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educ - Re: [EDUC] Présence dans la presse ...

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Présence dans la presse ...


Chronologique Discussions 
  • From: jp.archambault AT laposte.net
  • To: Jérôme <jerome AT aranha.fr>, educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Présence dans la presse ...
  • Date: Sat, 08 Jun 2013 20:11:24 +0200

Bonsoir Jérôme,

Je précise.

1)
Les fabricants de livres et de cahiers n'interviennent pas dans la réflexion
sur l'utilisation pédagogique des manuels scolaire ou sur la pédagogie de la
lecture.
Les fabricants de calculettes n'interviennent pas dans la définition des
contenus mathématiques enseignés ni dans les méthodes pédagogiques.
Idem pour l'EDF concernant les programmes de sciences physiques.
(ce n'est pas le cas des industriels qui sont présents dans les commissions
des formations professionnalisantes comme les BTS mais la situation est
différente car on n'est pas dans le domaine de la formation initiale
générale).

Or Microsoft et d'autres interviennent dans les débats sur l'informatique
pédagogique. Au nom de quelle légitimité ? Microsoft nous dit qui sont les
enseignants "innovants" (voir les excellents articles du Framablog) ! Au nom
de quoi ? Là est le problème.

Conséquence, pour vendre matériels et logiciels, ils promettent le bonheur
pédagogique.

2)
Le numérique et l'informatique qui le sous-tend ne sont pas que des outils.
Ce sont aussi des éléments de la culture générale scientifique au 21è siècle.
Et là aussi il y a un problème. Voir par exemple le rapport de l'Académie des
sciences : " L'enseignement de l'informatique en France: il est urgent de ne
plus attendre".

L'informatique dans l'éducation est à la fois :
- un outil pédagogique que l'on doit utiliser de manière raisonnée,
- un facteur d'évolution des disciplines enseignées (leurs objets, méthodes
et outils ; voir les enseignements techniques et professionnels, les sciences
expérimentales avec l'EXAO et la simulation...),
- un outil de travail personnel et collectif des enseignants, des élèves, de
toute la communauté scolaire,
- une composante de la culture générale scolaire.

3)
On utilise des manuels scolaires et dans le même temps on peut s'exprimer sur
la situation de rentes dont bénéficient les éditeurs scolaires. Situation
remise en cause de par les logiciels et ressources pédagogiques libres et de
par le numérique.

4)
"Mon Dieu, il n'y a pas qu'une seule manière de faire ?" (ne pas oublier la
laïcité !).

Bien sûr que non. Jaurès disait "On enseigne ce que l'on est". Et nous sommes
différents.

Simplement il ne faut pas oublier que certains débats pédagogiques peuvent
servir à noyer le poisson (voir par exemple pour remettre en cause la
nécessité d'un enseignement de l'informatique). Ou justifier des orientations
discutables. Dans l'article en question, Thierry de Vulpillières dit : « Le
numérique casse les frontières disciplinaires". Cela vaut-il pour les
mathématiques et l'histoire" ? Cela peut ressembler à une attaque contre les
disciplines enseignées. C'est avec ce genre d'arguments que pour certains,
l'informatique étant partout, elle ne doit être nulle part en tant que
discipline scolaire.

Jean-Pierre

> Message du 08/06/13 19:15
> De : "Jérôme"
> A : educ AT april.org
> Copie à :
> Objet : Re: [EDUC] Présence dans la presse ...
>

> Le samedi 08 juin 2013 à 18:23 +0200, jp.archambault AT laposte.net a
> écrit :
> > Rémi,
> >
> > Le sujet est important et vaste : le numérique va enfin apporter le
> > bonheur sur la terre pédagogique ! Ni plus ni moins...
>
> Le numérique est un outil, ni plus ni moins. Ce n'est certes pas la
> peine d'en faire un veau d'or, mais ce n'est pas ne raison pour ne pas
> le prendre en compte alors que c'est un super outil. Bien entendu, il ne
> s'agit pas de mettre dans une vitrine, mais d'en faire quelque chose.
>
> > L'objectif des marchands est clair : vendre leurs matériels et
> > logiciels.
>
> Et celui des marchands de papier de vendre du papier. Faut-il supprimer
> les livres et les cahiers sous ce prétexte ? On peut utiliser des
> principes marchands sans se faire enfumer, que l'objet soit en papier ou
> en autre chose (les éditions papier sont toutes irréprochables et au
> meilleur prix possible, c'est connu, et encore leur publication est
> quand même très encadrée).
>
> > Le débat n'est pas facile car si les maçons s'écharpent sur la façon
> > de monter un mur les enseignants le font sur la façon de faire cours.
>
> Mon Dieu, il n'y a pas qu'une seule manière de faire ?
>
> > L'enjeu est une utilisation pédagogique raisonnée de l'informatique et
> > les conditions à réunir pour cela.
>
> Ça c'est certain, et il me semble que c'est un débat permanent qui ne se
> limite pas à l'informatique, loin de là.
> C'est vrai des outils et du matériel, c'est vrai des orientations et
> contenus pédagogiques.
> Allez au hasard : "De l'utilité de l'enseignement des disciplines
> artistiques à l'école"...
> pas au hasard d'ailleurs, parce que question contenu pédagogique et
> moyens matériel, il me semble qu'il y a une parenté forte à l'exception
> près que ça reste le parent pauvre des budgets, ça fait assez peu débat
> et rarement rêver les politiques, il n'y a pas d'i-chanteur ni de
> i-théatre, c'est pas i-tech. Mais la flûte à bec qu'on a imposé à une
> époque c'était largement aussi con que l'i-pad côté reflexion sur les
> besoins et objectifs.
>
> Bref, pour en revenir à l'informatique, donner des Rapsberry sans se
> poser la question de savoir quoi en faire ni former les enseignants
> n'avancera pas le schmilblick d'un millimètre, même si c'est un outil
> génial, et pas la peine de me dire "oui mais ça ne remplacera pas le
> Légo avec lequel les enfants on l'habitude de jouer", merci.
>
>
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