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educ - Re: [EDUC] Rencontre Franco-Suisse

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Rencontre Franco-Suisse


Chronologique Discussions 
  • From: Guyot <linux AT cvgg.org>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Rencontre Franco-Suisse
  • Date: Mon, 24 Jan 2011 18:24:14 +0100

Le Monday 24 January 2011 14.04:03 cnestel AT free.fr, vous avez écrit :
> Forward d'un mèl posté sur la liste itic.
>
> L'auteur, David Roche, fait un compte rendu d'un colloque
> sur l'enseignement de l'informatique en Suisse dans ce
> qui pourrait correspondre pour nous au lycée et au
> collège...
>
> Nous avons un sérieux retard sur la Suisse à rattraper !!!!

J'étais un participant de ces journées. Je suis enseignant en physique au
Lycée Blaise-Cendrars à la Chaux-de-Fonds (dans le Jura). J'aimerais faire
quelques remarques à propos de "l'expérience suisse en informatique au
lycée".

Cela fait maintenant deux à trois ans (selon les régions suisses) que
l'option
complémentaire d'informatique existe au lycée. Cela représente (au minimum en
effet, selon les régions) deux périodes par semaines les deux dernières
années du lycée (1er et terminale chez vous je crois).

Il faut préciser que ces journées avaient lieu suite à deux cours (CAS et
DAS)
de formation continue des enseignants de l'option complémentaire
d'informatique donnés à l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL).
Cela est important car, lors du premier de ces cours, le discours tenu par
les
professeurs de l'École Polytechnique était assez clair : l'informatique,
c'est la programmation. Or, l'option complémentaire a été voulue comme une
option ouverte à tous les lycéens. C'est pourquoi, certaines critiques se
sont faites jour sur la base de l'inscription d'élèves peu scientifiques à
ces options complémentaires, pour soutenir que l'objectif n'était pas
uniquement de préparer les futurs informaticiens de l'École Polytechnique,
mais de donner des connaissances plus vastes à des élèves venus aussi
simplement pour en apprendre plus. Le niveau et les motivations des élèves
est donc extrêmement différent au sein même des classes. Malgré cela, la
formation dispensée par l'EPFL est très technique et implique évidemment une
vision de l'informatique conforme à une école d'ingénieurs. Les aspects
philosophiques, sociaux, éthiques, légaux de l'informatique n'ont donc pas
été abordés. Pas plus que des aspects tels que l'information aux futurs
consommateurs que seront les élèves sur les stratégies commerciales liées à
l'informatique ou les logiciels libres par exemple.

Dans ce contexte, j'ai trouvé ces journées très intéressante par
l'intervention de logiciels (libres) permettant la programmation autrement
que par l'écriture de code exclusivement. Cela représente déjà une évolution
par rapport au le discours tenu par l'EPFL.

Mais c'est évidemment à mon avis très insuffisant dans le cadre d'une
formation des élèves qui ne devrait pas se contenter d'aborder des contenus
purement techniques. Et là il reste beaucoup à faire.

> > Brice Canvel a, je pense, bien résumé la situation : "Personne ne
> > détient la vérité, aucune approche n'est meilleure que l'autre, chacun
> > doit prendre le chemin qui lui convient le mieux". Le système suisse
> > permet ce genre de raisonnement (très grande autonomie pédagogique des
> > établissements), qu'en sera-t-il en France ?

Évidemment la liberté des enseignants en suisse est importante. Des
initiatives comme celle de Brice Canvel avec linux peuvent maintenant voir le
jour sans trop de difficultés. Mais c'est une minorité et la formation de
l'EPFL constituant une vraie pression à la formation de techniciens
exclusivement, ce qui est regrettable, mais compréhensible de leur point de
vue, la liberté pédagogique est relative. Reste que l'interdiction d'utiliser
des logiciels libres d'il y a quelques années est aujourd'hui caduque bien
heureusement. Mais, ici comme en France, il faut encore luter pour convaincre
les autorités de s'intéresser aux logiciels libres pédagogiquement et
culturellement. Et même si les Écoles Polytechniques les utilisent, elles le
font surtout parcequ'ils sont multi-plateforme et certainement pas par
conviction.

> > Une enseignante de collège nous a présenté son
> > expérimentation d'apprentissage de la programmation à l'aide de XLOGO
> > (dérivé du LOGO). Une fois les bases de la programmation aquises, les
> > élèves passent à la robotique (le coût des robots est important, mais le
> > financement de ce genre d'activité ne semble pas poser de réel problème
> > !)

Non, le coût de ce matériel est aussi problématique pour les lycée. Mais il
faut relever que la pression à la diminution des coûts commence à jouer en
faveur des logiciels libres et qu'on peut donc espérer pour d'éventuels
robots libres ...

> > Brice Canvel a mis en ligne tous les documents utilisés lors de ces 2
> > jours sur le site
> > http://oc-informatique.ch/oci/journee-2011-01/index

Merci à lui et aux autres présentateurs, dont David Roche, pour leur travail.

--
Vincent Guyot
Enseignant (physique)
Lycée Blaise Cendrars
vincent AT cvgg.org
www.cvgg.org
--
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