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educ - Re: [EDUC] <DKIM> Re: smartphone et relations humaines

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] <DKIM> Re: smartphone et relations humaines


Chronologique Discussions 
  • From: "d.michon" <d.michon AT laposte.net>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] <DKIM> Re: smartphone et relations humaines
  • Date: Fri, 20 May 2016 11:44:41 -0300

Disons que toute relation pointue n'est pas un long fleuve tranquille et nécessite patience et écoute mais jamais rien d’idyllique.

Tout ça nous sort des sentiers battus et ronflants de la didactique des contenus, des progressions, et de l'infaillibilité des objectifs et du journal officiel  ...

En fait le problème est celui de l'estime de soi :
Le geste signifierai que le repli sur sa machine génère chez l'ado un sentiment d'intimité et de sécurité, une manière de se cacher de l'adulte, de ses réflexions, de ses possibles dénigrements sur son attitude ou de ce qu'il pourrait seulement en penser. "La honte quoi" !

C'est toujours le même schéma, la même alerte, le même constat.
Avant c'était le téléphone la radio ou le phono et les 45 tours, les romans photos ...
Et encore avant le journal intime le piano abandonné du couloir , la guitare dans le champ voisin, les croquis coquins qu'on se refilait aux temps de pose...

Dans ma province c'était le paradis : On partait en douce traquer les cigales, braconner au collet, attraper les grenouilles et braver les vipères, monter des moulins avec les conserves rouillées récupérées dans les fatras du ruisseau, et quelques empoignades ...
tout en redoutant au retour, la douche, la lessive, les devoirs et le regard parental angoissé devant nos genoux écorchés.

Je prétends que bien des Linus Thorvald et donc avant eux les radio amateurs, les spécialistes du fer à souder ou de la clef à molette, les traficos de mobylette avaient trouvé leur jardin secret.

Dans certaines familles c'est le scandale, "le foutoir" du placard et de la piaule!

Dans d'autres cas on va demander un avis ou un conseil, un coup de main, on valorise "le jeune", on range avec lui son bric à brac ou on lui propose des cartons, des étagères ou une place dans le placard du couloir.
Son investissement devient une part de secret et l'autre côté, la recherche de reconnaissance de l'adule.
On en arrive à la connivence, l'écoute et le partage le moment d'humour et de dédramatisation.

Alors comment faire pour valoriser et provoquer des situations de partage inter générationnels ?
Comment éviter le replis de l'individu sur lui même et en particulier chez les ados et jeunes adultes ?

Et en plus la détérioration des mouvement associatifs de quartiers qui ont été récupérés au profit de commerce du fitness y des club sportifs adonnés au culte de de la sélection n'arrangent pas la situation.

Alors pour en revenir aux téléphones portable ?
Personnellement dans notre nombreuse famille et dans nos foyer de quartiers nous n'en n'avons jamais fait un gros scandale. Le jeu autour du tour de parole est le travail du jeune alors jouons-y sérieusement.

C'est plus facile de rester sur le ton de la bonne humeur et d'un peu d'humour (pas trop chez l'ado) mas pas de brimade.
Évoquer dès les débuts les risques d'intrusion malveillantes, des réseaux sociaux :
Demander si ça ne les dérange pas que tout le monde puisse les voir avec leurs copains, les dénigrer ou voler leurs idées sur leur profil "face de ...k" ? )

Se laisser aider, écouter et favoriser les situation d'échanges.
"Comment tu as fait pour .. ton appli machin c'est quoi ? et pour changer mon bureau ? "
Alors on en arrive à "ouil ben, à mon avis c'est que ..."
Tout en sachant que les arguments librettistes tiennent la route.

C'est plus facile que de se regarder du jour au lendemain dans les yeux , dans ce silence interminable ponctué de cris d'oiseaux et des rumeurs de l'extérieur, ou dans le bureau du CPE :
"Tu sais il faut qu'on parle sérieusement et longuement". Ce qui signifie qu'on n'en a jamais parlé ni communiqué jusqu'ici. "La honte" !

