Re: [INFAUX] Un commissaire européen veut bloquer la diffusion sur le Web d'informations dangereuses

["Alban Crequy" <acrequy AT april.org>]

Salut,

Je cite 2 paragraphes de l'article:

On 9/14/07, Patrick <patrick.abul AT free.fr> wrote:
> http://linuxfr.org/~patrick32/25282.html
>
> http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0%402-651865,36-953619%4051-824668,0.html

> "Donner des instructions pour fabriquer une bombe n'a rien à voir
> avec la liberté d'expression et la liberté d'informer les gens, a expliqué 
> M.
> Frattini. Le bon équilibre, à mon avis, est de donner priorité aux droits
> absolus et au premier de tous, le droit à la vie."

A mon avis, le critère pour déterminer ce qui relève de la liberté
d'expression, et ce qu'on n'a pas le droit de dire ne devrait pas être
le contenu du message exprimé. On devrait plutôt utiliser comme
critère l'intention de nuire. Cette intention de nuire devant bien sûr
être prouvée.

Le problème d'inscrire dans la loi quels sont les messages qu'il
serait interdit d'exprimer est qu'il est impossible de fixer une
limite légitime. Il y aura toujours des cas non prévus par le
législateur du mauvais côté de la limite.

Ainsi, donner la reçette de fabrication d'une bombe, ou des
explications sur la façon d'utiliser des outils comme nmap, ne devrait
pas être punissable en soi. Mais le fait de le faire dans l'intention
de nuire, de préparer un attentat, ou d'encourager de tierces
personnes de le faire, ceci devrait être reprimé. Mais c'est déjà le
cas, non?

Quand l'auteur que je cite se justifie en parlant de la priorité à
donner au droit à la vie, je ne vois pas en quoi la situation actuelle
pose problème. Il est déjà interdit de porter atteinte au droit à la
vie, je suppose.

Pour résumer, je ne vois pas la nécessité de changer la loi.

Qu'en pensez-vous?

> "J'ai la ferme intention d'entreprendre une étude avec le secteur
> privé (...) sur les moyens technologiques d'empêcher des gens d'utiliser et
> de chercher des mots dangereux comme 'bombe', 'tuer', 'génocide'
> ou 'terrorisme'", a expliqué Franco Frattini à l'agence Reuters.

L'auteur se rend-il compte qu'il a lui même utilisé les mots 'bombe',
'tuer' et 'génocide'? Et que si son moyen technologique était en
place, sa phrase pourrait être automatiquement bloquée?

Cela montre bien que ce n'est pas le fait de prononcer des mots de ce
genre qui est dangereux. Tout dépend de l'intention qui est derrière.
Mais l'intention, l'ordinateur ne peut pas la deviner automatiquement,
et décider de la bloquer. Il ne faut donc bien sûr pas empêcher les
gens d'utiliser ces mots.

Quant au fait d'empêcher les gens de chercher des mots dangereux comme
'génocide'... ce n'est pas en bloquant l'information qu'on résoud les
problèmes. Veut-il donc que tout le monde ignore ce qui se passe dans
le monde, et que les génocides restent un secret? Je suppose que non.

Je suppose qu'il cherchait un moyen automatique qui devine par magie
l'intention des gens. Dans le style «ah, celui là cherche le mot
"génocide" parce qu'il veut en commettre un» ou alors «ah, celui-ci
recherche le mot "génocide" mais comme il est étudiant en histoire,
c'est qu'il fait juste son travail scolaire». Un ordinateur ne pourra
jamais deviner l'intention des gens.

-- 
Alban