom dedans, mon
adresse, peut-être ma date de naissance, mon numéro de téléphone. Du coup ça
me semble difficile dans le monde dans lequel on est actuellement de se dire
qu’on va réussir à passer complètement inaperçu, voire ce serait un peu
louche que d’un coup on disparaisse pour des choses comme ça.<br/>
L’idée c’est plus de commencer à avoir une meilleure hygiène numérique, de
mieux faire les choses petit à petit et puis, à côté, de militer autour de
soi en dispatchant, en disant « tu sais, si jamais il y avait un problème un
jour. Les données sont récupérées, il y a des choses comme ça ». Je suis
tombée malade récemment, je suis allée dans beaucoup de pharmacies
différentes, j’ai vu beaucoup de médecins différents et quand j’avais
l’énergie et que les médecins me disaient : « Je vous envoie vos résultats
d’analyses. — Avec une adresse Gmail, vous savez c’est embêtant parce que
Google récupère les informations, j’aimerais bien une autre adresse si c’est
possible. » Je dis ça en mode moi je ne suis pas parfaite, personne ne l’est.
L’idée ce n’est pas se dire « mon dieu il faut absolument passer inaperçu »
mais prendre le truc tranquillement, y aller ensemble et emmener le maximum
de monde avec nous.

Du coup je partage mes trucs et astuces au niveau que j’ai trouvé le plus bas
possible pour que ce soit une montée tranquille.

Un navigateur qui ne vous piste pas.

Pour commencer ce qui est cool c’est utiliser un navigateur qui ne vous piste
pas. Il y a Firefox qui existe et qui est chouette par rapport à ça. Il y a
des gens qui n’utilisent pas Firefox ?

<b>Public : </b>Ils n’osent pas le dire. !

<b>Maïtané : </b>Je n’aurais pas dû poser la question. Il y a des gens qui
utilisent Firefox ?

<b>Public : </b>Ouais !

<b>Maïtané : </b>OK.<br/>
Ensuite je parle des extensions qui vous protègent. J’ai choisi ces
extensions-là pour que vous ayez à les installer et normalement vous n’aurez
plus trop à vous prendre la tête.
Il y a uBlock Origin qui est le truc super top. uBlock Origin est un bloqueur
de publicité, de trackers et de blablabla. L’idée c’est que vous l’installiez
et qu’il vous rende la vie déjà plus tranquille. Si vous n’avez pas de
bloqueurs de publicité, une vie sans pub ce sera quand même vraiment très
sympa. Il y a d’autres bloqueurs de publicité qui existent mais qui ont des
modèles économiques un peu discutables, genre ils disent : « OK, pas
certaines publicités mais d’autres avec qui on a passé un contrat ça passe,
parce qu’on estime que c’est de la publicité clean. »

<b>Public : </b>C’est important uBlock Origin parce que uBlock tout seul
c’est un peu…

<b>Maïtané : </b>C’est ça, uBlock Origin parce que uBlock tout seul est dans
ces trucs un peu... Adblock c’est pareil. Donc c’est cool d’avoir un bloqueur
de publicité et on peut recommander celui-là.<br/>
Ensuite il y en a deux autres que je peux vous recommander.<br/>
Il y a Decentraleyes, je me suis refait trois fois l’explication hier et je
n’y arrive pas.

<b>Public : </b>Des morceaux de code identique…

<b>Maïtané : </b>Des fois il y a des sites qui veulent envoyer des bouts de
code sur votre ordinateur et à chaque fois que vous revenez sur le site c’est
renvoyé à nouveau et là il les garde à l’intérieur, quand Decentraleyes est
installé. Ça évite que la troisième fois que vous vous connectez sur le site,
le site puisse dire « ah ! là, là, c’est la troisième fois que cette personne
s’est connectée », parce que dès la première fois vous ne renverrez plus les
informations. En tout cas, il ne voit plus le truc. Désolée, ce n’est pas
très clair. En gros, ça permet que quand un site envoie l’information en
disant « cette personne n’a pas l’info », la première fois vous ne l’avez pas
c’est normal, mais la deuxième fois vous l’avez, du coup ça vous évite de
refaire signe au site internet, qui est l’information que vous êtes revenue
une deuxième fois, des choses comme ça. C’est Decentraleyes

I don’t Care about cookies c’est pour nos amis des bandeaux de cookies, pour
dire systématiquement « non merci, vous êtes gentil, mais je ne veux pas de
vos cookies ».

