Re: [Diversite] Le syndrome d'imposteur

[Étienne GONNU <egonnu AT april.org>]

Salut,


Le dimanche 05 mars 2023 à 17:33 +0100, Bookynette a écrit :

> 
> Pourquoi ce besoin de mettre des étiquettes sur les femmes et les
> hommes?

Le lundi 06 mars 2023 à 01:54 +0100, Alexandre Garreau-Capitanio a écrit :
> je pense que de base ya pas de volonté d’essentialiser mais d’analyser 
> (au moins statistiquement), comme c’set commun en sociologie
Pour aller dans ce sens et contribuer de mon humble lecture.

(je précise que j'ai écouté ce podcast il y a quelques temps longtemps, et je 
n'ai pas
le souvenir d'une démarche essentialisante justement).


Il est àmha impossible d'effectivement lutter contre des systèmes de 
domination –
comme le patriarcat ou le racisme – sans nommer les "choses", et notamment, 
"qui" est
le sujet de la domination et au profit de qui s'exerce-t-elle. 

Il s'agit donc moins de dire « une femme *est* comme cela », que de dire « 
voici comme
est socialement construit le concept de femme ». Dans le but à termes de 
dépasser ces
« étiquettes ».

On ne cherche donc pas à définir les femmes comme individu mais comme groupe. 
Pour
mieux comprendre la fonction sociale (subalterne) qui leur est assignée, les
injonctions qui leur sont faites, etc.
Il s'agit aussi d'exprimer une communauté de vécus et d'expériences 
spécifiques.
Faire groupe étant aussi une manière de mieux faire corps et se défendre. De 
lutter.

C'est nécessairement un équilibre difficile, et il faut rester très vigilant 
à des
dérives essentialisantes. (La transphobie de certaines personnes se disant par
ailleurs féministes en est un malheureuse exemple d'ailleurs).

> 
> toutes les femmes ne sont pas empathiques, tous les hommes n'ont pas
> d'excès de confiance.

Pour revenir à ce point précis en illustration :

Toutes les femmes ne sont pas empathiques, mais c'est une "vertue" attendue 
des femmes
et elles sont davantage éduquées, en moyenne, à l'être.
Tous les hommes ne sont pas dans l'excès de confiance, mais c'est une "vertue"
attendue des "vrais hommes" que d'être sûr d'eux – voire arrogant et 
téméraire – et
ils sont davantage éduqués à ne pas devoir montrer d'empathie, signe de 
faiblesse… car
de féminité et donc d'homosexualité (sic)


Mes deux centimes,

Étienne