Re : [EDUC]Libre et enseignement de l 'informatique sont-ils liés ou indépendants ?

[cnestel AT free.fr]

----- Rémi Boulle <remi.boulle AT gmail.com> a écrit :
> Bonjour à tous,

Bonjour,

> 
> Suite à des échanges sur une autre liste, je me suis aperçu que nous 
> avions pas vraiment d'argumentaire construit montrant que le libre et la 
> nécéssité d'un enseignement de l'informatique pour tous allaient de pair.

Ce n'est qu'un aspect du problème. L'autre aspect et non des moindres
c'est celui d'un enseignement de l'informatique avec ou pas des logiciels
libres et une éthique ou pas du libre.

Dans de nombreuses IUT et universités les étudiants ont appris le C 
avec un compilateur proprio (de Borland ou de Microsoft par exemple)
et il n'est pas rare de constater que dans la plupart des IUT (selon
les retours d'amis) le libre reste marginal.


Aussi, nous devons non seulement développer des arguments pour un
enseignement de l'informatique ma




L'EPI milite pour un enseignement de l'informatique, en tant que science,
en partant du postulat que la science est neutre.


> 
> C'est l'objet de mon message : construire un tel argumentaire :-)
> 
> Voici ci-dessous ma réponse qui pourra servir de premier jet à cet 
> argumentaire :
> ====
> Je pense au contraire que LL et enseignement de l'informatique sont liés 
> voire en synergie. On est plus à un niveau "stratégique". Je vais faire 
> mon Stallmanien, mais la base du mouvement pour le LL n'est pas que 
> "l'utilisateur doit controler les programmes et pas l'inverse" ?
> 
> Comment un utilisateur, un citoyen peut espérer contrôler les programmes 
> sans un minimum de connaissances en informatique ?
> 
> Actuellement dans les programmes officiels, il y a deux approches :
> 1/ informatique = science des algorithmes, domaine réservé aux 
> mathématiques
> 2/ informatique  = outil (ie boite noire, on est loin du libre). C'est 
> la vision "B2i" qui depuis 13 ans fait croire aux parents que leurs 
> enfants acquièrent des compétences. Précisons que ces compétences sont 
> validées sans être enseignée.
> 
> Ainsi, on voit dans cette perspective, que l'utilisateur n'aura aucun 
> moyen d'arriver à espérer contrôler les programmes. David Null. Ce sujet 
> est encore plus d'actualité avec l'affaire Snowden. Pour moi, la "vraie" 
> fracture numérique est là. Certains invoquent les buzzwords habituels 
> autour des "digital natives", "géneration X, Y, Z..." pour justifier 
> qu'un enseignement de l'informatique est inutile. C'est une erreur, même 
> s'ils surfent sur leurs tablettes ou smartphones, ils sont en fait 
> quasiment tous des illettrés de l'informatique. Ce qui est ennuyeux pour 
> des futurs citoyens si tant est que le but des l'école est de former des 
> citoyens (ce que je crois).
> 
> Il faut que donc les communautés du libre militent en faveur d'un 
> enseignement de l'informatique en faisant la promotion d'une troisième 
> voie : l'informatique en tant que science, en tant qu'ingénierie et 
> produit logiciel. On y arrive au travers de la spécialité Informatique 
> et Sciences du Numérique (ISN) au bac S introduite l'an dernier ou il y 
> a deux ans. C'est déjà un premier pas.
> 
> Pour résumer, la philosophie du libre implique d'avoir un vrai 
> enseignement de l'informatique c'est à dire la troisième voie ci-dessus.
> 
> Réciproquement, si on ne saisit pas de cela, quel "enseignement" de 
> l'informatique va-t-on avoir ? Initiation à Word/Excel, rien sur le code 
> et sa compréhension, rien les formats de fichiers, rien sur les DRM, 
> rien sur les licences et au delà rien sur la culture libre avec 
> Wikipédia en tête. Le mouvement pour le libre ne peut pas se satisfaire 
> de laisser faire ça. Ce qui serait amha absurde.
> 
> C'est d'ailleurs pour cela qu'à l'April on milite bien sûr pour le libre 
> dans l'éducation mais aussi pour un réel enseignement de l'informatique.
> ====
> Merci
> ++
> Rémi