<b>Public : </b>C’est très efficace.

<b>Public : </b>Mais comment tu fais si c’est obligatoire et que tu es
déconnectée à chaque page ?

<b>Maïtané : </b>Ça ne m’est pas arrivé d’être déconnectée à chaque page.
Après j’imagine que tu peux faire une liste des sites pour lesquels que tu ne
veux pas que ça arrive.

<b>Public, Stéphane Bortzmeyer : </b>En fait tu ne refuses pas les cookies,
mais tu cliques sur le bandeau pour dire « Continuer sans accepter ». «
Refuser complètement tous les cookies », le navigateur le permet déjà, mais
effectivement, beaucoup de choses ne marchent plus.

<b>Maïtané : </b>C’est ce que je voulais dire. Ce que Stéphane dit c’est que
I don’t Care about cookies ce n’est pas qu’il refuse tout, il fait comme si
vous cliquiez sur « Tout refuser » sur les bandeaux. Effectivement, dans les
bandeaux il y a souvent trois ou quatre sous-catégories où ils disent «
Cookies obligatoires », « Cookies à des fins de personnalisation », « Cookies
à des fins publicitaires ». Dans ces cas-là il décoche les deux derniers par
exemple.

<b>Public, Stéphane Bortzmeyer : </b>Sachant que ces bandeaux, de toute façon
c’est toujours du grand n’importe quoi. Par exemple les directives de la CNIL
sur les cookies et du RPGD fait que les cookies d’authentification ne sont
pas concernés. De toute façon ce n’est même pas la peine de les mentionner.
Le vrai but des gens qui font ces bandeaux de cookies c’est de rendre les
choses désagréables pour les utilisateurs pour qu’on clique vite sur «
Accepter » pour en être débarrassé.

<b>Maïtané : </b>OK. Stéphane dit que dans la loi il est dit que ce n’est pas
la peine de mentionner les cookies d’authentification, comme ils sont quand
même mentionnés dans les bandeaux de cookies, le but c’est peut-être plutôt
de surcharger l’information de l’utilisateur pour qu’il dise très vite « très
bien, je continue, j’accepte tout comme ça tout fonctionnera ». Je ne sais
pas si tout le monde l’a fait, en tout cas moi je l’ai beaucoup fait. En fait
on clique sur « Tout accepter » parce qu’on n’a pas envie de se faire chier
une dixième de fois avec un bandeau de cookies très agréable, on a juste
envie de passer à la suite, parce qu’on ne vient pas pour ça ! On ne vient
pas sur le site pour se battre avec les bandeaux de cookies, on vient pour
avoir une information rapide.

<b>Public, Stéphane Bortzmeyer : </b>Il y a aussi un but politique derrière
ces bandeaux, c’est faire croire aux gens que le problème c’est le bandeau
alors que le problème c’est le cookie. On voit régulièrement des gens comme
Jérôme Colombain, des gens comme ça, qui expliquent la CNIL c’est une
dictature communiste qui nous emmerde avec les bandeaux de cookies.
==27’01==

<b>Public : </b>Je trouve que c’est dommage que vous disiez publiquement « oh
moi je ne veux pas m’embêter à personnaliser, alors j’appuie sur « Tout
accepter » ». Je trouve que c’est dommage que vous disiez ça parce que, au
contraire, il faut refuser.

<b>Maïtané : </b>Bien sûr il faut refuser, le problème c’est
qu’individuellement devant son ordinateur… Une fois que le designer a pensé
le bandeau de cookies pour qu’on ait plus de facilité à cliquer sur « Tout
accepter » que sur le reste ! Je pourrais dire qu’il faudrait refuser
systématiquement. Le problème c’est que c’est plus une histoire d’énergie, on
est tous humains et des fois le cerveau est dans son truc, du coup on clique
sur « Tout accepter ». En fait ce n’est pas OK, mais moi, en tant que
designer, je ne peux pas laisser dire que c’est individuellement notre
responsabilité de refuser. J’estime que c’est la responsabilité de la loi ou
des designers ou des développeurs qui font le truc de mettre « Tout accepter
» et « Tout refuser » exactement au même niveau. C’est pour ça que je ne me
permets pas de dire qu’il faut que tout le monde refuse tout. Il faudrait,
mais en même temps on est tous des humains avec des énergies limitées.

