Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - Re : Re: Re : Re : Re: Re : Re: Re : [ EDUC]Fwd: [Itic] une lecture du "point d'étape" de V.Peillon

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re : Re: Re : Re : Re: Re : Re: Re : [ EDUC]Fwd: [Itic] une lecture du "point d'étape" de V.Peillon


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Rémi Boulle <remi.boulle AT gmail.com>
  • Cc: educ <educ AT april.org>
  • Subject: Re : Re: Re : Re : Re: Re : Re: Re : [ EDUC]Fwd: [Itic] une lecture du "point d'étape" de V.Peillon
  • Date: Sun, 16 Jun 2013 16:14:24 +0200 (CEST)

----- Rémi Boulle <remi.boulle AT gmail.com> a écrit :
> Le 15 juin 2013 13:34, <cnestel AT free.fr> a écrit :
> >
> > ----- cnestel AT free.fr a écrit :
> >>
> >> ----- Rémi Boulle <remi.boulle AT gmail.com> a écrit :
> >>
> >> >
> >> > C'est un "forward". Je n'ai pas expurgé et ai lu directement le fond.
> >>
> >> La promotion du logiciel privateur relèverait-il simplement
> >> de la forme et non pas du fond ?
>
> http://cortecs.org/outillage/151-moisissures-argumentatives :-)

Tu devrais aussi le lire... :-)


> Mon micro-commentaire était : Pour info"

Littéralement le micro-commentaire était :

" Pour info, une synthèse intéressante sur le libre et l'enseignement de
l'informatique".

Or, dès la première phrase de cette synthèse du point d'étape de Peillon,
on pouvait lire, écrit entre parenthèses :

"il vaut mieux  le télécharger et le lire avec Acrobat de façon à avoir
accès rapidement à la recherche" ; de la même manière que l'on entend
trop souvent "Excel" en lieu et place de "tableur", "Powerpoint" en lieu
et place de "diaporama".

Comme le disait Friedrich Nietzsche : "le diable est caché dans les détails".

Il me semble préférable lorsqu'on forwarde une info, de citer sa source ;
à plus forte raison dans ce contexte précis.


> Tu préfères quoi ?
> -> Qu'aucune info n'arrive ici car l'émetteur n'aura pas toujours le
> temps/envie de faire ce que tu exiges ?

Tu travestis ma position.

Voilà pourquoi je t'ai renvoyé, au début de mon message, au pointeur que
tu as référencé en guise d'argument d'autorité.

Cf. "Méthode : travestir la position de l'interlocuteur en une autre, plus
facile
à réfuter ou à ridiculiser."
http://cortecs.org/outillage/151-moisissures-argumentatives

> -> Que seules des infos dument analysées, critiquées avec, si possible
> référence à l'ethnométhodologie arrivent ici ?
> Dans les deux cas cela risque fort d'anesthésier la liste et, en ce
> moment, il y a d'autres points sur lesquels consacrer notre énergie.

Cf. toujours dans le pointeur que tu as référencé :

"Le faux dilemme
Méthode : réduire abusivement le problème à deux choix pour conduire à une
conclusion forcée."
http://cortecs.org/outillage/151-moisissures-argumentatives


> > Cette synthèse du point étape, par delà l'encapsulation propriétaire,
> > est bien faite, mais occulte un certain nombre d'éléments qui
> > sont fondamentaux du point de vue du libre à l'école.
>
>
> Nous t'écoutons.
> Merci,

Merci, je vais donc répondre à ton pluriel de majesté et
développer quelques points d'analyse.

La référence au logiciel libre dans ce "point d'étape" se résume au seul
aspect "Mise en place du service public du numérique éducatif (article 10)":

"Ce service public *prend en compte* les logiciels libres et les formats
ouverts de documents".

Par delà la question sémantique de savoir s'il s'agit de *prendre
en compte* ou d'utiliser *priorité* des logiciels libres
et des formats ouverts de documents ; en aucune manière on peut
parler du "libre" à l'école mais seulement du "libre" dans la mise
en place des portails du service public d'éducation.

Ce n'est pas tout à fait la même chose.

Il importe donc d'analyser et de répondre à ce document dans
son entièreté, en corrélant par exemple, les paragraphes
consacrés à l'’instauration d’un service public du numérique
éducatif à ceux qui traitent de la filière privée.

Le cahier des charges de l'Appel à projets «Services et contenus
numériques innovants pour les apprentissages fondamentaux à l’Ecole »
stipule :

"Les projets sont incités à tenir compte des recommandations des
institutions nationales et internationales en faveur des solutions
« open source » et de la généralisation, dans le secteur du logiciel,
des approches « software as a service ». Ils auront le souci de
garantir l’interopérabilité des solutions et le respect des normes
internationalement reconnus.".
http://investissement-avenir.gouvernement.fr/sites/default/files/user/20130603%20Cahier%20des%20charges%20AAP%20e-Education%203.pdf

Est-ce cela que tu entends par "prendre en compte" et/ou "utiliser
en priorité les logiciels libres" ?

En dernière analyse, hormis la question pratique de l'interopérabilité
des formats de fichiers, cruciale pour toute activité d'enseignement,
que le/les clouds version SaaS tournent sur des logiciels "open source"
ou "proprio" concerne davantage les opérateurs économiques que l'utilisateur
final.

