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educ - De l'évaluation du "savoir- être" aux dérives d'Acadomia

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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De l'évaluation du "savoir- être" aux dérives d'Acadomia


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: educ AT april.org
  • Subject: De l'évaluation du "savoir- être" aux dérives d'Acadomia
  • Date: Sat, 29 May 2010 04:04:13 +0200 (CEST)

Acadomia, la boîte privée leader du "soutien scolaire" en France, vient de
se faire épingler par la CNIL, comme beaucoup d'entre nous le savent
déjà.

Délibération n°2010-113 du 22 avril 2010 de la formation restreinte portant
avertissement à l’encontre de la société AIS 2 exerçant sous l’enseigne
ACADOMIA
http://www.cnil.fr/en-savoir-plus/deliberations/deliberation/delib/230/

La CNIL adresse un avertissement à ACADOMIA pour des commentaires excessifs
dans ses fichiers
http://www.cnil.fr/la-cnil/actu-cnil/article/article/2/la-cnil-adresse-un-avertissement-a-acadomia-pour-des-commentaires-excessifs-dans-ses-fichiers/

Mais à y regarder de plus près, et si les « gros con », « vraiment trop conne
»,
« mère salope », « gros crétin », « saloperie de gamin », « parisien frustré
»,
« sent le tabac et la cave », « seul bémol : il pue », etc que relève la CNIL
(cf. lien précédent) sur les fichiers d'Acadomia, loin de constituer une
anomalie
n'étaient que la conséquence d'une dérive consistant à évaluer dans
l'éducation
le "savoir-être" ?

Le SNES, principal syndicat d'enseignants du secondaire, ne s'est sans doute
pas
trompé en écrivant à propos des livrets de compétences où l'on évalue entre
autre
du "savoir-être" que la "pertinence de tels items est contestable parce
qu’ils
renvoient au jugement de la personne même de l’élève".
http://www.snes.edu/petitions/?petition=16

Dans cette perspective on comprend mieux comment on en arrive aux dérives
d'Acadomia. En effet n'a-t-on pas lu encore dernièrement sur des sites
boursiers qu'"Acadomia optimisait son système de gestion des ressources
humaines" ?
Et en dernière analyse, de telles dérives, dans un langage plus
policé, moins ordurier mais tout aussi stigmatisantes sur le plan social.
ne sont-elles pas courantes dans les grosses boîtes, comme l'observent
des internautes dans leurs commentaires de la niouze sur Acadomia publiée
sur ZDnet :

"mais alors : comment vont faire toutes les grosses boites :
- celles qui comparent les acquis de leurs délégués syndicaux avec la moyenne
des salariés dans des feuilles excel conservés dans des répertoires
partagés par les DRH et autres assistantes de RH ??
- celles qui font de même avec l'évaluation de tel ou tel cadre :
"trés émotif quand il prend la parole", "nul en anglais", "tendance parano"
...
ect ..."
http://www.zdnet.fr/actualites/acadomia-epingle-par-la-cnil-pour-des-fichiers-illegaux-39751950.htm

Alors la question que je me pose c'est pourquoi ici certain(e)s souhaitent
associer
le logiciel libre à cette barbarie ?

Pourquoi devrions-nous d'un côté combattre les directives européennes sur la
brevetabilité
des logiciels pour nous empresser de reprendre à notre compte "le Cadre
Européen de Référence des compétences clés pour l’apprentissage tout au long
de la vie" souhaité par les lobbies et
référencé par Rémy Boule dans sa fausse critique du B2i (objectifs de l'April
qu'il
nous invite à remplir). Pourquoi devrait-on instrumentaliser l'April pour de
la propagande
néo-libérale en matière d'éducation ?

Que viennent faire les logiciels libres dans cette galère ?

De deux choses l'une. Soit les logiciels libres, surtout en matière d'école et
d'instruction publique s'inscrivent dans une logique libératrice,
émancipatrice,
soit on les instrumentalise au service de l'oppression.

Aujourd'hui nous sommes au pied du mur.

Nous ne pouvons pas nous permettre de défendre les principes de Liberté,
Egalité,
Fraternité d'un côté en reprenant le discours de Richard Stallman sur les
logiciels
libres, et de l'autre cracher sur ces principes.

L'école de la République s'est fondée sur l'instruction publique.
Qu'est-ce que cela veut dire ?

Cela veut dire que Condorcet dans ses Mémoires sur l'instruction publique
considérait
que l'Etat-éducateur, que ce soit celui religieux que voulaient imposer les
Jésuites
ou celui de Robespierre et du culte de la déese Raison est un Etat
totalitaire.

De la terreur, en passant par le goulag et le nazisme, les temps modernes ont
été
marqués par le totalitarisme. Tous les Etats totalitaires ont souhaité
"éduquer" les
masses, créer un homme nouveau.

En séparant la sphère publique de la sphère privée et en considérant que
l'éducation
relevait essentiellement de la sphère privée la République en fondant l'école
sur
l'instruction publique d'un Condorcet s'est dotée d'un garde-fou basée sur
l'utopie
où une génération pouvait transmettre à la suivante ce qui fait perdurer sans
pour
autant violer les consciences, mais en basant cette instruction publique, à
l'image
du logiciel libre sur l'égalité des droits d'accès aux savoirs ou le pendant
pour
les logiciels est la liberté d'utiliser librement, la liberté pédagogique et
liberté
d'étudier, la fraternité par le partage des connaissances et la possibilité de
les rediffuser.

Les voilà les liens entre l'école de la République et les logiciels libres.

Si demain l'April devait devenir une association bureaucratique, dont le seul
objectif
est la pérennité de l'appareil alors l'April sera devenue un obstacle au
libre et
devra être combattue comme telle.

L'école est un enjeu trop fondamental, alors même que nous souffrons de la
voir
détruite pour que l'April, sous couvert d'y promouvoir les logiciels "libres"
se
retrouve en porte-à-faux.

Fliquer avec du Libre, utiliser du logiciel libre pour empêcher le
développement
des logiciels libres est très facile à faire. Gibii, le logiciel de gestion
du B2i
en usage dans presque toutes les académies est sous licence GNU GPL. Et pour
ses
administrateurs académiques il est très facile de voir comment chaque
établissement
gère le B2i, de même qu'il est très facile de faire en sorte avec des proxies
sous Ubuntu d'empêcher l'usage de stations de travail sous Linux dans les
établissements scolaires.

Le bilan du Libre dans l'éducation est vite fait. Pour des dizaines et des
dizaines
de conférenciers qui tchachent sur le Libre dans l'éducation dans les divers
salons,
les établissements scolaires secondaires sous GNU/Linux sont peanuts.
Et les raisons on les connaît.

C'est tout pour le moment.

Charlie







- celles qui préparent les charettes, (hors plans socials) dans les memes
conditions ... ?
- celles qui comptabilisent les frais et les amendes payées au salariés aprés
procès ou prudhommes ... ?








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