Le 26/10/2014 16:35, William Gambazza a
écrit :
Le 26/10/2014 15:56, Thierry Munoz a
écrit :
Salut
à tous,
Je réponds à la proposition de William (un peu au débotté) ;-)
concernant mon expérience d'enseignant en école élémentaire.
Le 26/10/2014 09:33, William Gambazza a écrit :
Pourrais-t-on avoir des retours des
enseignants concernés ?
-> Pourquoi ont-ils acceptés ?
-> S'y retrouvent-ils ?
-> y a-t-il eu besoin de formation ? Si oui pour combien ?
effectuée par qui ?
-> Bénéfices (et inconvénients) pour pas faire comme
l'autr' ;-)
-> Quel coût pour la mairie, si possible ramené au nombre
de postes.
Seulement le câblage RJ45 des classes (chose qui aurait dû être
fait quand même) : obligatoire par rapport au wifi pour faire
fonctionner les clients légers. Dernièrement, installation d'une
climatisation car les températures à 35°C empêchaient le
fonctionnement du serveur (un HP Proliant ML350 g4p de
récupération). Nous avons rajouté de la RAM pour nos clients
légers mais c'est l'association d'école qui a payé (récupération
et achats sur ebay pour limiter les coûts...).
-> Qu'est-ce qui a convaincu les élus
?
Dans notre école élémentaire (14 classes) j'ai "imposé" le libre
car comme dans beaucoup de municipalités, il n'y a aucune somme
allouée pour faire fonctionner tout ce qui a trait à
l'informatique. On investit dans du matériel mais après quid de
la maintenance ?
Je suis un convaincu et j'ai donc personnellement investi du
temps pour monter un Intranet autour d'un serveur Amonecole+
afin d'avoir des clients légers pour limiter au maximum les
interventions (tout se fait sur le serveur) : ça c'est un point
non négligeable !
La municipalité (une élue plutôt) m'a soutenu car financièrement
(et légalement aussi par rapport à la problématique du piratage
et des licences) elle s'y retrouvait... J'ai récupéré le serveur
et les postes clients (une bonne vingtaine) à la mairie suite au
renouvellement de leur parc. Coût pour la municipalité : 0€ (si
ce n'est le formatage des disques durs par leur prestataire
informatique... même si les postes clients ne les utilisent
pas). D'ailleurs suite à l'abandon de Windows XP, j'en récupère
d'autres (pour une fois merci Microsoft : même si ça interroge
sur le choix du nouveau système municipal...).
-> Qui a porté le dossier ?
enseignants ? parents ? autres ?
-> Quel délai de mise en place ?
Un an et demi (le temps de convaincre, de faire les travaux de
câblage, de mettre en place le serveur en "autoformation"...)
-> Qu'elle a été la position des
Aidat ? des IEN ? -> Aide, frein, ignorance, désintérêt ?
Aucune aide : ce n'est pas le problème de mon institution (EN)
car ce n'est pas elle qui finance (demandeur mais pas
payeur...). C'est d'ailleurs le problème car elle ne se met pas
à la portée des municipalités (et de leurs contraintes
budgétaires) : si l'institution orientait sur des solutions à
moindre coût (comme Amonecole+ qui favorise en plus le recyclage
des ordinateurs) cela aiderait les financeurs (qui n'ont aucune
connaissance des solutions libres : je parle chez moi)... C'est
d'autant plus rageant que l'EN finance le pôle EOLE (qui propose
la solution Amonecole+) dans l'académie de Dijon qui fait du bon
boulot (merci à toute l'équipe car ils assurent un "SAV" que
nous ne payons pas) : qu'arriverait-on à faire si l'argent des
municipalités (qui du fait de la mutualisation, profiterait à
toutes les autres) était investi là (ou sur Abulédu) plutôt que
dans des licences (ou sur un ENT académique à 1,50€/élève/an)...
