Re: [EDUC] Catalogue libre éducation

[cnestel AT free.fr]

----- "Briand Michel" <Michel.Briand AT telecom-bretagne.eu> a écrit :

> Bonjour
> 
> Suggestion au cas ou ...
> Une approche portail avec des classements par catégorie et une fiche 
> ressource par logiciel ne pourrait pas simplifier le lecture ?
> - avantages :  c'est évolutif et avec un modèle de fiche chacun peut 
> contribuer en remplissant seulement les champs sans s'ocupper de la
> syntaxe
> cf ce que l'on essaie de faire sur TIC et DD  : 
> http://intercoop.info/index.php/Portail:TIC_et_DD

Il me semble qu'aucune solution exhaustive ne soit satisfaisante, excepté
peut être : une approche portail...

Pour autant, définir a priori des catégories est pour le moins hasardeux.

Un exemple, une prof d'anglais dans mon collège utilise Audacity. D'habitude
on trouve plutôt ce logiciel dans les catégories "édition et enregistrement
audio" que dans la catégorie "cours de langue". 
Dans ce cadre, le logiciel ne prend de sens que dans l'explication du
dispositif pédagogique qui l'accompagne.

Une vision trop technocratique/pédagogiste a tendance à considérer
l'informatique à l'école sous le seul aspect "outil" dédié à un 
certain nombres de fonctions usages. Dans le cadre d'un cours de géométrie
avec un ordinateur cela peut se comprendre. Et il est très facile de
catégoriser un certain nombre d'applications disciplinaires, notamment
en maths. Mais s'appuyer sur ces exemples concrets pour généraliser
à tous les usages à l'informatique à école relèverait d'un 
raisonnement par induction.
Mac Luhan a déjà dénoncé en son temps le fait que trop souvent les gens
avaient tendance à appliquer aux nouveaux médias des démarches et des
contenus des anciens et trop souvent on a tendance à considérer que 
l'informatique 
éducative est un outil d'apprentissage sans prendre en considération que 
le véritable message c'est le medium lui-même (dixit Mac Luhan dans  "Pour 
comprendre les media").
Par exemple si les programmes scolaires n'intègrent pas l'usage structuré
du traitement de textes qui devrait être enseigné dès la sixième, c'est
surtout parce que les décideurs ont, aidés en cela par la propagande
des éditeurs de logiciels privateurs, ont considéré que le traitement de 
textes
était une machine à écrire ultra perfectionnée où l'on pouvait par magie 
changer 
la taille, les polices de caractères à la volée, copier, coller, effacer ;
ce que l'on ne pouvait pas faire avec une machine à écrire.

J'estime que la philosophie du logiciel libre à l'école ne peut pas
se réduire à présenter dans des catégories : des outils.

Bien sûr, il ne s'agit pas de refuser cette liberté là. Et rien n'interdit
occasionnellement de considérer également tel ou tel logiciel comme 
un outil d'apprentissage. Mais ne considérer que l'aspect TICE/outil
est totalitaire.

L'approche du Libre doit être avant tout paradigmatique.

Considérer à l'instar de Mac Luhan que le médium est le message est
une étape intermédiaire vers la compréhension du système.

Le paradigme de l'arborescence par exemple permet de mieux comprendre 
le système de fichiers ; alors même que l'informatique privatrice
aura tendance à l'occulter aux yeux de l'utilisateur, au seul profit
de l'application-outil.

Le point commun entre la philosophie du libre et l'approche de Mac Luhan
c'est de considérer que le véritable objet de connaissance c'est le
medium lui-même et non pas un outil d'apprentissage des anciens médias.

Amicalement
Charlie

PS : Que mes réflexions perso n'empêche personne d'expérimenter et 
de faire. Rien ne nous interdit de faire, tout en gardant*
l'esprit critique.