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trad-gnu - Re: [TRAD GNU] Traduction de computing-progress.html

Objet : Liste de travail pour la traduction de la philosophie GNU (liste à inscription publique)

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Re: [TRAD GNU] Traduction de computing-progress.html


Chronologique Discussions 
  • From: Cédric Corazza <cedric.corazza AT wanadoo.fr>
  • To: trad-gnu AT april.org
  • Subject: Re: [TRAD GNU] Traduction de computing-progress.html
  • Date: Wed, 07 Nov 2007 18:56:53 +0100

Bonsoir,

Jérôme, ci-joint la mouture finale de computing-progress contenant certaines corrections de Bertrand. A publier donc.

Merci

Cordialement

Le « progrès » informatique : du bon et du mauvais

Le « progrès » informatique : du bon et du mauvais

par Richard Stallman

La BBC m'a invité à écrire un article pour sa rubrique, « The Tech Lab », et voici ce que je leur ai envoyé. (Cela se réfère à deux autres articles publiés dans cette rubrique). Mais la BBC n'a pas souhaité le publier avec une notice autorisant sa copie, je l'ai donc publié ici.

Bradley Horowitz de Yahoo a proposé ici que chaque objet de notre monde ait un numéro unique, de sorte que votre téléphone portable puisse enregistrer tout ce que vous faites — et même les canettes que vous avez prises au supermarché.

Si le téléphone est comme ceux d'aujourd'hui, il utilisera du logiciel propriétaire : du logiciel contrôlé par les sociétés qui l'ont développé et non par ses utilisateurs. Ces sociétés s'assureront que votre téléphone rendra disponibles les informations qu'il collecte sur vous pour la base de données de la société de téléphone (appelons-la « Big Brother ») et probablement pour d'autres sociétés.

Dans le Royaume-Uni du futur, comme le verrait le « New Labour », ces sociétés donneront sûrement ces informations à la police. Si votre téléphone rapporte que vous avez acheté un manche en bois et un panneau en contre-plaqué, la société de téléphone en déduirait que vous projetez de manifester, et le signalerait automatiquement à la police pour qu'ils vous puissent vous accuser de « terrorisme ».

Au Royaume-Uni, c'est littéralement un délit d'être suspect. (Plus précisément, de posséder tout objet, dans des circonstances qui créent une « suspiscion raisonnable », que vous pourriez utiliser de manière criminelle). Votre téléphone donnera à la police plein d'opportunités de vous suspecter, de sorte qu'ils pourront vous accuser d'avoir été suspect à leur yeux. Des choses similaires arriveront en Chine où Yahoo a déjà donné au gouvernement toutes les informations dont il avait besoin pour emprisonner un dissident, et a demandé notre compréhension avec l'excuse qu'il ne faisait que « suivre les ordres ».

Horowitz aimeraient que les téléphones portables marquent automatiquement les informations concernant votre participation à un événement ou une réunion. Cela signifie que la société de téléphone saura aussi précisément qui vous avez rencontré. Ces informations seront aussi intéressantes pour les gouvernements, comme ceux du Royaume-Uni et de la Chine, qui bafouent les droits de l'homme.

Je n'aime pas beaucoup la vision d'Horowitz de surveillance totale. J'imagine plutôt un monde dans lequel nos ordinateurs ne collecteraient ou ne publieraient jamais des informations sur nous sauf quand nous voulons qu'ils le fassent.

Les logiciels non-libres font d'autres choses désagréables en plus d'espionner. Ils mettent souvent en œuvre des menottes numériques — des fonctionnalités conçues pour restreindre les utilisateurs (également appelées DRM, pour Digital Restrictions Management (gestion des restrictions numériques)). Ces fonctionnalités contrôlent la façon dont vous accédez, copiez ou déplacez les fichiers dans votre propre ordinateur.

Les DRM sont une pratique courante : Microsoft le fait, Apple le fait, Google le fait et même le iPlayer de la BBC le fait. Beaucoup de pays, prenant le parti de ces sociétés contre le public, ont rendu illégal de dire à d'autres comment échapper à ces menottes numériques. Par conséquent, la concurrence ne fait rien pour réprimer cette pratique : peu importe le nombre d'alternatives propriétaires parmi lesquelles vous pourriez choisir, elles vous menottent toutes de la même façon. Si l'ordinateur sait où vous vous trouvez, il peut rendre les DRM encore pires : il y a des sociétés qui aimeraient restreindre ce à quoi vous pouvez accéder en fonction de votre localisation.

Ma vision du monde est différente. J'aimerais voir un monde dans lequel tous les logiciels dans nos ordinateurs — nos ordinateurs de bureaux, nos portables, nos organiseurs, nos téléphones — sont sous notre contrôle et respectent notre liberté. En d'autres mots, un monde où tous les logiciels sont des logiciels libres.

Les logiciels libres, les logiciels qui respectent la liberté, signifient que chaque utilisateur du programme est libre d'obtenir le code source du programme et de changer le programme pour faire ce qu'il veut et aussi qu'il est libre de donner ou vendre des copies, identiques ou modifiées. Cela signifie que les utilisateurs ont le contrôle. Avec les utilisateurs aux commandes des logiciels, personne n'a le pouvoir d'imposer des fonctionnalités désagréables aux autres.

Même si vous n'exercez pas ce contrôle vous-même, vous faites partie d'une société où d'autres le font. si vous n'êtes pas un programmeur, d'autres utilisateurs du programme le sont. Ils trouveront et supprimeront probablement toute fonctionnalité désagréable, comme vous espionner et vous restreindre, et publieront des versions sûres. Vous aurez seulement à choisir de les utiliser — et puisque tous les autres utilisateurs les préféreront, cela se produire généralement sans effort de votre part.

Charles Stross a imaginé des ordinateurs qui enregistrent en permanence tout ce que vous voyez et entendez. Ces enregistrements pourraient être très utiles, tant que Big Brother ne les voit pas et ne les entend pas tous. Les téléphones portables d'aujourd'hui sont déjà capables d'écouter leurs propriétaires sans les en informer, à la demande de la police, de la société de téléphone ou de quiconque connaît les commandes requises. Tant que les téléphones utilisent des logiciels non-libres contrôlés par leurs développeurs et non leurs utilisateurs, nous devons nous attendre à ce que cela empire. Seuls les logiciels libres permettent aux citoyens utilisant des ordinateurs de résister à la surveillance totalitaire.

L'article de Dave Winer suggérait que M. Gates envoie une copie de Windows Vista sur Alpha Centauri. Je comprends l'idée, mais n'envoyer qu'une seule copie ne résoudra pas notre problème ici sur Terre. Windows est conçu pour espionner les utilisateurs et les restreindre. Nous devrions collecter toutes les copies de Windows, de MacOS et de iPlayer pour la même raison et les envoyer vers Alpha Centauri à la vitesse la plus lente possible. Ou simplement les effacer.

Pour les questions et requêtes relatives à la FSF & GNU : gnu AT gnu.org. Autres moyens pour contacter la FSF. Merci d'envoyer des commentaires sur cette page web à webmasters AT gnu.org, envoyer une autre question à gnu AT gnu.org.

Copyright © 2007 Richard Stallman

Verbatim copying and distribution of this entire article is permitted in any medium, provided this notice is preserved.

La reproduction exacte et la distribution intégrale de cet article est permise sur n'importe quel support d'archivage, pourvu que cette notice soit préservée.

Dernière mise-à-jour : $Date: 2007-05-02 00:23:59 $

Traduction : Cédric Corazza.
Révision : trad-gnu AT april.org

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