Et pour les fervents du contenu :
D'autres porte à utiliser au quotidiens existent d'autres mises en valeur :
L'utilisation du smartphone ou des tablettes en classe en co-activités, ça existe et c'est même inscrit dans les archives de l'iFé :
Cf : Utilisation des Smartphones dans l'enseignement des sciences expérimentales :
http://ife.ens-lyon.fr/formation-formateurs/catalogue-des-formations/formations-2016-2017/formations-2016-2017

Les sciences et classes participatives. cf "Vigie nature école".
et en Norvège un observatoire de la qualité de l'air et de l'eau avec les classes.

Et pourquoi pas les blog de théâtre, de cinéphiles du rap. Pourquoi pas un "Watt" app" pédagogique de travail dédié, interne à un cours une matière du lycée, à la circo ?
Ah ben oui tout de suite ça va être encadré, policé ... Ben oui c'est le boulot ! On se prépare aux ENT ?

Voire aussi les temps de parole en pédagogie institutionnelle et temps du "quoi de neuf", et les moments de vie citoyenne au "programme", même combat si on joue le jeu du "temps de parole", qu'on temporise, mais ne récupère pas !

"La morale d'une histoire a une fin (finalité) logique, elle n'est pas tirée par le cheveux." (Giani Rodari , Grammaire de l'imagination)

Personnellement je "tente" de faire de même avec mes élèves ou dans le milieu associatif avec les ados, les animateurs et éducateurs.
Ça a parfois des des effets.
Mais c'est comme tout bon conseil, toute bonne leçon, ça peut rapidement déraper et devenir un tuyau percé.

Cordialement
Didier Michon



. Portalbe est la dénominaiton des émmetuer réemterus
Le 20/05/2016 06:50, Samuel Ballé a écrit :
ça se complique...

Mais les nouvelles technologies ne sont pas un problème pour les relations humaines en soi. C'est plutôt si un ado est en difficulté de relation que cela aura un effet d'accélération.

Mais auparavant on avait les mathématiques qui pouvaient devenir un abus chez les ados qui avaient des difficultés de relation. :)

Dans ce cas on voit le téléphone et les jeux en ligne par exemple comme un abus d'alcool où de nourriture. L'exercice doit montrer que la technologie et les jeux en ligne peuvent avoir un effet d'addiction et le montrer.

Par exemple dans le film "supersize me" l'auteur montre que se nourrir de choses grasses et sucrées engendre une addiction qui rend malheureux quand on arrête.

On peut aussi faire s'interroger l'ado sur ses sentiments. Continue-t-il de jouer quand il ne voudrait plus jouer. Sent-il une obligation de jouer.
Que ressent-il si il n'use pas de son téléphone pendant plusieurs jours. Y arrive-t-il ?

Le téléphone comme la télé rempli le temps, c'est pratique. Quand on le retire il faut meubler... et c'est une interrogation sur soi-même.

Autre point, les journées sont remplies de problèmes et de frustrations. La plupart des jeux viennent offrir un anti-dépresseur. Ils sont remplis de petites victoires faciles qui rendent l'ado addict à ces micro satisfactions. Ensuite les jeux de mauvaise qualité s'appuient sur ce principe et rendent le jeu qui a rendu addict rempli de difficultés insurmontables mais qui peuvent être franchies avec un peu d'argent. Je ne sais pas ce qu'en penserait Freud sur le transfert frustration/argent...

Les jeux de bonnes qualité ne sont pas si différents des revues de mots fléchés. On apprend des choses nouvelles un peu au début et ensuite on surfe sur un ensemble de mots/définitions limité d'un auteur donné.

Vous pourriez leur demander d'analyser leurs jeux/activités favorites après avoir énoncé ce genre de problèmes et demander une rédaction.





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