Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - Re: [EDUC] Parcoursup : un enfer pavé de bonnes intentions - Transcription à relire

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Parcoursup : un enfer pavé de bonnes intentions - Transcription à relire


Chronologique Discussions 
  • From: Olivier Garet <Olivier.Garet AT univ-lorraine.fr>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Parcoursup : un enfer pavé de bonnes intentions - Transcription à relire
  • Date: Tue, 31 Jul 2018 09:18:26 +0200
  • Authentication-results: vip.april.org; dkim=pass (1024-bit key; unprotected) header.d=univ-lorraine.fr header.i= AT univ-lorraine.fr header.b="Nc14pEH9"; dkim-atps=neutral
  • Dkim-filter: OpenDKIM Filter v2.11.0 mta-outslow1.mel.univ-lorraine.fr D84C68009B

Bonjour,

Merci pour ce texte intéressant.

Je voudrais toutefois réagir à la prise de position de Judicael Courant, qui évacue bien vite la question de la sélection, en la posant comme une évidence.

Judicael Courant présente la loi ORE comme une loi d'organisation d'une sélection qui existait avant. Il dit par exemple:

"Et en plus je trouve que c’est assez ridicule de dire qu’elle n’existait pas ou qu’elle n’existe toujours pas parce que, pour moi, elle existe depuis 30 ans ; elle est juste pas assumée, et donc ce que je préférerais c’est qu’on l’assume et qu’on se pose la question des critères sur lesquels on fait la sélection."

La grande différence de la loi ORE, c'est l'inversion de la norme. On part d'une situation où l'université à vocation à accueillir tous les bacheliers et où les filières saturées sont considérées comme un échec (de l'accueil ou de l'orientation), pour arriver à une situation où le fait d'éventuellement ne pas pouvoir accéder à une formation non sélective est considéré comme normal.

En particulier, lorsqu'une université ne pouvait accueillir tous les étudiants, elle pouvait auparavant se tourner vers son ministère de tutelle en disant qu'elle ne pouvait remplir ses missions, alors que c'est désormais sa mission que de définir pour toutes les filières (en tension ou pas) une capacité d'accueil.

Et donc toutes les filières de l'université doivent classer les candidats, et pas seulement les filières traditionnellement en tension, qui mériteraient, elles, une réflexion particulière - amenant éventuellement à les transformer en formation sélective, mais pas forcément: on peut aussi penser à donner une meilleure information aux lycéens.

Le classement devenant la norme, on est donc réellement là dans un changement de paradigme, aussi il n'est pas juste de présenter la loi ORE comme une simple réaction à la question "trois candidats, deux places: que faire ?".

Judicael Courant dit aussi "Après, il y a des limites à ça, même s’il y a autant de places de formation au total que de bacheliers au total, tous les bacheliers ne peuvent pas aller faire par exemple leurs études à la Sorbonne."

Là aussi, on parle de quelque chose comme si c'était très général, alors que c'est une situation parisienne créée par la grosse densité de population et d'universités.

Il y a visiblement un tropisme vers les universités de Paris intra muros qui me semble tout à fait déraisonnable. Par exemple, en maths, il n'y a aucune raison objective de chercher à faire sa licence à Paris 6 plutôt qu'à Versailles. Ca pose des questions. Je ne suis pas sûr que ce soit le rôle de l'état de légitimer la mise en compétition de formations officiellement non sélectives et de mettre tous les meilleurs étudiants à Paris, plutôt que de s'assurer qu'il y a un enseignement de qualité partout.

Considérant l'enseignement supérieur, il y a bien des questions qui auraient dû être posées depuis longtemps. Ca ne justifie pas les réformes au pas de course, en dehors de tout débat public - en particulier devant les électeurs.

Amicalement,

Olivier Garet

Le 30/07/2018 à 16:38, Marie-Odile Morandi a écrit :

Bonjour,

Il s'agit de la conférence de Judicaël Courant aux RMLL 2018 et qui dure un peu plus d'une heure.
C'est ici : https://wiki.april.org/w/Parcoursup_:_un_enfer_pav%C3%A9_de_bonnes_intentions_-_Judica%C3%ABl_Courant

Cette transcription, relue et finalisée, bien entendu avec l'accord de monsieur Courant, sera publiée sur le site de l'April.

Merci à toutes et à tous pour vos relectures attentives

--

Amicalement
Marie-Odile Morandi
Adhérente April
Transcriptions publiées
Soutenir le logiciel libre et les actions de l'April


--
Pour vous désinscrire de cette liste : https://listes.april.org/wws/sigrequest/educ

Pour connaître la configuration de la liste, gérer votre abonnement à la liste educ et vos informations personnelles :
http://listes.april.org/wws/info/educ



-- 
Olivier Garet, Professeur à l'Institut Elie Cartan de Lorraine
Directeur du département de Mathématiques de Nancy
Faculté des Sciences et Technologies
http://depmath-nancy.univ-lorraine.fr/
Campus Scientifique BP 239 -- 54506 Vandoeuvre-lès-Nancy Cedex
E-Mail: Olivier.Garet AT univ-lorraine.fr
http://www.iecl.univ-lorraine.fr/~Olivier.Garet/



Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Haut de le page