Mais même cette solution parfaitement fonctionnelle (nous en
sommes la preuve) est méconnue au sein de l'EN et des ACI (en
dehors des initiés, militants...). Bref un gros problème dû,
selon moi, à l'éclatement des responsabilités (EN, payeurs,
utilisateurs) : il manque du lien entre toutes ces parties. Et
les responsabilités sont partagées : l'utilisateur veut que ça
marche sans se poser de questions éthiques ou financières et en
faisant le moins d'effort possible (reprendre en main de
nouveaux outils autre que ceux auxquels il est habitué,
constitue souvent un frein par méconnaissance), le payeur (la
municipalité) voit en premier les cordons de la bourse et
l'Institution ne se mouille pas ou ne s'investit pas assez dans
la promotion des solutions libres (peur de mécontenter les
profs, les entreprises "classiques" ?).
Le GROS inconvénient chez nous est que tout ce système dépend
entièrement d'une seule personne. Si je ne suis plus là (ou si
je laisse tomber), plus d'entretien, plus d'évolution, perte de
la connaissance (sur le fonctionnement...) et gros retour en
arrière : plus d'Intranet digne de ce nom, monopostes qui
reviendraient sous un OS privateur vu que la plupart des
collègues le demanderait : maintenant ils acceptent le système
car je suis là, disponible pour donner des coups de main et
qu'ils peuvent utiliser leur portable perso (fonctionnant sur OS
vendu avec) assez facilement (juste l'adresse du proxy à
configurer).
Autre souci : le manque de formation. Actuellement, j'ai proposé
"à l'arrache" une formation (pour les collègues volontaires, sur
notre ENT, Iconito et SACoche) que nous avons pris sur nos
temps de réunion (accord de mon directeur mais ce n'est pas
possible partout) mais c'est insuffisant. Ceux qui sont motivés
font l'effort mais ça fait constamment appel au bon vouloir de
chacun...
Le souci concerne aussi les prestataires informatiques locaux :
chez nous, ils n'ont pas les compétences, l'envie ou d'intérêts
(ventes "perdues" de matériel/licence...). Or si on (les
pouvoirs publics) demandait des solutions libres, je suis sûr
qu'ils se formeraient pour proposer leur service (changement de
modèle économique). Encore une fois, c'est d'abord une volonté
politique.
En espérant ne pas être trop parti dans tous les sens,
cordialement,
Thierry
--
Pour gérer votre abonnement à la liste educ et vos informations personnelles :
http://listes.april.org/wws/info/educ
Merci pour ces retours !!!!!!! Quelle aventure !
C'est marrant mais tout ce que tu décris n’apparaît pas vraiment
sur le doc que j'ai mentionné précédemment .... ;-)
La situation n'est certes pas folichonne du fait que cela repose
comme tu le dis sur UNE personne dont l'absence remettra le tout
en cause mais pour autant cela a le mérite d'exister.
Comment as-tu convaincu tes collègues ?
Utilisaient-ils(elles) déjà tout ou partie de solutions libres ?
J'imagine que non :-(
S'y retrouvent-ils(elles) ?
Disons que lorsque je suis arrivé dans l'école, cela faisait des
années que les collègues attendaient Internet avec le câblage des
classes qui ne se faisait pas à cause d'un coût prohibitif (plus de
20.000 € annoncé !!!). Donc, j'ai poussé (jusqu'à trouver un
électricien "raisonnable" pour le câblage...) en montant un dossier
pour l'élue et en évoquant le moindre coût et le recyclage des ordi
en clients légers (j'avais testé LTSP dans mon ancienne école). Du
coup, la situation s'est débloquée et j'ai gagné une certaine
légitimité/confiance de l'élue (qui avait ce dossier Internet sur
les bras depuis longtemps) et des collègues.
