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educ - Re: [EDUC] Comment j'ai pourri le web

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Comment j'ai pourri le web


Chronologique Discussions 
  • From: Arnaud Champollion <arnaud.champollion AT laposte.net>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Comment j'ai pourri le web
  • Date: Sun, 15 Apr 2012 21:26:30 +0200

Bonsoir,

La mauvaise utilisation des sources documentaires n'est pas un fait nouveau. J'étais élève au lycée entre 1996 et 1999 et je me souviens très bien des longs recopiages d'enclycopédies en guise de synthèse sur un sujet donné. Il aurait pour autant été impensable d'introduire volontairement, de la part d'un professeur, des informations erronées dans les livres à notre disposition.

Je me souviens aussi de la ruée vers les "profil d'une oeuvre" et autres concentrés de réponses données d'avance à des probables questions de professeurs.

Ayant été plutôt bon élève, je faisais partie de ceux qui se gardaient de recopier des passages d'encyclopédie, et qui allaient à la pêche au savoir, afin de le synthétiser sous la forme demandée. Pour autant, je dois avouer qu'à aucun moment je n'ai mis en doute les informations que je trouvais dans telle ou telle encyclopédie. Très souvent je me suis contenté d'une seule source (que je manquais pas de citer). Le "croisement et la mise en perspective des sources" reste peut-être une compétence très audacieuse pour des élèves de lycée.

Du reste, il me semble contradictoire de donner aux élèves un travail à faire en dehors du temps de classe, tout en espérant qu'ils n'utiliseront pas de sources externes. Bien sûr mon point de vue est un peu facile, je n'enseigne pas dans le secondaire, et j'imagine que des contraintes de temps peuvent justifier de déporter à la maison ce qui pourrait être fait sur le temps de classe.

En résumé, ce qui me choque, c'est surtout le vandalisme sur Wikipédia.

Pour les corrigés en ligne, je serais plus nuancé ; j'imagine que c'est rageant de voir des élèves utiliser mot pour mot des réponses à des sujets voisins de ceux donnés...avec le risque bien évident pour eux que le sujet traité ne soit que voisin, et tombe partiellement à côté de la plaque.

Arnaud



Le 15/04/2012 17:12, D. Vattolo a écrit :
Bonjour,

Je vous trouve bien sévère avec ce prof. Certes, je n'apprécie pas
beaucoup qu'il "pourrisse" wikipedia notamment, mais il prouve son point
: même wikipedia n'est pas toujours fiable, il faut donc absolument
développer un esprit critique, et, quand on utilise les ressources du
web (ce qui est très bien) au minimum citer et croiser ses sources.
Et oui, il a pu quantifier la gruge (puisque je suppose que les élèves
ne citaient pas leurs sources) et la leur mettre sous le nez, alors que
ce type de pratique est trop souvent mené en toute impunité vu le temps
que ça prend de le tracer pour un prof.

Oh oui, il faut avant tout modifier nos pratiques d'enseignement, et
d'abord leur apprendre à citer ses sources et à les croiser, puis à les
critiquer, les mettre en perspective, etc...
Mais je trouve ce "piège" très pédagogique pour le coup. Et je gage
qu'ensuite ce prof s'est employé à développer leur esprit critique et
leur réflexion personnelle.

Diane

Le 15/04/2012 16:21, Thibaud Roudier a écrit :
Salut,

Je rejoins cet avis... J'ai été étudiant, comme tout le monde je me suis
appuyé sur Wikipédia (quand je dis appuyé, je ne veux pas dire "grugé
des passages entiers"). Avant Wikipédia, je m'appuyais sur Encarta (sic,
ça va, j'étais jeune). Avant ça, j'allais à la bibliothèque, et je
m'appuyais sur des passage des bouquins, d'encyclopédies...

Je pense qu'il vaudrait mieux aiguiser le sens critique des jeunes,
plutôt que de leur pourrir la vie... Leur apprendre à croiser les
sources, vérifier, plutôt que de prendre toute info comme garantie.

Cordialement,
Thibaud Roudier
Courriel : troudier AT singularity.fr
IM : troudier AT jabber.org
Mobile : +33.6.89.86.83.17

Le 15/04/2012 15:17, Fred Gille a écrit :
Plus simplement, ce que je retiens de tout cela :
1 - Qu'un "collègue" ayant un niveau de formation Master 1 ou 2 en
Lettres s'est payé la tête d'ados de 16/17 ans en pleine construction
intellectuelle : bel exploit, doublé de la démonstration d'une relation
de confiance tout à fait fiable avec les élèves sous sa responsabilité.
2 - Que non content de cela, il a cru bon devoir obséquieusement en
faire la publicité ; à vaincre sans péril on triomphe sans gloire...
3 - Qu'il faut foutrement être désœuvré pour entreprendre une telle
démarche !

Bon appétit le troll !

Fred Gille

Le dimanche 15 avril 2012 à 12:35 +0200, Yves Combe a écrit :
Le 15/04/2012 11:39, Rémi Boulle a écrit :
Visiblement ce collègue s'est fait plaisir en piégant ses élèves.
Grosso marrade en salle des profs : "LOL". J'avoue partager un peu son
plaisir même si le résultat de son expérience était tout à fait
prévisible...
Mais le résultat permet une quantification du phénomène, dans un cas
restreint, certes.

Dommage que cela ce soit fait en vandalisant Wikipédia. De plus, le
titre de son billet est un peu trop ambitieux : "Comment j'ai pourri
le web"
Il n'a pas pourri que wikipedia. Il a aussi envoyé de faux corrigés à
des site qui vendent ce genre de service.
Ensuite d'un point de vue pédagogique, quel intérêt ? Cela peut
montrer aux élèves que des sources collaboratives comme WP peuvent
être falsifiée, mettre de la méfiance dans l'esprit des élèves envers
ce type de ressource et donc les faire ensuite se retourner vers des
sources dites officielles béatemment sans plus aucun esprit critique
puisque justement c'est soit-disant validé par de grands pontes
auto-reconnus.
Cela t'a échappé mais il est aussi passé avec succès par des sites
proposant des ressources soi-disant vérifiées.
http://www.numerama.com/magazine/22154-oodoc-repond-au-prof-qui-a-34pourri-le-web34.html


On peut penser aussi aux Nacirema, célèbre peuplade primitive
d'Amérique, dont l'étude a passé une revue à comité de lecture. Ou au
canular plus récent de Sokal. La tendance à croire tout et n'importe
quoi à partir du moment ou c'est présenté au bon endroit et de la façon
adéquate n'est hélas pas nouvelle.

La question est pour moi plus dans la nature du travail demandé aux
élèves. Est-ce qu'une recherche sur l'auteur inconnu du poème fait
partie du travail demandé ou pas? Autrement dit est-ce que la
connaissance du contexte peut éclairer l'œuvre? Il n'y a rien à
reprocher à un élève qui se renseigne dans le but d'avoir une
compréhension de l'œuvre dans son contexte, mais il y a à reprocher
à un
élève qui cherche un corrigé tout prêt pour ne pas avoir à réfléchir.
Pour piéger les seconds ce prof va dégoutter les premiers. Est-ce une
bonne façon de traiter le problème?

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Arnaud Champollion

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