Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)
Archives de la liste
- From: cnestel AT free.fr
- To: educ AT april.org
- Subject: Re: [EDUC] ENT ?
- Date: Sun, 8 May 2011 20:59:40 +0200 (CEST)
----- "Marie-Odile Morandi" <mbottoli AT voyager.archi.it> a écrit :
> Bonjour,
>
> Cnestel a écrit
>
> "Etant peu favorable aux ENT (tout dépend bien sûr de ce que l'on
> appelle ENT)"
>
> Quand vous avez une minute pouvez-vous développer cela ? ou bien
> l'avez-vous déjà fait et dans ce cas où trouver vos réflexions ?
>
> Amicalement
> Marie-Odile Morandi
> --
> Archives, se desinscrire : http://www.april.org/wws/info/educ
Bonsoir Marie-Odile,
En premier lieu je te prie de m'excuser de n'avoir pas répondu à
ton message perso après ton arrivée sur la liste educ de l'April,
compte tenu que nous nous côtoyons sur la liste pagestec où je
me suis fait jeté pour avoir osé critiquer les propos de Jacques Ginestié
(vice-président de Pagestec je crois, farouche opposant à l'enseignement
de l'informatique en technologie, mais également dans le secondaire).
Enseignant tout comme Alexis tout comme Alexis dans un lycée français
en Italie tu relatais que tu l'avais invité pour donner une conférence
dans le tien afin d'encourager le déploiement de solutions libres,
mais qu'après son passage le proviseur-adjoint avait mis à disposition
google-apps education comme l'avait proposé Alexis pour le lycée
français de Rome.
Lors des Rencontres de l'Orme, à propos de l'usage des ENT, Alexis avait
réitéré
ses propos ; Google apps éducation offrant instantanément des outils de
communication et de collaboration.
Lorsque j'étais correspondant TICE pour mon collège sur l'académie
d"Aix-Marseille, l'usage voulait que l'on distingua CMS et ENT.
Ainsi, pour les responsables informatiques de l'académie, Prométhée
n'était pas un ENT mais un CMS.
Ce qui distinguait ENT de CMS à leurs yeux était le serveur d'authentification
unique (Single Sign-On) permettant d'accéder par une seule authentification
à plusieurs applications pouvant être déportées sur des serveurs distants
via une interface web par exemple.
A l'époque je ne connaissais pas encore le mot cloud computing mais
instinctivement
j'ai vécu cette définition de l'ENT comme une technologie sur laquelle
les utilisateurs finaux n'auraient aucune prise.
Quand j'ai lu les positions de la FSF et surtout celles de Richard Stallman
sur le cloud computing, j'ai pas pu m'empêcher de penser : les ENT c'est
du cloud computing.
En ce sens, cloud computing pour cloud computing, je comprends la position
d'Alexis. Pour autant je ne crois pas que sur son Framablog Alexis fasse
l'apologie du cloud computing même si conseiller l'usage de Google apps
éducation
n'est pas très clair.
L'autre facteur qui me trouble, en ce qui concerne les ENT c'est la
convergence
entre réseaux administratifs et réseaux pédagogiques. J'y perçois une remise
en cause de l'un des principes démocratiques - ici je me réfère à Montesquieu
-
de séparation des pouvoirs.
La mise en place des réformes, surtout depuis l'instauration du socle commun
et "l'autonomie" renforcée des établissements, relève également désormais
de la gestion administrative. Un rapport parlementaire relate que dans bien
des établissements ce sont les chefs d'établissement eux-mêmes qui
valident les items du B2i.
La gestion administrative relève du pouvoir exécutif. Pas la pédagogie,
On met en place des outils numériques que l'on qualifie d'ENT qui mélangent
les deux.
Cela étant dit, lorsqu'on lit les contributions des uns et des autres,
on s'aperçoit qu'il existe plusieurs acceptions des ENT. Et je ne souhaiterais
pas que la communauté éducative du libre s'empare de ce terme, sans le
soumettre à un examen critique, dans son enthousiasme pour libérer
l'école de l'emprise des logiciels privateurs.
Si une entreprise privée du Libre vend aux établissements un logiciel
de note sous licence libre, je ne peux me dire que tant mieux. Si au sein
de cellules informatiques des ingénieurs développent des logiciels de
gestion sous une licence libre, d'autant plus si c'est sur un mode
collaboratif, je ne peux me dire que tant mieux.
Mais quand des enseignants développent des logiciels de gestion administrative
je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a danger. Par exemple quand
Sésamath développe des didacticiels, publie des manuels sous licence GNU FDL,
je ne peux que m'en réjouir. Que mille fleurs s'épanouissent.
Mais quand Sésamath propose un logiciel de gestion des compétences à
grande échelle, imposant dans l'ergonomie du logiciel des pratiques
pédagogiques, sans la moindre analyse critique du socle commun, comme
brique d'ENT, je refuse de soutenir, même si c'est sous licence GPL.
D'ailleurs la prof de maths qui m'en a parlé a trouvé le logiciel
très bien tout en se désolant que l'on mettait de l'intelligence au
service d'une mauvaise cause.
Bien à toi,
Charlie
- Re: [EDUC] ENT ?, cnestel, 08/05/2011
- Re: [EDUC] ENT ?, Daniel Caillibaud, 09/05/2011
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