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educ - Re: [EDUC] Nouveau référentiel BTS Systèmes numériques, avec en option A : informatique et r éseau

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Nouveau référentiel BTS Systèmes numériques, avec en option A : informatique et r éseau


Chronologique Discussions 
  • From: "Bruno Suarez" <bsuarez AT free.fr>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Nouveau référentiel BTS Systèmes numériques, avec en option A : informatique et r éseau
  • Date: Sun, 22 Dec 2013 19:25:59 +0100

Bonjour,

A propos de ce nouveau BTS qui remplacera les BTS IRIS et SE à la rentrée 2014, un collectif d'enseignants avait tenté, avant la publication au BO, d'alerter les professionnels de l'informatique et nos dirigeants sur les dangers et les travers de cette réforme, mais en vain ... :

--->

En tant que collectif d'enseignants de BTS IRIS (Informatique et Réseau
pour l'Industrie et les Services), nous nous permettons de vous contacter
pour solliciter votre attention sur le problème grave qui se pose à notre
formation aujourd'hui. En étant finalement plus direct et honnête, il
s'agirait plutôt d'un appel au secours.

De nombreux documents peuvent éclairer ce problème mais nous vous
proposons une synthèse plus courte dans ce courrier (les documents en
question sont disponibles sur : http://oeil-ouvert.org/drupal7/?q=node/33

Le BTS IRIS est une formation professionnelle à l'informatique à BAC+2
présente dans une centaine de lycées. Elle recrute de façon satisfaisante
des bacheliers issus des filières S, STI, ainsi que des bacs
professionnels de bon niveau. Cette formation fonctionne bien, les
étudiants poursuivent majoritairement leurs études en licence pro, en
école d'ingénieurs pour les meilleurs éléments. Dans ce secteur où
l'emploi résiste mieux qu'ailleurs, le BTS IRIS participe à la formation
d'informaticiens, dont nombre de rapports ou études, privés ou publics,
montrent l'insuffisance dans notre pays. Vous êtes évidemment très bien
placé pour le savoir.

Un autre BTS, dont la spécialité est l'électronique, (BTS Systèmes
Electroniques) est en très grande difficulté de recrutement, tout comme le
secteur électronique en France. De nombreuses sections de BTS SE sont
menacées de fermeture. Un inspecteur général de l'éducation nationale, est
en charge de la rénovation de ce BTS SE. Il est lui-même électronicien.

La filière informatique n'existe pas en tant que telle dans l'éducation
nationale. Le BTS IRIS est donc géré par des électroniciens.

La réforme imposée par cet inspecteur général électronicien consiste à
fusionner les BTS IRIS et SE en un seul BTS à options. L'option
informatique perd des heures d'enseignement informatique au profit de la
matière physique appliquée qui, si elle est intrinsèquement intéressante,
est déjà largement présente dans le référentiel actuel d'IRIS et bien
suffisante (transformée de Laplace, transformée en Z, ...) en regard des
emplois à bac+2 ou des pré requis pour la poursuite d'études supérieures.

Cette augmentation des heures de physique permet surtout de sauver des
postes d'enseignants en électronique et les sections qui vont avec, ce qui
est l'objectif ouvertement déclaré de M Bergmann.
Cette réforme est catastrophique pour la filière informatique IRIS, en
terme de contenu et d'attractivité et mènera à court terme à sa perte.
Nous avons synthétisé les éléments principaux de notre opposition dans le
document joint à ce mail. La même argumentation est reprise dans une
pétition 2.0 qui peut être consultée et signée sur
http://www.petitions24.net/bts_iris.

Au delà de ces aspects essentiels de fond évoqués plus haut, nous
souhaitons également vous faire part de la façon dont est gérée la mise en
place de la réforme.

Lors de la refonte d'une formation, des commissions sont créées afin de
réfléchir aux évolutions souhaitables, en observant le marché du travail,
les besoins des industriels actuels et à venir, etc. Ces CPC (Commissions
Professionnelles Consultatives) doivent être représentatives des secteurs
concernés par les réformes, c'est écrit dans la loi. Hors, le secteur
informatique n'a pas été représenté ni défendu car aucun représentant
professionnel de ce domaine n'a été convié à participer au débat (SYNTEC,
MUNCI, SIF, professionnels ...). Ce fonctionnement n'est pas celui que
l'on est sensé attendre d'une institution publique républicaine et
démocratique.

La raison en est simple : les choix faits dans cette réforme sont tous
délétères pour la filière informatique.

Directement ou par l'intermédiaire d'élus, nous avons tenté de contacter
le ministère de l'EN à plusieurs reprises mais les réponses reçues sont
stéréotypées, souvent incongrues ou carrément mensongères, calquées sur
les argumentaires des promoteurs de la réforme. Les problématiques
économiques, techniques ou pédagogiques que nous soulevons ne sont pas
entendues, ou ne parviennent pas aux bonnes oreilles.

L'an dernier, nous avons reçu le soutien du SYNTEC NUMERIQUE, du MUNCI, du
SIF. Des articles de presse parus en ligne sur des sites professionnels
témoignent du soutien à notre opposition ainsi qu'à une pétition signée
par de nombreux enseignants, anciens étudiants et professionnels. Par
ailleurs, plusieurs rapports récents sur le numérique et sur l'emploi en
informatique sont en contradiction complète avec la voie choisie par la
réforme.

Le Conseil Supérieur de l'Education (CSE) a émis deux avis très négatifs
sur la réforme. Le dernier date du 17/10/2013 : 9 votes pour, 17 contre, 9
abstentions.

Cette réforme devrait être à minima remise à plat, rediscutée avec les
professionnels concernés, d'autres pistes étant évidemment envisageables.
Mais les événements semblent se précipiter afin de mettre tout le monde
devant le fait accompli, afin de ne surtout pas laisser le temps d'une
analyse de fond et de ne pas voir les professionnels du monde informatique
mettre leur nez dans cette affaire.

Nous venons en effet d'apprendre par l'intermédiaire d'un IPR (Inspecteur
Pédagogique Régional) que la réforme serait mise en place à la rentrée
scolaire 2014, malgré les avis négatifs du CSE. Il est même demandé aux
centres de formation de commencer à communiquer sur le nouveau BTS SN
alors même que rien n'est paru au BO. Sur le fond et sur la forme, ce
passage en force n'est pas acceptable.

Comme l'année dernière, nous essaierons de faire paraitre dans la presse
des articles expliquant la situation. Nous ferons référence également à
notre pétition.

Votre indépendance, votre visibilité et la liberté de parole qui sont les
vôtres pourraient relayer notre opposition avec efficacité, si bien sur
vous la jugez justifiée.

En vous remerciant de votre attention.
Cordialement.

Le collectif des enseignants de BTS IRIS (reformeiris AT laposte.net)






Le Sun, 22 Dec 2013 18:55:52 +0100, Vincent-Xavier JUMEL <vxjumel AT april.org> a écrit:

Pour info :
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/pid20536/bulletin-officiel.html?cid_bo=75339&cbo=1







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