Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - Re: [EDUC] Tice, FLE et logiciels libres

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Tice, FLE et logiciels libres


Chronologique Discussions 
  • From: "Philippe-Charles Nestel (Charlie)" <cnestel AT free.fr>
  • To: educ AT april.org
  • Cc: phoss AT club-internet.fr
  • Subject: Re: [EDUC] Tice, FLE et logiciels libres
  • Date: Thu, 05 Feb 2009 01:11:17 +0100
  • Organization: april AT april.org

c.carlier.fle AT free.fr a écrit :
Membres du groupe education

Je, soussigné Carlier Cédric, suis un étudiant en Master Français
Langue
Etrangère, inscrit à distance à l'université Stendhal à Grenoble. Au sein de
ma
formation, je dois accomplir un travail de recherche, que l'on appelle
communément mémoire, et j'ai choisi de prendre les logiciels libres pour objet
de cette étude.
Pour être plus précis, le but de ce travail est d'un côté de recenser
les
pratiques et initiatives "libres" existantes dans le domaine de l'éducation et
de l'autre de mettre en évidence et confirmer (à l'aide d'expériences
encourageantes) les avantages du libre.
Salut,

Si tu tapes sur Google "libre dans l'éducation" avec des guillemets, tu obtiens 32 800 réponses, quant aux occurrences "logiciel libre" et éducation : 398 000 réponses.

Peut-on recenser toutes les pratiques ?
Si oui, en s'appuyant sur quelles méthodes ?
Quantitative ? Statistiques (avec le risque de conclusions hâtives générées par un raisonnement par induction) ?
Ethnographiques (description et enquêtes de terrain) ?
etc.


Ce travail se divise en trois parties
dont je vous fais part brièvement: la première partie a pour but de brosser un
panorama du libre dans l'enseignement: recensement et présentation de
pratiques
et institutions en place aux différents niveaux de l'enseignement (école
publique, associations, enseignement à distance ou présentiel, acteurs
français
et francophones, en France, à l'étranger et plus particulièrement dans les
pays
en développement) qui encouragent et défendent l'utilisation des logiciels
libres.
Il me semble que l'on ne peut pas traiter du libre dans l'éducation en France, sans dans le même temps, décrire le fonctionnement institutionnel de l'éducation, puis ses rapports avec l'informatique et les "TICE".

On ne peut pas traiter de l'un sans traiter l'autre, sans aborder également les lobbies, des politiques et rélais d'opinions.
Il importe également de définir ce que l'on entend par "libre" dans l'éducation. Par exemple, j'ai téléphoné ce matin à l'un des services techniques de mon Rectorat pour leur demander pourquoi le proxy sous Ubuntu installé dans tous les établissements secondaires bloque les accès des stations sous GNU/Linux. J'ai obtenu comme réponse que le proxy installé dans toute l'académie intègre un client NTLM, seules les logins sous Windows peuvent donc accéder à Internet. On peut donc très bien utiliser du Linux pour bloquer le Libre.



La deuxième partie, plus précise, est en quelque sorte une étude de cas
qui a pour objectif d'analyser précisément plusieurs initiatives
significatives
et mettre en avant les perspectives ouvertes et les transformations
occasionnées
par l'usage des technologies que vous et moi défendons.
Pour ta bibliographie, en ce qui concerne l'usage, je te conseille Michel de Certeau, dont tu peux retrouver des éléments ici, sur Wikipédia :

"Certeau assimile les producteurs de sens à des propriétaires terriens (donc de textes) qui imposent le sens des biens culturels aux consommateurs, grâce à la règlementation des usages et accès. Il compare ainsi les consommateurs à des "braconniers" qui viennent sur les terres pour voler des biens en toute illégalité pour composer leur quotidien. En fait, ils sélectionnent ce qui les intéresse dans les textes".
http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_de_Certeau

Le degré zéro qui définit un logiciel libre se situe précisément dans cette problématique : la liberté d'utiliser le logiciel sans restrictions. Cela signifie que les "usages" ne peuvent pas être statiques et identiques d'un utilisateur à l'autre, ils peuvent être toujours en mutation. Pour autant, ils nécessitent un certain nombre de conditions au nombre desquelles : l'interopérabilité des formats de fichiers.

Mais un logiciel libre ne se définit pas seulement par son usage mais par 4 degrés de liberté. L'usage ne constitue que le dégré zéro de ces quatre conditions. Utiliser des logiciels libres dans l'école, sans avoir la possibilité de les étudier est donc antinomique avec la philosophie des logiciels libres.
Ici se pose donc la question des programmes scolaires. Permettent-ils ou pas d'apprendre des notions informatiques sous-jacentes aux usages permettant d'aller au-delà de la check-list nécessaire à l'usage de tel ou tel outil ?