<b>Public : </b>Il y a souvent des sites où « Tout refuser » n’existe pas. Il
faut « Tout accepter » ou tant pis…?

<b>Public : </b>Il y a pire que ça. Des fois on tombe sur « Personnaliser »
et il n’y a rien à cocher. C’est encore bien pire.

<b>Public : </b>Là ça devient un cas de signalement à la CNIL.

<b>Maïtané : </b>Effectivement quand vous tombez sur des trucs qui clairement
qui, déjà, ne mettent pas de bouton « Tout refuser » au même niveau ou des
choses comme ça ! Là soyons clairs, en tant que designer, le bouton « Sans
accepter » en haut à droite n’est pas même au niveau que le bouton « Tout
accepter ». Ils sont toujours en train de jouer avec la ligne. Déjà ce que
fait la CNIl c’est un rappel en disant « il faut mettre les mêmes
possibilités ». C’est un jeu de dupes, dirons-nous correctement. C’est à
celui qui va craquer en premier et forcément les entreprises ont plus de
moyens pour dire on s’en fiche tant qu’elles n’ont pas des rappels. Bref
!<br/>
Je passe à la suite.

Éviter de donner des infos aux GAFAM, notamment. Je parle moins de l’État
parce que je m’y connais moins et des proches. Mon truc c’est plus comment on
s’isole un peu des histoires des GAFAM.<br/>
Déjà les utiliser le moins possible c’est cool, parce que forcément quand on
est sur Facebook, même si on ne partage rien, même si machin, on consomme
quand même des choses, du coup ils en retirent des informations. Donc le
moins possible.<br/>
Désinstaller leurs applications, par exemple si vous en avez sur le
téléphone. Pour ne pas mettre d’outils vous pouvez avoir un accès via le
navigateur mobile, j’en reparlerai tout à l’heure en atelier si jamais ça
vous intéresse. Ça permet de continuer à l’utiliser sans qu’il ait quelque
chose d’installé sur votre téléphone pouvant capter des données. Je vous
parlerai aussi des histoires de pisteurs, pareil ça sera pendant un des
ateliers.<br/>
Commencez à tester des alternatives et ensuite on bascule sur des
alternatives. L’idée ce n’est pas de vous dire « il faut absolument arrêter
tel truc donc désinstallez-le et ne l’utilisez plus jamais ». Encore une fois
je pourrais dire, mais on n’est pas parfaits. Un exemple que je prends
vraiment en ce moment : j’ai essayé de « dégoogliser » mon téléphone le plus
possible, c’est plus ou moins galère et vraiment un truc qui est compliqué,
c’est la navigation, c’est-à-dire la cartographie, le fait de se faire
guider. Quand on arrive dans des nouveaux endroits où ne connaît rien du
tout, c’est quand même vraiment compliqué. Ce que je peux vous raconter c’est
que j’étais à Montpellier pour faire un test PCR, j’étais super stressée
parce que, en gros, j’étais cas contact, mais je n’étais pas sûre et j’étais
chez mes grands-parents, donc j’étais paniquée à l’idée d’avoir pu leur
refiler quelque chose, il fallait que je fasse un test PCR le plus vite
possible. J’ai pris rendez-vous, j’avais un horaire et je ne connaissais pas
vraiment bien l’endroit. J’ai pris mon appli libre, j’ai cherché, j’ai vu à
peu près où c’était, j’ai dit ça ira. Je suis arrivée sur place, j’ai
commencé à chercher, j’ai cherché, j’ai cherché, en fait j’ai tourné cinq
minutes, dix minutes, vingt minutes, j’ai galéré, j’ai commencé à paniquer en
me disant mon dieu, je vais arriver en retard, ils ne vont jamais me prendre,
je ne vais pas pouvoir savoir, ça va être repoussé de deux jours, c’était la
panique. Donc je suis allée sur Google Maps pour avoir une cartographie qui
fonctionnait parce que j’étais habituée à l’utiliser donc qui fonctionnait
d’une façon que je considérais efficace.<br/>
Tout ça pour vous dire que je pense que ce n’est pas une bonne situation,
elle ne me mettait pas dans de bonnes conditions. Maintenant ce que je fais
plutôt c’est que j’ai deux applications, j’ai encore Google Maps pour
l’instant et j’utilise plein d’outils de cartographie libres, j’en teste
plusieurs pour voir celui que je trouverai le plus facile à utiliser, pour
pouvoir tranquillement basculer dessus et ne pas me dire « je vais utiliser
ça mais peut-être que ça va me perdre » ou des choses comme ça qui sont
stressantes et pas très productives.<br/>
Ça, ça marche, pour tout c’est pareil. En atelier je pourrai vous raconter si
jamais il y a des cas spécifiques, des alternatives qui existent, d’autres
applications. Du coup j’en donne déjà, je ne me souviens même plus de mes
<em>slides</em>.<br/>

