Accéder au contenu.
Menu Sympa

communique - Faut-il célébrer la confiscation intellectuelle ?

Objet : Liste de diffusion de nos communiqués de presse (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Faut-il célébrer la confiscation intellectuelle ?


Chronologique Discussions 
  • From: Frederic Couchet <fcouchet AT april.org>
  • To: communique AT april.org
  • Subject: Faut-il célébrer la confiscation intellectuelle ?
  • Date: Tue, 26 Apr 2005 12:30:43 +0200
  • Organization: APRIL - http://www.april.org/


Faut-il célébrer la confiscation intellectuelle ?

adresse permanente:

http://www.april.org/articles/communiques/pr-20050426.html

Paris, le 26 avril 2005. Communiqué de presse.

L'APRIL, la FFII et la FSF France rappellent en cette journée
dédiée à la « propriété intellectuelle » selon l'OMPI [1] que les
dérives actuelles autour du droit d'auteur et de la brevetabilité
des logiciels ne sont pas acceptables.

Le droit d'auteur ne peut plus aujourd'hui prétendre constituer un
équilibre entre les intérêts du public et ceux des ayants-droit.

D'une part, en restreignant le droit effectif à la copie privée,
les « mesures techniques de protection » (dispositifs de contrôle
de l'usage) dépouillent en effet le public d'une des rares
exceptions au droit exclusif dont il jouissait jusqu'ici :
l'exception de copie privée.

D'autre part, l'extension continuelle de la durée des droits
patrimoniaux empêche la réélaboration à partir d'oeuvres récentes.
Avec une durée de « protection » de 70 ans après la mort de
l'auteur, aucun logiciel propriétaire de ces 30 dernières années
n'est ainsi ouvert à la réélaboration et ce sont donc des monopoles
sans aucune contrepartie, qui ont été accordés par la puissance
publique.

Le brevet a lui aussi été détourné de sa mission originelle, soit
l'augmentation du savoir commun par la publication en échange de la
concession d'un monopole d'exploitation sur une invention
susceptible d'application industrielle, nouvelle et impliquant une
activité inventive. À travers la bataille du brevet logiciel, ligne
de front actuelle entre progressistes partisans du partage du
savoir et réactionnaires cherchant à bétonner les monopoles du
passé en confisquant l'avenir, ce sont en effet les modalités de
gestion de la pensée qui sont aujourd'hui mises en débat.

Que la brevetabilité des logiciels soit instaurée en Europe et ce
seront demain les méthodes chirurgicales, les méthodes d'affaires,
les méthodes éducatives et d'autres pans du savoir humain qui
pourront être revendiqués pour son bénéfice exclusif par un cercle
restreint. Bill Gates, fondateur de Microsoft, comprenait
d'ailleurs dès 1991 que « si les gens avaient compris comment les
brevets seraient accordés, quand la plupart des idées inventées
aujourd'hui ont obtenu des brevets, l'industrie serait aujourd'hui
en complète stagnation. » [2]

Privée de précieuses ressources du fait de l'évasion fiscale opérée
à travers l'Europe grâce notamment aux brevets logiciels
illégalement délivrés par l'Office Européen des brevets, la
puissance publique se voit aujourd'hui ironiquement contrainte de
construire certains de ses laboratoires de recherche, places fortes
de la guerre économique moderne du savoir, en collaboration avec
des sociétés emblématiques de l'appropriation au service exclusif
d'intérêts privés [3]. Pendant ce temps, l'école publique fait, au
mépris de sa neutralité commerciale, la promotion de sites de vente
de musique en ligne à l'aide de manuels contenant de pleines pages
de publicité pour des éditeurs de logiciels... [4].

