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educ - Re : [EDUC]Grille de compétence et grille d'évaluation en ISN

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re : [EDUC]Grille de compétence et grille d'évaluation en ISN


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Vincent-Xavier JUMEL <vxjumel AT april.org>
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: Re : [EDUC]Grille de compétence et grille d'évaluation en ISN
  • Date: Sun, 6 May 2012 11:08:41 +0200 (CEST)

----- Vincent-Xavier JUMEL <vxjumel AT april.org> a écrit :
> Bonsoir,
>
> Vous trouverez à la page 17 du B.O. de mars 2012i[1] la grille de compétence
> et d'évaluation de l'option ISN.
>
> Librement,
>
> [1] http://media.education.gouv.fr//file/18/93/2/BO_MEN_03-05-12_213932.pdf
> --
> Vincent-Xavier JUMEL GPG Id: 0x2E14CE70 http://thetys-retz.net
>
> Rejoignez les 4961 adhérents de l'April http://www.april.org/adherer
> Parinux, logiciel libre à Paris : http://www.parinux.org

Bonjour,

On ne peut que regretter que l'évaluation de l'option ISN s'établisse
sur une grille dite de compétence, à l'instar du B2i...

Non pas que je sois *systématiquement* opposé à une approche par
compétences quand elle répond à une pratique pédagogique réelle
fondée sur une didactique.
Par exemple, dans mon collège, les professeurs ont décidé une "grève
du zèle" jusqu'en juin pour le B2i et le livret personnel de
compétences (en espérant peut naïvement pour certains d'entre eux
que les élections présidentielles apporteront un changement d'orientation);
ce qui n'empêchent pas plusieurs professeures de mathématiques avec lesquelles
de travailler avec le logiciel SACoche de Sésamath qui permet également
une approche par compétences.

Quelle est la différence ?

En premier lieu, on s'est vite rendu compte à l'occasion d'Assemblées
Générales inter-syndicales et pluridisciplinaires que la systématisation
de l'approche par compétences était nuisible dans certaines disciplines
comme le français, et pouvait être un outil intéressant dans des
disciplines, où les notions sont fondées sur des pré-requis
cognitifs, comme les mathématiques.

Mais tous les enseignants trouvent les compétences imposées par le socle
commun : débiles ; y compris les professeurs de mathématiques qui ne refusent
pas systématiquement une approche par compétences quand elles sont liées à
une progression pédagogique.

Par exemple, il leur importe que les enfants ne confondent pas aire
et surface pour aborder ensuite la notion de classes.
Et en travaillant avec elles, j'ai pu observer que certains élèves
en difficulté comprenaient la notion de périmètre en déplaçant leur doigt
autour d'une table et la notion de surface en la caressant ; mais de
comprenaient pas la notion d'aire quand elles découpaient en différentes
figures un carré.
De cette manière, elles pouvaient sur SACoche identifier les pré-requis,
les difficultés des élèves, uniquement à des fins de pédagogie
pour mieux cibler leurs objectifs et mettre en place une remédiation,
pas pour constituer un fichier tout au long de la scolarité avec
des items qui ne veulent rien dire.

Qu'en est-il de l'évaluation par "compétences" de l'option ISN ?

En première lecture en diagonale, je suis choqué par la référence
au "savoir être" omniprésent dans le nouveau bréviaire de
la scolarité.

Ceci est contraire aux principes fondateurs de l'école de la République
de Condorcet basés sur l'instruction publique que je me permets
de rappeler :

"La puissance publique ne peut même, sur aucun objet, avoir le droit
de faire enseigner des opinions comme des vérités, elle ne doit imposer
aucune croyance...
Son devoir est d'armer contre l'erreur, qui est toujours un mal public,
toute la force de la vérité, mais elle n'a pas le droit de décider où réside
la vérité, où se trouve l'erreur.

[...]

Or la liberté de ces opinions ne serait plus qu'illusoire si la société
s'emparait des générations naissantes pour leur dicter ce qu'elles doivent
croire. Celui qui en entrant dans la société y porte des opinions que son
éducation lui a données, n'est plus un homme libre ; il est l'esclave de
ses maîtres... Il croit obéir à sa raison, quand il ne fait que se soumettre à
celle d'un autre.".

Quand bien même cette cinquième "compétence (C5) correspond à un «
savoir-être »
plus qu'à un « savoir-faire », et ne serait pas notée en tant que telle
puisque
son "évaluation" relèverait avant tout du suivi de l'élève et n'apparaît pas
dans le livret scolaire et non mentionnée dans la grille d'évaluation",
je constate que c'est en terme de "savoir-faire" et non pas de "savoirs"
ou de connaissances qu'est évaluée cette option ISN.

Et pour rester dans cette compétence (C5) évaluée sur le "suivi", je
prétends que les notions abordées peuvent/pouvaient être abordées en
termes de connaissances et non pas en termes de "savoir être".

Quelques exemples :

"(C5.1) Avoir conscience de l'impact du numérique dans la société
notamment de la persistance de l'information numérique, de la non-rivalité des
biens immatériels, du caractère supranational des réseaux, de l'importance des
licences et du droit."

La notion de "bien non rival" peut/pouvait être abordée en référence à
Lawrence Lessig, créateur du projet Creative Commons, en la contextualisant
dans une approche anglo-saxonne.
Cela pouvait même donner l'occasion éventuelle d'une approche
pluridisciplinaire
avec le professeur de philosophie (n'oublions pas qu'un inspecteur
général de philosophie était dans le jury de la thèse d'Antoine Moreau
sur le copyleft artistique) et retracer différents points de vues.
On ne serait donc plus dans une approche de "savoir être" mais dans
une approche culturelle fondée entre autre sur des références et des
données factuelles ; par exemple l'approche de Condorcet est similaire,
pour autant il ne qualifie pas une oeuvre de l'esprit de "bien non rival"
dont la puissance de signifié s'inscrit dans une vision d'économique libérale.

De même, la notion supranationale des réseaux peut être abordée, non
pas dans une perspective de "savoir être" mais mise en lumière par de
multiples
approches. Par exemple : bande passante (où l'espace topographique importe
peu)
versus vitesse mécanique (celle phénoménologique de Piaget espace parcouru
sur
temps de parcours), etc.

Idem pour le droit. Là encore avec des possibilités d'interdiscipline
avec la philosophie, ou tout simplement par des références purement
factuelles.

De même, je reste dans l'expectative de certaines "compétences" attendues
que je ne m'attendais pas à trouver dans une option ISN de terminale.

Par exemple :
C3.3 "Maîtriser l'utilisation d'outils numériques collaboratifs
du type ENT, système de gestion de contenu (CMS), groupe de travail, forums.."

De plus, je ne comprends pas la grille de notation où des "compétences"
qui demandent un long travail d'élaboration et qui sont au coeur
de cette option, sont notées sur 2 points (même en comptant 3 points de plus
avec la justification), au même titre que d'autres items qui me
semblent moins demander de travail.

Mais surtout, il ne s'agit que de compétences attendues sans que
les notions soient explicitées.

A débattre.

Charlie

















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