Objet : Transcription de fichiers son ou de videos de conférences (liste à inscription publique)
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- From: Luk <luk AT incroyableluk.org>
- To: Marie-Odile Morandi <mbottoli AT mailarchi.it>, Transcriptions <transcriptions AT april.org>
- Subject: [Transcriptions] texte de la pituite du 31/10
- Date: Tue, 31 Oct 2023 12:01:49 +0100
J’ai évoqué le concept de
merdification lors d’une précédente chronique et cette fois l’associer aux médias
mais il ne s’agira par de plagier l’extrême droite et sa marque déposée de « Merdias ».
Par médias, je parle des dispositifs matériels qui portent des messages, pas de
ceux qui ont fait profession de produire des contenus pour les fourrer dans un
tuyau.
Un média, c’est un truc qui permet
de porter un message vers un ou plusieurs destinataires. L’air est un média, il
porte la vibration de ma voix jusqu’à vos oreilles à cet instant précis. Mais
ma démonstration ne marche pas du tout pour les lecteurs de la transcription.
Pour eux, c’est la lumière qui portera l’information, sauf bien-sûr s’ils
utilisent une plage braille.
Je réfléchissais récemment à la
façon dont les médias ont tendances à se merdifier les uns après les autres. Sous
l’effet d’un bruit plus ou moins volontaire, leurs utilisateurs migrent tel des
oiseaux fuyant les températures extrêmes vers des médias moins nuls, pour l’instant.
C’est avec mon téléphone pro que
le truc m’a frappé. Le développement ces dernières années des arnaques au CPF ont
achevé le bidule. Je ne décroche plus, je bloque... Si tout le monde fait comme
moi, la téléphonie sera bientôt constituée d’un ensemble de numéros qui se seront
bannis les uns les autres.
Sur internet, le phénomène a
commencé très tôt. Usenet est par exemple tombé dans l’oubli alors qu’il est
réputé pour avoir porté le tout premier spam de l’histoire. Serdar Argic, son nom
sent n’anagramme à plein nez mais à priori c’est une fausse piste, envoyait
automatiquement une réponse à toute personne dont le message contenait le mot anglais
« turkey ». Mais en anglais, « turkey » a un double sens.
Ainsi lors des fêtes de thankgiving, c’était un peu confus. Les américains, recevaient
des messages niant l’absence totale d’implication des turcs dans un autre génocide
que celui perpétré par leurs propres ancêtres sur les autochtones dont ils
fêtaient la générosité en bouffant un tas de dindes mortes. Mais bref, quand je suis allé sur Usenet lors
de mes débuts sur internet, c’était pourri de pubs en tous genres. Je n’ai pas
insisté et les fournisseurs d’accès l’ont rapidement bloqué. Il paraît que ça
existe encore mais le commun des mortels n’a même pas idée que ça ait jamais
existé.
Le mail connaît un destin assez
proche. Ce même commun l’utilise de moins en moins, car leurs messages se
perdent sous des tonnes de spams et de pubs au point qu’ils préfèrent les
messageries des réseaux sociaux. Il en va d’ailleurs de même avec la vraie
poste. Dans une boîte aux lettres, sur 1
kilo de papier, le vrai courrier ne doit représenter guère plus de 50 grammes. Même
les humains d’ailleurs. Ils sont couverts de marques et bouffent largement ce
que la pub leur dit de bouffer. Combien de pub dans un kilo d’humain ? 500 ?
700 grammes ?
Mais l’essence de la
merdification n’est pas de se laisser étouffer par la pub et le spam mais de
faire des choix stratégiques éclairés qui mènent au même résultat. Ces médias en
vertu de leur modèle fermé et propriétaire ne devraient pas avoir de problèmes
de gouvernance et pourtant…
Mon tiercé gagnant est Google en troisième
position qui plombe la qualité des réponses de son moteur de recherche pour balancer
plus de pub, Facebook en second pour qui étaler la merde est élevé au rang d’art
de vivre et Twitter en première position dont le service presse a longtemps
répondu par un émoji caca et qui a plusieurs longueurs d’avances dans tous les
domaines. On suspecte un cas de dopage mais dans ce genre de course, c’est
autorisé.
Mais encore plus fort, ces
réseaux privateurs pourraient se vanter d’au moins être capables de ne pas se
faire parasiter par les spammeurs et les escrocs de tous poils. Mais ce n’est même
pas le cas, tous relaient des pubs louches et notamment pour des contrefaçons
de logiciels libres contenant du code malveillant.
Alors que faire ? Pour le
téléphone, j’ai une idée. Il faut taper les démarcheurs au porte-monnaie. Je
propose le développement d’une app qu’on pourrait nommer « Keep Talking » ou « Whatever »,
parce que « cause toujours » ça fait pas assez startup.
L’idée est que l’application
prendrait l’appel en charge. À chaque blanc dans la conversation, elle enverrait
une phrase de relance du genre : « je ne sais pas trop, j’ai pas bien compris,
vous pouvez réexpliquer ? , Pas trop non, faut voir…. » A ce régime-là, le coût
des campagnes de démarchage devrait devenir insoutenable.
Et pour les médias sociaux ?
Je crois que nous avons déjà la réponse : des logiciels libres, un fédiverse
animé par des humains comportant au moins 1/3 de liberté, 1/3 d’égalité et 1/3
de fraternité.
- [Transcriptions] texte de la pituite du 31/10, Luk, 31/10/2023
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