Par exemple rapidement des trucs que je peux vous proposer.<br/>
Si jamais vous cherchez un nouveau type de mail, il y a Protonmail qui
existe. Il y en a plein d’autres. Vous pouvez aller sur chatons.org et
chercher, par exemple, des hébergeurs de mail. Protonmail c’est une valeur
sûre que je vous recommande.

Comme on a beaucoup discuté sur les téléphones, un truc que j’ai envie de
vous préconiser par rapport à WhatsApp c’est Signal. Signal permet d’échanger
des messages, de faire des groupes de conversation et puis de partager des
vidéos, des photos, on peut faire des appels, mais à pas beaucoup de monde,
juste peut-être pour une visio parfois une personne avec une personne ça
fonctionne. J’ai créé un groupe avec ma famille, j’ai installé l’application
sur le téléphone de ma maman et de ma mamie, du coup, on a l’application et
ça ne change pas par rapport à utiliser autre chose, du coup c’est super.<b/>
Ensuite, par exemple par rapport à Zoom j’ai pris un peu des thématiques dans
le moment vu qu’on passe notre temps à pouvoir échanger via le numérique.<b/>
Par rapport à Zoom, vous pouvez utiliser Jitsi, je parle pour un usage
familial, pour discuter à quatre/cinq, pas pour discuter à 20, pour une
réunion de boulot Jitsi ce n’est pas une bonne idée. Pour Jitsi vous pouvez
aller sur entraide.chatons.org, parce que Jitsi est un logiciel que les
personnes installent j’allais dire chez elles, que des associations
installent chez elles, du coup il y a par exemple un Jitsi chez Framasoft et
il y a un Jitsi officiel. Donc ça ne sert à rien de chercher Jitsi puisqu’il
y en plein. Je vous encourage plutôt à aller sur entraide.chatons.org et
dessus on propose plusieurs services dont un de visioconférence, vous appuyez
sur le petit bouton et ça vous en donne un parmi tous ceux qui existent. Si
jamis celui sur lequel vous allez ne vous convient pas, vous allez sur un
autre ; vous relancez la petite roulette, ça vous proposera autre chose.

J’arrive presque à la fin.

Et sur mon téléphone ?

Je vais faire une partie atelier sur le sujet. Pour ceux qui ont vu la
conférence de Denis hier, il y a aura des choses qui seront à peu près les
mêmes et il y aura des choses un peu différentes. Ne vous attendez pas à des
trucs très différents. Moi, par exemple, j’aime bien commencer avec une
application qui s’appelle Exodus, peut-être qu’il y a moins de marches, Denis
a dit qu’il parle de la marche 1, moi j’ai peut-être une marche 0,5, je ne
sais pas, mais j’espère que ce n’est pas celle dans laquelle vous vous
prendrez et du coup vous retomberez dans l’escalier, ce n’est pas le but.<br/>
Sur le téléphone, si vous vous posez des questions, il y a plein de choses
qui sont possibles, mais si vous ne voulez pas venir à l’atelier que je fais
après, je vous conseille d’aller sur le site d’Exodus Privacy et/ou de
télécharger l’application Exodus, ce qu’on va faire après en atelier, et de
faire le ménage dans vos applications, soit de supprimer celles qui ne vous
intéressent pas, si vous ne pouvez pas les supprimer de les désactiver, parce
qu’il y en a qui sont mises de base et je sais bien que vous ne pouvez pas
tout enlever. Sinon les changer, comme je vous racontais tout à l’heure, de
tester une alternative et ensuite de passer d’une à une autre. Et si jamais
vous n’avez pas le choix, par exemple on parlait d’application bancaire, vous
ne pouvez pas utiliser d’application alternative à votre application
bancaire, c’est un peu compliqué, du coup vous pouvez la bloquer et pour la
bloquer l’application que je recommande c’est Blokada.<br/>
Là je vous parle de deux applications, Exodus Privacy et Blokada avec un « k
». Pour l’expliquer rapidement Blokada fait ce que j’appelle une bulle autour
de votre téléphone. En gros, dans certaines applications il y a des petits
pisteurs, ce sont des petits aspirateurs à informations. Pour savoir quelles
applications ont des pisteurs, il faut installer l’application Exodus et, en
gros, ce que va faire Blokada c’est qu’à chaque fois qu’une de vos
applications dira « je vais envoyer cette information aux sites x, y, z »,
Blokada va dire « attends, je sais que x, y, z, c’est une régie publicitaire,
non ça ne passe pas ». Du coup la petite bulle va dire « toi tu passes ou tu
ne passes pas ». Ça vous permet de ne pas envoyer trop d’informations, même
avec des applications pour lesquelles vous n’avez pas le choix, que vous êtes
obligés d’avoir ou d’installer.<br/>
Ça c’est la version courte, pour la version logue il faut venir à l’atelier.
Sinon il y a un lien sur mon blog. Mon site c’est maiwann.net, il y a une
partie blog et si vous descendez un peu il y a un article « Téléphone et vie
privée » où je détaille toutes les étapes qu’on va voir tout à l’heure.
Voilà. C’est bon pour ma conférence.