De plus, peut-on jeter à la poubelle de l'histoire toute la pensée critique des intellectuels Français des années cinquante et soixante, de Roland Barthes à Guy Debord, en passant par Baudrillard qui se sont montrés très critiques à l'encontre d'une approche des objets techniques par leurs usages ?

La seule approche par l'usage, l'outil, n'est-elle pas en dernière analyse un faux-ami ?



Enfin la dernière partie
(qui vous intéresse sans doute moins) est plus spécifique au public enseignant
en Français Langue Etrangère, j'ai pour projet de proposer un cdlive/clé USB
qui
proposerait une configuration d'Ubuntu établie en fonction des usages et
besoins
de l'enseignant du Français Langue Etrangère (j'entrerai dans le détail une
autre fois si vous le souhaitez) . J'ai pu rencontré la semaine dernière
Philippe Pary à qui j'ai fait part de mon projet, nous avons ensemble discuté
de
ce que mon travail et les initiatives de l'April ont en commun et avons ouvert
quelques perspectives de travail en commun que nous pourrions mettre en place.
Là on entre dans un autre domaine : le terrain. Et seuls les membres de cette communauté, par exemple la pratique du français langue étrangère, sont à même d'établir un cahier des charges répondant à leurs besoins.



Suite à cet entretien, nous avons discuté de l'éventualité de mettre
en place très vite une sorte de pré-enquête destinée aux acteurs de
l'enseignement qui aurait pour but de constituer un "bilan" provisoire mais
représentatif des utilisations et utilisateurs des logiciels libres dans les
organes de l'éducation. Il s'agirait de préparer un questionnaire du même type
que votre enquête précédente destiné à mettre en avant: les utilisations du
libre faites par les participants, les raisons qui ont amené ces utilisations,
les solutions apportées, le type de formation qui a précédé à leur mise en
place
et le bilan de ces initiatives. Nous pourrions préparer ce questionnaire en
coordonnant nos efforts entre participants du groupe éducation d'April.
J'essaye d'orienter le groupe Education de l'APRIL dans une perspective qui ne se limite pas aux usages.
En effet je suis professeur de technologie, et j'ai pu observer - Alexis du Framablog est arrivé exactement aux mêmes conclusions en prenant un chemin totalement différent, que le discours du Café pédagogique sur les TICE, par exemple, était totalement réflexif de celui de Microsoft qui est d'ailleurs leur partenaire.

Le fait qu'aucune notion informatique ne puisse être enseignée dans tout le secondaire est corollaire de la question des logiciels libres dans l'éducation.





L'idéal
serait de préparer ce questionnaire dans les deux à trois semaines à venir
pour
pouvoir envisager de le mettre en ligne un mois dès le mois de mars (et faire
relayer par les institutions et contacts avec qui vous et moi sommes en
relation, AFUL, AUF, etc.) et pour procéder ensuite au dépouillement et à la
synthèse pour le joindre à mon travail que je souhaiterais proposer en
"version
d'évaluation" à mes enseignants d'université avant le 30 Avril. Cette première
étude permettrait de préciser les objectifs et la disposition d'une enquête de
plus grande envergure que nous pourrions mettre en place ensuite et que je
décris brièvement ci-dessous.
Et ton questionnaire serait représentatif de quel panel ?
Si tu veux un coup de main, ok.



En fait, ces travaux de préparation pourraient servir à la
constitution d'une plus grande étude. Elle pourrait en effet servir à
l'élaboration d'un questionnaire qui serait proposé au ministère de
l'éducation
afin d'obtenir son aval pour le soumettre aux établissements français.
Je prépare actuellement un plan de rédaction et une première ébauche de ce
questionnaire, l'initiative d'
Ok pour te donner un coup de main pour ton étude.



Arnaud Champollion est assez représentative des éléments que je
souhaiterais mettre en évidence dans cette enquête:
http://experience.linux.free.fr/

Champollion est une école primaire. Le contexte entre école primaire, collège, lycée, ne sont pas les mêmes.

Par exemple dans mon département le Conseil Général a déjà distribué près de 400 000 ordinateurs portables sous Windows à tous les élèves de quatrième et de troisième. Militer pour le libre c'est aussi faire à cette réalité.
Je pense pouvoir vous faire part de cette préparation à la fin de la
semaine, faites-moi part si vous le souhaitez, de vos avis et propositions


Cordialement,
Carlier Cédric




Amicalement,

Charlie



  • Tice, FLE et logiciels libres, c . carlier . fle, 04/02/2009
    • Re: [EDUC] Tice, FLE et logiciels libres, Philippe-Charles Nestel (Charlie), 05/02/2009

Archives gérées par MHonArc 2.6.16.

Haut de le page