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educ - [EDUC] Hamon/SIF-EPI ; le A et non-A de Colin de la Higuera en attendant le CP : contribution au débat

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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[EDUC] Hamon/SIF-EPI ; le A et non-A de Colin de la Higuera en attendant le CP : contribution au débat


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: educ AT april.org
  • Subject: [EDUC] Hamon/SIF-EPI ; le A et non-A de Colin de la Higuera en attendant le CP : contribution au débat
  • Date: Fri, 25 Jul 2014 14:56:45 +0200 (CEST)

21 juillet 2014, interview de Colin de la Higuera, président de la SIF[1];
et co-auteur de propositions pour un programme d'enseignement de
l'informatique
en primaire [2] :
"Le code informatique à l'école, une bonne idée ?"
http://www.vousnousils.fr/2014/07/21/le-code-informatique-a-lecole-une-bonne-idee-554249

Notes :
------
[1] Société informatique de France:
http://www.societe-informatique-de-france.fr/

[2] Proposition d'orientations générales
pour un programme d'informatique à l'école primaire
http://www.epi.asso.fr/revue/editic/itic-ecole-prog_2013-12.htm


Dans son interview Colin de la Higuera considère que l'apprentissage du
"code" sur
le temps périscolaire par des associations pour le primaire est une bonne
idée mais
l'initiation à l'informatique par des professeurs de technologie en collège
est une mauvaise idée, la créa­tion d'un CAPES infor­ma­tique lui paraissant
incontournable.

Les arguments :
---------------

1/ Pour ce qui concerne le primaire, Colin de la Higuera considère que
l'initiation par
le milieu asso­cia­tif et non aux ensei­gnants est une bonne idée en ce que :

"c'est là que se trouvent les com­pé­tences et ça fonc­tionne déjà, on le
voit notam­ment
avec les « coding goû­ters ». Et puis confier cette tâche aux ensei­gnants
sup­pose
de for­mer plus de 300 000 pro­fes­seurs des écoles".

A noter que le draft du cp en attente énonce :

"nous eussions préféré qu'elle s'accompagne de mesures permettant de
généraliser
cette initiation sur le temps scolaire, dans le cadre de la main à la pâte
[3]
par exemple, garantissant l'égalité des apprentissages sur le territoire
national.
Ainsi, l'accompagnement éducatif périscolaire aurait de cette façon pris
tout son sens".

Sans rejeter le périscolaire; le draft prend position pour des apprentissages
sur le temps scolaire estimés à une dizaine d'heures annuelles sur le niveau
CM2,
suite aux débats sur la liste, ce qui peut être mis en place progressivement.

2/ Pour ce qui concerne le secondaire

a) Niveau collège :

Colin de la Higuera est radicalement opposé à un apprentissage du "code"
(dont la définition qu'il donne est des pus vastes et donc forcément
imprécise) par des professeurs de mathématiques et de technologie.

Pour appuyer ses dires, il s'appuie sur une métaphore historique :
" On ne peut pas ima­gi­ner que le pro­fes­seur d'Histoire puisse ensei­gner
la Première Guerre mon­diale sans connaître la Seconde Guerre mon­diale.".

La vision de l'enseignement de l'informatique de Higuera est linéaire.
Or le parallèle avec le cours d'Histoire est inadéquat en ce qu'un grand
nombre de savoirs informatiques ne sont pas réductibles, contrairement
à l'histoire qui s'y prête davantage par la chronologie, à une représentation
purement hiérarchique et séquentielle.

De nombreux savoirs informatiques sont référés à d'autres disciplines,
notamment les mathématiques. Par exemple le test de Shannon référé dans mon
dernier post, donné comme sujet d'agrégation de mathématiques et dont les
applications
relèvent de l'ingénierie informatique en tant que méthodes de détection et de
correction
automatique d'erreurs.

Pour être cohérent avec lui-même Higuera ne devrait-il pas exiger que tous
les professeurs enseignant l'informatique passent préalablement un CAPES
et/ou une agrégation de mathématiques ?

Mais à l'instar d'une logique formelle buggée de type A et non-A, le discours
de l'EPI et/ou de la SIF est un immense paradoxe.

Comment Colin de la Higuera peut-il entendre la difficulté de la tâche que
représenterait la formation de 300 000 professeurs des écoles pour des cours
limités à une dizaines d'heures par année et ne pas voir les difficultés
bien plus grandes qui consisteraient à ouvrir des dizaines de milliers de
postes
à un éventuel CAPES d'informatique pour remplacer les professeurs de
technologie,
rien que pour le seul niveau collège ?

Et on en fait quoi des profs de techno ?

De plus une telle mesure serait totalement anti-pédagogique en ce qu'il
importe
avant tout d'apprendre aux enfants à distinguer les logiques propres aux
biens tangibles de celles relatives aux objets informatiques. Et cet
enseignement
là qui serait celui d'une technologie ouverte sur toutes les technologies,
matérielles et immatérielles, sans les amalgamer, aurait au moins l'avantage
d'être totalement en phase avec la philosophie du Libre.

Les membres de l"EPI, de la SIF, ne savent-ils pas que la France souffre
d'une
lourde pénu­rie de can­di­dats au CAPES de mathé­ma­tiques, sans parler de la
pénurie
d'informaticiens sur le marché du travail. Ils vont les chercher où leurs
dizaines
de milliers pour les collèges et lycées de candidats au CAPES d'informatique ?
Sur quels budgets ?

Librement,
Charlie






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