[Applaudissements]

<b>Maïtané : </b>À quelle heure commencent les ateliers ? Dans trois minutes.
Du coup j’ai juste le temps de vous raconter les ateliers qu’il va y avoir.
Après on pourra discuter, si vous voulez, puis on se dispatchera en ateliers,
pour ceux qui veulent.<br/>
Angie va parler de Mobilizon qui est un outil alternatif pour organiser des
évènements de tout ordre, militants, pas militants, anniversaires de famille,
mais plutôt militants. Tout type d’évènements, café tricot, distribution
d’ordinateurs, conférences comme Entrée libre, anniversaires de famille.<br/>
Il y a une partie du coup qu’on appelle Café Vie privée où j’ai plus envie de
vous parler de téléphone où Audric a plus envie de parler de ce que dont les
gens auront envie de poser comme question.<br/>
Ensuite Julie va parler d’outils collaboratifs et qui va peut-être utiliser
les métacartes, un petit jeu de cartes pour tester. C’est à la fois un nouvel
outil qui est chouette si vous avez envie d’essayer. Donc outils
collaboratifs avec Julie. Tu sais dans quelle salle tu es ?

<b>Julie : </b>Peinture, je crois. Tout au fond à l’étage.

<b>Maïtané : </b>En salle peinture. Tout au fond à l’étage.<br/>
Angie, pour Mobilizon tu es ?

<b>Angie : </b>La salle avant.

<b>Maïtané : </b>En salle soie qui est avant la salle tout au fond à l’étage.
Toi tu es en salle informatique. Tu peux aller en salle informatique et moi
je peux rester ici si tu veux. Donc Audric va parler en salle informatique de
Vie privée, de ce dont tu as envie de parler et moi je vais rester là pour
parler de Téléphone et vie privée en mode très accessible, pas trop compliqué.
==Transcription==

<b>Maïtané Lenoir : </b>Bonjour tout le monde.

<b>Public : </b>Bonjour.

<b>Maïtané : </b>Il y en a que j’ai déjà vu ce matin et qui me disent bonjour
!<br/>
Merci d’être venus à cette conférence « Libre et serein sur Internet ». C’est
ma deuxième conférence à Entrée libre, vous m’avez peut-être déjà vue.

<b>Public, Stéphane Bortzmeyer : </b>C’est toujours les mêmes !