A ce titre, le chapitre 9 "Les enjeux de la structuration de la filière du
numérique éducatif" est éloquent !

On y parle que business, y assène des chiffres d'un marché potentiel
considérable
évalué à 1000 milliards de dollars aux États-Unis qui ne sont pas sans
rappeler ceux de la commissaire européenne en charge de la société numérique,
Nelly Kroes, qui promettait un marché de l'Open data à une hauteur de 40
milliards
EUR par an, y incluant les bibliothèques, les musées et les archives.
http://europa.eu/rapid/press-release_IP-11-1524_fr.htm?locale=fr

Dans ce contexte, je ne vois que peu d'intérêt à mobiliser les communautés
éducatives du libre dans une bataille qui semble davantage se jouer au sein
du Médef entre le "Comité Open Source numérique du Syntec" et la société
Microsoft qui, via le comité-e-education de ce même Syntec, montre une
fois de plus la collusion entre certains milieux d'affaires avec
les partis politiques, ici le parti socialiste.

Pour autant, la question de l'externalisation de l'informatique
de service public, surtout lorsqu'elle prend la forme du SaaS, et à
plus forte raison lorsqu'il s'agit, bien sûr, de contrats avec des grandes
firmes transnationales comme Microsoft (cf. ministère de la défense)
pose la question de la souveraineté de l'Etat.

Et à ce propos, Richard Stallman, fondateur du mouvement pour
les logiciels libres, rappelle fort bien qu'outre le fait que
l'éducation à l'informatique devrait enseigner "uniquement les logiciels
libres,
les raisons civiques de promouvoir le logiciel libre : Enseigner un programme
non libre revenant à enseigner la dépendance, ce qui est contraire à la
mission
de l’école" ; l'Etat de son côté, a besoin d’exiger le logiciel libre dans
sa propre informatique pour garantir sa souveraineté.

Cela exige, écrit-il dans le manifeste "Mesures à la portée des gouvernements
pour promouvoir le logiciel libre", d’éviter le logiciel en tant que service
(SaaS),
à moins qu’il ne soit géré par une agence de l’État (pour respecter la
séparation
des pouvoirs).
http://numerique.frontdegauche.fr/wiki/index.php?title=Mesures_%C3%A0_la_port%C3%A9e_des_gouvernements_pour_promouvoir_le_logiciel_libre

Ce qui m'amène à deuxième point : quel doit être le rôle de l'Etat ?

Je ne traiterai que quelques aspects, ce message étant bien long...

L'article 55 sur l’exception pédagogique relève de l'escroquerie
intellectuelle.

"La loi élargit et précise le domaine de l’exception pédagogique :
elle supprime les différences de traitement entre les supports papier
et numérique pour les œuvres de l'écrit ; elle permet la diffusion des
sujets d'examen et de concours de l'enseignement public ; elle ouvre
les possibilités de diffusion via les environnements numériques de travail".

Ici se pose la question du droit sui generis sur le producteur
des bases données (qui concerne également en premier chez l'Open Data),
en ce que, justement, il y a une différence de traitement entre
les supports papier et leur numérisation, en ce que, la loi
n'interdit pas à quiconque de publier, vendre sous la forme
d'un support papier, les oeuvres élevées dans le domaine public.
Alors que le producteur d'une base de données, et une simple
liste de titres sur une page web est selon la loi une base de
données, peut interdire d'en extraire librement le contenu
pour le rediffuser, sous toutes les formes, librement.

C'est le cas de Gallica qui est référencé dans le "rapport
d'étape" qui, dans sa licence, peut déterminer les conditions
sous lesquelles les usagers peuvent utiliser les oeuvres
relevant pourtant du domaine public.

Le droit sui generis sur le producteur d'une base de données
permet donc de privatiser le domaine public, quand bien même
l'Etat en serait le propriétaire, par le statut de "propriété
publique".

Pour ce qui concerne les anales des examens, le texte est
encore plus mensonger, en ce qu'elles ne relèvent pas du
droit d'auteur mais de ce que les Juristes nomment les
"res communis" (qui appartient à tout le monde, à tous les citoyens et
est de ce fait accessible et utilisable par tous).

Cf. Article 114 du Code civil :
Article 714
Créé par Loi 1803-04-19 promulguée le 29 avril 1803
Il est des choses qui n'appartiennent à personne et dont l'usage est commun à
tous.
Des lois de police règlent la manière d'en jouir.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070721&idArticle=LEGIARTI000006430610&dateTexte=20130616

Autrement dit, ce que le rapport d'étape suggère comme un plus,
dans l'article sur l'exception pédagogique, est en fait
un moins, une enclosure des biens communs informationnels, qui
par l'encapsulation du droit sui generis sur le producteur
des bases de données, devient un objet de propriété publique ;
c'est-à-dire qui appartient à l'Etat.

J'arrête là pour le moment, mais de nombreux points,
quasiment tous méritent d'être analysés et traités.

En particulier l'enseignement de l'informatique dont le
collège est exclu.

A suivre

Librement
Charlie








incestueux avec le parti socialiste,



Archives gérées par MHonArc 2.6.16.

Haut de le page