Ensuite j'ai proposé des clients légers (au moins un) dans chaque
classe en refusant (gentiment mais fermement) de faire du dépannage
sur des OS propriétaires : il y a 2 pc en BCD en libre service sous
XP mais suite à son abandon, je vais être obligé des les convertir :-) . Donc les
collègues n'ont pas eu le choix car étant bénévole, j'ai choisi le
meilleur fonctionnement pour moi (aucune gestion des postes clients
en agissant uniquement sur le serveur) : ils l'ont très bien compris
d'autant que je ne suis pas sectaire (je comprends très bien qu'on
se sente plus à l'aise avec un OS qu'on connaît bien). À ma
connaissance, sur 12 classes équipées, l'utilisation est très
variable selon les enseignants (et leur aisance informatique) : dans
au moins 7 classes, les élèves les utilisent régulièrement (Internet
et l'ENT, LibreOffice, Géogébra, Etherpad) mais on trouve de 2 à 7
postes selon les classes (ça prend de la place) ; dans les 5 autres,
non (mais je pense que ça ne dépend pas du système). Pour que ça
réussisse, il faut être patient et ne chercher à rien imposer, ce
qui braquerait et serait au final improductif.
Il faut savoir qu'il existe une salle informatique ouverte à toutes
les classes de la ville en dehors de l'école avec des monopostes
(pas de réseau) sous XP et que ceux qui ne s'en servent pas dans
leur classe vont là-bas ponctuellement. Je ne me suis pas investi
(j'ai déjà pas mal à faire dans mon école) dans cette salle en
reproposant une solution Amonecole+ car il faudrait une réflexion
globale sur la ville qui compte 5 écoles primaires publiques en
mobilisant les élus et les collègues (je ne sens pas d'intérêt
particulier pour s'occuper de ce point).
Il est clair que le tissu professionnel est encore trop inexistant
ou tout au moins invisible dans ce domaine.
Je vois sans arrêt des voitures floquées au nom de telle ou telle
boite de SAV informatique, de taille plus ou moins grosse circuler
pour faire du dépannage. Aucune à ma connaissance ne propose de
SAV sur du Libre. Aucune ne démarche les mairies et autres
collectivités, à ma connaissance, pour vendre du Libre avec le
SAV.
Pourtant, je suis convaincu que les décideurs tendraient
volontiers l'oreille à ces arguments.
Pas si sûr, car souvent les élus n'ont pas la connaissance
informatique et font, de bonne foi, (trop ?) confiance aux
techniciens, prestataires (qui ont pignon sur rue) qui in fine font
les propositions. Les dés sont pipés au départ. C'est à ce niveau
que l'APRIL doit réveiller les consciences et éclairer les élus qui
se sentent un peu dépassés dans ce domaine.
Certes
de leur point de vue,j'imagine qu'ils sont dans un modèle où
"quand ça marche plus, on remplace" -> coût ponctuel et qu'il
faut les faire passer sur un modèle "j'entretiens pour que ça
fonctionne plus longtemps" -> SAV.
Me trompes-je ?
Effectivement, on ne voit qu'à court terme avec des investissements
sur des choses palpables, qui se voient comme du matériel.
Comme tu le dis l'hydre à trop de têtes qui ne veulent pas prendre
d'initiative.
Bizarre parce qu'en général, coté trucs imposés par des décideurs
dans l'éducation, j'en ai une liste longue comme le Nil !
En tout cas cet exemple à le mérite, comme d'autres d'exister et
peut permettre de faire bouger les lignes.
Crois-tu pouvoir recueillir l'avis de cette élue qui t'as "aidé"
pour voir quels ont été ses intérêts ?
En fait, je pense qu'elle a vu que l'on pouvait proposer quelque
chose aux élèves (c'est eux les plus importants finalement) et aux
enseignants (qui râlaient faute d'Internet) à moindre coût, que
c'était réalisable en récupérant du matériel de la mairie et que du
coup elle pourrait plus facilement convaincre son conseil municipal
: les risques étaient finalement limités car ça ne pouvait pas être
pire qu'avant (il n'y avait quasiment rien). Ça aurait été beaucoup
plus difficile si des investissements avaient déjà été faits avec
une installation faite par une entreprise privée : je n'aurai eu
aucune latitude.
De plus, je connaissais cette élue auparavant et avais de bonne
relation avec elle : cela a été facilitant car elle a ouvert des
portes et m'a relayé.
je sais j'en demande trop ;-)
Mais non, si ça peut permettre d'avancer.
Merci encore pour ta réponse !
Avec plaisir, cordialement,
Thierry
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