<b>Maïtané Lenoir : </b>Tu sais bien, Stéphane, que ce sont toujours les
mêmes qui sont en conférence. Il faut laisser la place à la jeune
génération.<br/>
Libre et serein sur Internet.<br/>
Enchantée. Moi, c’est Maïtané. J’utilise le pseudo Maiwann sur les réseaux
sociaux. Je suis designer UX/UI, les lettres ce n’est pas très important, je
n’aurais pas dû les mettre. Designer, ça veut dire que je discute avec les
gens pour qui je fais des logiciels pour comprendre quels sont les problèmes
qu’ils rencontrent. On fait des améliorations sur les logiciels, ensuite on
teste pour voir si ça résout des problèmes ou si jamais ça en apporte des
nouveaux. C’est comme une espèce de jeu d’enquête infini, c’est super.<br/>
Je suis membre d’une association qui s’appelle Framasoft. Framasoft est une
association d’éducation populaire aux enjeux du numérique et de la culture
libre, qui fait des trucs super, vous pouvez aller sur framasoft.org pour
voir ce qu’on fait si vous ne nous connaissez pas. Vous pouvez m’en reparler
plus tard si vous en avez envie, ce n’est pas complètement le sujet de la
conférence, mais je pourrais en parler pendant beaucoup trop longtemps, donc
on va passer dessus.

Aujourd’hui on va parler de surveillance. C’est super ! Il y a une partie
plus positive à la fin.

J’ai mis : « Attention souriez ! Vous êtes surveillé·es ! »

Surveillé·s pourquoi ? Parce qu’avec un peu tout ce qu’on utilise de
numérique, en tout cas je vais me concentrer sur le numérique, il y a des
avantages pour un certain nombre de personnes, je reviendrai sur qui est-ce
que ça intéresse de nous surveiller. Ça les intéresse d’avoir des
informations soit parce qu’ils veulent nous vendre des trucs, soit parce
qu’ils veulent savoir si on est vraiment sage ou si on risque de leur poser
des petits problèmes.<br/>
Une des façons de nous surveiller ce sont par exemple les bandeaux de
cookies. Donc les cookies. Est-ce que quelqu’un sait ce qu’est un cookie ?

<b>Public : </b>Un gâteau. On en a eu à midi.

<b>Maïtané : </b>Un gâteau. On en a eu à midi.

<b>Public : </b>Tu voulais une vraie réponse !

<b>Maïtané : </b>Je voulais une vraie réponse.

<b>Public : </b>C’est un fichier temporaire qui est mis dans ton ordinateur
lorsque tu navigues sur Internet.

<b>Maïtané : </b>C’est un fichier temporaire mis sur ton ordinateur quand tu
navigues sur Internet. Vas-y.

<b>Public : </b>Je ne suis pas d’accord avec l’aspect temporaire, mais oui.

<b>Maïtané : </b>Ce n’est pas forcément temporaire ?

<b>Public : </b>Et c’est techniquement normalisé dans le RFC 62/65.

[Rires]

<b>Maïtané : </b>C’est techniquement normalisé dans le RFC 62/65.

<b>Public : </b>Et ça stocke des informations diverses et c’est renvoyé au
serveur qui reçoit l’information chaque fois qu’on retourne sur ce même site.

<b>Maïtané : </b>Ça stocke des informations. J’essaie de me souvenir à chaque
fois de ce que les personnes ont dit. Ça stocke des informations diverses et
ça renvoie les infos à chaque fois qu’on retourne sur le site qui a créé le
cookie.<br/>
Tout ça, ça marche. Je vous ai mis des petits exemples de superbes bandeaux
de cookies qui nous demandent, parfois gentiment, en nous disant « c’est
vraiment très important de nous permettre de déposer des cookies. Ça va
améliorer votre expérience ! » Je n’ai pas réussi à trouver de bandeaux de
cookies où il faisait en sorte d’être vraiment très sympa en disant « eh !,
on est super, vous êtes super, laissez-nous déposer des cookies, ils ne se
mangent pas, mais ils sont chouettes quand même ! »<br/>
Petite indication quand même, il y a des bandeaux cookies qui sont un peu
comme ça, un peu austères, mais plus discrets que d’autres qui prennent un
peu toute la page.<br/>
Il y a une mise à jour, je crois que c’est la CNIL qui a dit que c’était bien
sympa ces bandeaux de cookies, on a le choix entre « Paramétrer » ou « Tout
accepter » avec évidemment le bouton « Tout accepter » qui est bien mis en
valeur. Peut-être que c’est un peu bas pour ceux qui sont tout au fond. Moi
je suis designer, autant vous dire qu’on appelle ça de la manipulation, en
gros, mettre beaucoup en avant ce qu’on a très envie que les gens acceptent
notamment à des fins publicitaires. C’est un peu biaisé. Vous pouvez
accepter, paramétrer les cookies, on clique sur « Paramétrer les cookies » ça
nous emmène ailleurs, il faut tout décocher, c’est chiant. Donc récemment la
CNIL a dit « vous êtes bien gentils, mais ce serait quand même bien sympa de
permettre aux gens, au même niveau, de refuser comme on peut accepter ».
Comme ils sont sympas, ils mettent des boutons « Refuser », mais évidemment
qu’est-ce qu’on voit ?

