Re: [EDUC] Comment j'ai pourri le web

[Fernando <fernando AT demo-tic.org>]

Bonjour,

Soyez indulgent: je ne suis pas prof'/instit'/maître de confs'. ^_^


Mon avis est qu'il a été, de tout temps, difficile de demander aux
élèves de réfléchir sur, d'analyser un texte et de rédiger leur propre
pensée.
Avec Internet, il est encore plus simple de faire des copier/coller que
d'aller trouver le corrigé dans une librairie.

Et c'est pour moi, l'objectif de l'enseignement (amener à réfléchir,
analyser, critiquer et exprimer ses idées par soi-même).
À ce titre, cette expérience pédagogique me semble très intéressante et
réussie.


Cet article a fait voler pas mal d’électrons sur différents écrans.

On trouve par exemple un commentaire sur:
http://david.monniaux.free.fr/dotclear/index.php/post/2012/03/22/Un-prof-trolle-ses-%C3%A9l%C3%A8ves-sur-Internet%2C-la-belle-affaire%C2%A0!
À mon avis, ce commentaire expose de belles idées mais il me semble
hors-sujet et il utilise (inutilement) un vocabulaire un peu trop
académique et soutenu.(Veuillez excuser ma franchise si le rédacteur est
sur cette liste.)

Pour moi, l'intérêt premier de ce «pourrissement du web» (mdr) n'est pas
de dire qu'il faut vérifier ses sources ou autre, mais tout simplement
qu'on est en train de faire un décalage entre "je me pose la question"
vers "d'autres y ont pensé, pas la peine que je le fasse".
Ce qui, amha, va à l'encontre de l'enseignement et n'est pas nouveau
(c'est le but de la triche, de la copie sur le voisin et des calculettes
bien remplies).

C'est pour moi une des plus grandes difficultés des enseignants: faire
comprendre aux élèves qu'ils étudient pour eux-mêmes et pas pour faire
plaisir aux profs, aux parents, voire pour avoir de bonnes notes.
Cela me paraît pratiquement impossible en primaire et au collège,
parfois fait au lycée et intégré par les étudiants post-bac (et encore,
pas toujours).


Cette après-midi encore, dans une rediffusion d'une émission sur
Wikimédia France, le professeur était moqué sur une phrase de sa conclusion:
«on ne profite vraiment du numérique que quand on a formé son esprit
sans lui.»
(cf http://www.ecrans.fr/Video-Ecrans-fr-le-wikipodcast,14421.html à
partir de 16m50)
Et la réponse est orientée sur "comment faire une recherche", "comment
vérifier ses sources", les enseignants penserait qu'Internet c'est le mal©.


Je pense qu'il est utile de connaître d'autre formes d'expression [que
le numérique] pour mieux mettre en perspective son usage, mais le «que»
dans sa phrase est peut-être excessif.
Et je pense qu'on rejoint là d'autres thèmes de réflexion, comme
http://www.framablog.org/index.php/post/2008/12/07/est-ce-que-google-nous-rend-idiot
Je pense que le numérique est très utile et créatif.

Ces thèmes, tout intéressants qu'il soient, sont pour moi totalement
différents de la _démarche_ qui se généralise et qui est mise en
évidence par ce professeur: ne pas prendre le temps de la réflexion:
faire un copier/coller pour que le prof' soit content et basta.

J'ai même l'impression que la «génération digitale» ne se rend pas
compte de sa dépendance au numérique, que ce soit par les "téléphones
intelligents" ou par Internet (plus souvent le Web).

Bref, le devoir donné _ne nécessitait *pas* l'utilisation de documents_
et c'est pour moi le point central.

Ah mince, j'ai donné à manger au troll ! :-)

@+
Fernando

Le 14/04/2012 17:17, Lionel Allorge a écrit :
> Bonjour,
> 
> Pour info, cet article qui décrit la démarche sophistiquée d'un prof de
> lettres pour "coincer" ses élèves qui achètent des corrigés en ligne :
> http://laviemoderne.net/lames-de-fond/009-comment-j-ai-pourri-le-web.html
> 
> Bonne continuation.
> 


-- 
Fernando Lagrange
Demo-TIC - Outils En Ligne
http://www.demo-tic.org
Tél.: 06 63 16 30 47 (le jeudi après-midi)
Mél.: fernando AT demo-tic.org
Jabber/XMPP: fernando AT im.apinc.org

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