Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)
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[EDUC] [pi: Re: Comment Microsoft va prendre le contrôle de l'ensemble des collèges girondins.]
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- From: Guyot Vincent <linux AT cvgg.org>
- To: educ AT april.org
- Subject: [EDUC] [pi: Re: Comment Microsoft va prendre le contrôle de l'ensemble des collèges girondins.]
- Date: Sun, 14 Mar 2021 09:05:31 +0100
Visiblement mon dernier message n'est pas passé. J'espère que celui-ci
passera. Il est normalement ci-dessous.
--
Vincent Guyot
@debian GNU linux
https://www.cvgg.org
--- Begin Message ---Le samedi 13 mars 2021 à 10:43:52, Laurent COOPER a écrit :
- To: educ AT april.org
- Subject: Re: [EDUC] Comment Microsoft va prendre le contrôle de l'ensemble des collèges girondins.
- Date: Sat, 13 Mar 2021 18:49:53 +0100
- Rom: Guyot Vincent <linux AT cvgg.org>
Bonjour,
Je pensais répondre point par point à votre intéressante analyse, mais à la
vitesse à laquelle les réponses fusent et
étant donné les multiples implications en terme de philosophie de la vie que
celle-ci aurait dû contenir, je me
contenterai de n'exprimer que les points essentiels.
Ai-je dit que les enseignants seuls doivent avoir en charge les machines ?
Certainement pas, d'autant plus que ce n'est
pas le cas dans mon lycée. Être responsable, c'est ne pas laisser un homme,
technicien ou enseignant, avec ses
problèmes, c'est tenter de lui offrir des solutions, tenter de l'aider du
mieux qu'on peut quand cela est nécessaire.
Autant les techniciens que les enseignants ne doivent pas être seuls et les
rendre exclusivement responsables, c'est faire
fi du fait qu'ils sont aussi des hommes et que leur responsabilité ne va pas
plus loin que leur capacités propres.
Ce que j'aime dans l'informatique libre c'est, à l'opposé, le fait que chacun
se sent responsable. Si un technicien a des
difficultés à résoudre un problème complexe, je vais dans la mesure de mes
moyens, l'aider et j'espère que lui en
fera de même si j'ai un problème informatique ou même pédagogique. Oui, vous
avez bien lu, j'ai dit « même pédagogique
», car ce sont les idées qui comptent, pas les corporations.
> </ul>
> <p>J'ajouterais que si ce modèle peut s'entendre en collège, avec
> une centaine de machine et un nombre limité de logiciels, en
> lycée, c'est une autre paire de manche :</p>
Je n'aime pas le terme de modèle. Car pour moi il n'y a pas de modèle, il n'y
a que des expériences de vie. Les paysans
conventionnels argumentent souvent du fait que si on parle de permaculture ou
d'agriculture forestière, c'est parce que
ces types d'agricultures n'ont pas encore à produire les énormes quantités
qu'ils produisent eux. Sous entendu : on
verra bien ce qui se passera quand ils auront à faire ce que nous on fait. Je
crois qu'ils se trompent, car la mécanisation nécessaire
pour préparer, arroser, entretenir, récolter d'immenses surfaces présente
beaucoup d'inconvénients, dont celui de faire reposer
la responsabilité d'énormes problèmes sur peu de personnes qui se voient
obligés de faire de gros investissements pour
l'assumer. Les conséquences pour eux et pour toute une série de paysans qui
ne peuvent plus cultiver modestement leur
propres terres, sont alors si dommageables que cette agriculture soit disant
pérenne ne l'est plus.
Les paysans conventionnels vont alors parler de modèle d'agriculture pour
marquer qu'il est généralisable, ce qu'on peut comprendre malgré eux comme
une auto-dévalorisation, puisque c'est le modèle qui est
à l'origine de la réussite, pas leur savoir propre. Il y a là une critique
assumée, pour moi qui suis physicien, de la
technologie et de la big science par opposition au connaissances artisanales
qui valorisent les hommes. Vous ne serez
certainement pas d'accord, mais cette position se situe dans le contexte
philosophique plus large que j'ai mentionné au
début et qu'il serait trop long de développer et elle a le mérite d'être
cohérente avec le reste de ma pensée.
À l'opposé se trouvent des expériences de vie, des initiatives personnelles,
par petits
groupes avec des personnes qui, en n'étant pas dépossédés de leur moyens
d'action et en développant une agriculture non
seulement plus locale, mais plus modeste, ont du plaisir à faire ce qu'ils
font en adaptant intelligemment leurs
connaissances à un environnement particulier.
Il me semble que l'informatique dont vous parlez, en tant qu'elle est
constituée d'un grand nombre de machines, est précisément
celle d'un modèle qui forcément à un moment ou un autre impose une
monoculture pour des raisons pratiques logiques et forcément
use la responsabilité des hommes.
À l'opposé, se trouve une informatique de proximité, une perma-informatique
serais-je tenté de dire, ou des hommes font des expériences de vie de
toute nature sous toute conditions (d'où la nécessité de formats ouverts),
mais à échelle humaine.
Pour vous la dimension des lycée impose cette informatique. Comme j'aurais
tendance à penser que la dimension des fermes
agricoles impose une agriculture conventionnelle dont on a vu les limites, ne
serait-il pas envisageable de considérer
que la dimension des lycée soit un problème ? Même si ce n'était pas le cas,
n'est-il pas envisageable que la gestion
des machines se fasse à bien plus petite échelle ou même directement par ceux
qui les utilisent ?
Vous me direz probablement qu'on ne trouvera personne, surtout pas sur le
long terme et je vous répondrai qu'il y a
vingt ans beaucoup d'enseignants le faisaient et que la prise de pouvoir des
services techniques sur l'informatique
scolaire les a pratiquement tous dégoutés. Cette exclusion ayant eu pour
conséquence une baisse des connaissances
informatiques chez les enseignants, la responsabilité s'est naturellement
reportée sur les techniciens. Comme ce sont des humains
comme vous et moi, mais généralement moins bien armés que les enseignants
pour établir des relations sociales leur
permettant de partager cette responsabilité, leur image auprès d'eux s'est
dégradée, exactement
comme l'image des paysans dans la population parce qu'en ne partageant plus
leur problèmes, on ne les comprends plus.
Nous avons tout intérêt à partager les responsabilités parce que cela crée
des contacts, parce que cela nous permet de
comprendre les exigences d'autres métiers, parce que cela stimule
l'intelligence.
> <p>En espérant avoir mieux explicité ma pensée</p>
Moi de même. Fondamentalement, je pense que personne ne devrait être obligé
de prendre en charge un nombre de machines
tel qu'il dise que cela est dangereux. Pas même les techniciens. Si c'est le
cas, c'est qu'il faut revoir le partage des
responsabilités, la décentralisation des connaissances et forcément la
formation des uns et des autres.
Bon week-end à tous.
--
Vincent Guyot
@debian GNU linux
--- End Message ---
- [EDUC] [pi: Re: Comment Microsoft va prendre le contrôle de l'ensemble des collèges girondins.], Guyot Vincent, 14/03/2021
- <Suite(s) possible(s)>
- Re: [EDUC] [pi: Re: Comment Microsoft va prendre le contrôle de l'ensemble des collèges girondins.], hubraym, 14/03/2021
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