<b>Public : </b>On ne les voit pas !

<b>Maïtané : </b>Sachez que normalement, si le site respecte la loi – en
général les gros sites sont un peu obligés de respecter de la loi – il
devrait y avoir un bouton « Continuer sans accepter », mais il est moins mis
en valeur. C’est moche mais là c’est encore un truc assez clean, des fois
c’est encore plus caché. Bref ! , ce n’est pas top. Du coup, ils font ce
qu’ils peuvent parce que c’est vraiment très important de paramétrer
l’expérience au mieux possible pour notre confort, bien sûr !<br/>

Petit point quand même. Je dis « on est surveillé·es, blablabla », mais ce
n’est pas nouveau, il y a toujours eu un intérêt pour tout le monde.
Peut-être que vous vous voyez vos voisins et des fois vous regardez un peu
plus par la fenêtre pour savoir « avec qui est-il en train de discuter, ça
fait beaucoup de fois qu’il discute avec cette personne ». Les États ont
toujours eu intérêt à savoir quel type de personne avait envie d’être un peu
pénible ou était plutôt de leur côté pour les soutenir, des choses comme ça.
Ce n’est pas nouveau la surveillance. Le problème c’est que plus ça va, moins
c’est coûteux de surveiller les gens parce que le numérique ça facilite quand
même beaucoup le fait de pouvoir surveiller beaucoup de personnes en même
temps, tandis que moi, si jamais je regarde mon voisin, je ne peux pas être
en même temps à la boulangerie en train de surveiller une autre personne, ça
ne marche pas, pas encore.

Qu’est-ce qui existe qui permet d’être surveillé·es ?
Il y a donc les cookies dont on vient de parler qui permettent de faire de la
publicité ciblée. À quoi ça sert de nous surveiller ?, c’est pour nous
proposer de la super publicité ciblée, parce que vous ne le saviez pas
encore, mais ce robot de cuisine que vous hésitez franchement à acheter, nous
on sait que c’est ça qui va vous plaire. Donc la publicité ciblée c’est super
!<br/>
Les recommandations personnalisées, c’est pareil. On sait que vous allez
préférer plutôt tel film que tel autre film et c’est tellement important de
pouvoir vous recommander des choses qui correspondent à vos goûts ! Du coup,
c’est pour ça qu’on a besoin d’avoir un peu de données sur vous, sur qui vous
êtes, ce que vous aimez.<br/>
Il y a aussi des choses qui nous permettent d’être conformes avec la
législation d’autres pays, par exemple dire tel site vous y avez accès, tel
site vous n’y avez pas accès. Par exemple là si vous cherchez un site qui
s’appelle j’imagine que c’est sci-hub.com, il y en a qui savent ? Il y a un
tiret entre les deux ?

<b>Public : </b>Il y a un tiret entre les deux. Le domaine de sci-hub change
tout le temps.

<b>Maïtané : </b>Ouais. OK. En tout cas, il y a un site qui s’appelle
sci-hub.com. C’est une personne qui a mis en accès libre des documents de
recherche. Ces documents de recherche sont faits avec l’argent public et
ensuite l’accès est payant parce que ce sont des revues qui les mettent à
disposition. Il y a plusieurs personnes, mais cette personne-là s’est dit «
ce n’est quand même pas top, je vais faire un site qui regroupe tout et qui
permet l’accès facilité à ces documents à tous les gens qui font des
recherches dans le monde ». Sauf que ça ne plaît pas trop aux gens des revues
pour qui c’est le modèle économique. Alors que ce site existe, selon les
paramètres de votre fournisseur d’accès à Internet, enfin selon les
paramètres que vous avez dans votre navigateur – c’est un peu compliqué, je
ne rentrerai pas trop dans les détails – vous pouvez accéder ou pas accéder
au site. Il existe, mais des fois vous allez taper l’adresse et on va vous
dire « ce site n’existe pas ». On ne comprend pas mais c’est parce qu’en
France on le bloque, beaucoup de fournisseurs d’accès français le bloquent
parce qu’on leur dit qu’il faut le bloquer, c’est illégal et ils ont dit OK.