« Pensez, imaginez, créez » nous dit le directeur général de
l'OMPI, en oubliant de rappeler les entraves placées sur la route,
notamment pour les développeurs de logiciels libres. « L'OMPI
penchera toujours, de manière compréhensible, vers l'application de
la panoplie préexistante de monopolisation qu'elle nomme propriété
intellectuelle, un terme que nous trouvons idéologiquement chargé
et dangereusement inconscient des différences significatives
existant entre les différents domaines juridiques qu'il tente
d'agréger. (...) Nous avons besoin d'une Organisation Mondiale de
la Richesse Intellectuelle, dédiée à la recherche et à la promotion
de voies nouvelles et imaginatives pour encourager la production et
la dissémination de la connaissance. » [5]

Références

[1] « Journée mondiale de la propriété intellectuelle »
http://www.wipo.int/about-ip/fr/world_ip/2005/

[2] Bill Gates 1991: Les brevets empêchent la concurrence et mènent
l'industrie à la stagnation
http://swpat.ffii.org/vreji/citations/index.fr.html#bgates91

[3] Microsoft et l'INRIA vont créer un laboratoire commun en France
http://www.lesechos.fr/journal20050421/lec2_technologies_de_l_informat
ion/4255316.htm

[4] La neutralité commerciale de l'école publique est-elle soluble
dans le numérique ?
http://april.org/articles/communiques/pr-20050419.html

[5] Vers une « Organisation Mondiale de la Richesse Intellectuelle »
http://www.fsfeurope.org/documents/wiwo.fr.html

À propos de l'APRIL

L'APRIL, Association pour la Promotion et la Recherche en
Informatique Libre, créée en 1996, est composée de personnes
physiques et morales impliquées dans le développement de
l'informatique libre et fortement implantées dans le tissu
social. Elle a pour objectif de sensibiliser les entreprises, les
administrations et les particuliers sur les risques des solutions
propriétaires et fermées et de les informer des bénéfices offerts
par les logiciels libres et les solutions basées sur des standards
ouverts.

Pour plus d'informations, vous pouvez vous rendre sur le site Web à
l'adresse suivante : http://www.april.org/, ou nous contacter par
courriel à l'adresse contact AT april.org.

Contact presse :

Benoît Sibaud, président, bsibaud AT april.org +33 6 81 18 11 30

À propos de la FFII

L'association pour une infrastructure informationnelle libre (FFII)
est une association à but non lucratif enregistrée dans divers pays
européens, ayant pour objet de promouvoir les savoirs dans le
domaine du traitement des données. La FFII soutient le
développement de biens informationnels publics fondés sur les
droits d'auteur, la libre concurrence et les standards
ouverts. Plus de 500 membres, 1 200 sociétés et 80 000 supporters
ont chargé la FFII de représenter leurs intérêts dans le domaine de
la législation sur les droits de propriété attachés aux logiciels.

Pour plus d'informations, vous pouvez vous rendre sur le site Web à
l'adresse suivante : http://www.ffii.fr/, ou nous contacter par
courriel à l'adresse gibus AT ffii.fr.

Contact presse :

Gérald Sédrati-Dinet, vice-président et représentant en France,
gibus AT ffii.fr +33 6 60 56 36 45

À propos de la Free Software Foundation France

La FSF France (http://www.fsffrance.org/) est une association loi
1901 se consacrant à tous les aspects du Logiciel Libre. Pour la
FSF France, l'accès au logiciel conditionne la participation des
individus à la société de l'information. Par conséquent, les
libertés d'utilisation, de copie, de modification et de
redistribution du logiciel, telles que décrites dans la définition
du Logiciel Libre, permettent une participation équitable à l'ère
de l'information. Susciter l'intérêt pour ces sujets, protéger le
Logiciel Libre politiquement et légalement, et libérer tout un
chacun en participant au développement de Logiciels Libres sont les
préoccupations centrales de la FSF France.

Contact presse :

Loïc Dachary, loic AT gnu.org +33 1 42 76 05 49

--
Take action against software patents http://swpat.ffii.org
Sauvez le droit d'auteur http://eucd.info
APRIL http://www.april.org
Frederic Couchet +33 (0) 6 60 68 89 31




  • Faut-il célébrer la confiscation intellectuelle ?, Frederic Couchet, 26/04/2005

Archives gérées par MHonArc 2.6.16.

Haut de le page