On est surveillé·es, OK, mais par qui ?
Là c’est le moment où je vous parle du modèle de menace.

Le Modèle de Menace

On est surveillé·es, OK, mais ce n’est pas la même chose selon à qui on veut
cacher des informations.

Il y a les GAFAM, Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft – peu importe,
ce sont les grosses entreprises du numérique. Peut-être qu’on n’est pas trop
content qu’eux captent nos données parce qu’ils revendent nos données à des
publicitaires. Je les mets dans la même gamme, parce que les GAFAM, en fait,
ce sont des espaces publicitaires, du coup il y a des publicitaires qui
peuvent y mettre leur publicité pour que vous voyiez les publicités et que
vous puissiez acheter ou avoir très envie d’utiliser tel ou tel type de
matériel, de marque. Bref !<br/>
Peut-être que ça vous embête qu’eux soient au courant de certaines choses,
mais peut-être que ça vous embête que l’État soit au courant de certaines
choses. Qu’est-ce que je pourrais donner comme exemple ? Bientôt on va sans
doute tous utiliser des QR Code pour pouvoir faire une certaine quantité de
choses. J’imagine qu’il y a des personnes qui n’auront peut-être pas de QR
Code et qui auront quand même envie de faire les choses – je vais expliquer
après ce qu’est un QR Code. Peut-être qu’on aura envie de prendre celui de
quelqu’un d’autre. C’est illégal de prendre celui de quelqu’un d’autre, donc
on n’aura pas envie que l’État soit au courant qu’on joue un peu avec la
légalité. Je vais avoir envie de prendre celui de ma petite sœur pour pouvoir
quand même prendre mon train pour rentrer chez moi, des choses comme ça. Ce
n’est pas grave. Un truc qui n’a rien à voir par exemple, à un moment quand
il y a eu la COP 19 ou la COP 21 en France, les militants écologistes ont été
un peu assignés à résidence parce que les politiques avaient un peu peur
qu’ils fassent du bazar. Du coup on leur a dit gentiment « en fait, vous ne
pouvez sortir de chez vous », donc beaucoup de gens n’ont pas pu aller
manifester parce que l’État savait qu’ils étaient des militants écologistes
et que peut-être ils avaient envie de manifester plus bruyamment ou pas, en
tout cas ils avaient décidé que c’était un problème.

Enfin il y a vos proches. Dans quels cas aurait-on envie de se protéger de
ses proches ?

<b>Public : </b>L’agression contre les femmes, par exemple, c’est souvent en
famille.

<b>Maïtané : </b>Agression contre les femmes, ça pourrait être les violences
conjugales.

<b>Public : </b>Quand tu es dans le placard ???

<b>Maïtané : </b>Quand tu es dans le placard, quand tu es gay, bi, queer,
trans et que, du coup, tu n’es pas à l’aise pour le dire à tes proches pour
des raisons qui sont personnelles ou des raisons de danger plus
impressionnantes, parce que l’on sait que ça va être mal reçu.

<b>Public : </b>Dans l’entreprise aussi.

<b>Maïtané : </b>Dans l’entreprise. Oui.

<b>Public : </b>Tu as des ennuis de santé ou tu es enceinte, tu n’as pas
envie de le faire savoir à tes proches.

<b>Maïtané : </b>Je répète à chaque fois parce qu’il y a un enregistrement.
Les soucis de santé, on est enceinte, on n’a pas envie que tout le monde le
sache, des choses comme ça.<br/>
Tu en as une autre ?

<b>Public : </b>Quand tu es représentant syndical ou quand tu es même juste
syndiqué.

<b>Maïtané : </b>Quand tu es représentant syndical ou syndiqué. Oui.

<b>Public : </b>Vis-à-vis des enfants, aussi.

<b>Maïtané : </b>Vis-à-vis des enfants.<br/>
Vous voyez, ça n’a rien à voir si je dois me protéger de ma maman ou si je
dois me protéger des entreprises américaines, ça commence à être des
stratégies qui n’ont absolument rien à voir pour protéger mes
informations.<br/>
Donc on peut se dire « mais bon, moi je n’ai rien à cacher ».

Mais bon moi… Je n’ai rien à cacher



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