Re: [DEBATS] Re: [April] emprunt Sarkozy, Michel Rocard, Logiciel libre

[Yvon Rastetter <yvon.rastetter AT arsaperta.com>]

Bonjour,

Patrick a écrit :
> Le lundi 06 juillet 2009, Basile STARYNKEVITCH a écrit :
>   
> > Il y a donc bien en France moyen d'investir d'avantage dans le logiciel 
> > libre: le tissu industriel comme les labos de recherches sont mûrs et 
> > demandeurs pour ça. Et ça crée de l'emploi et augmente la compétitivité 
> > du payx.
> >
> >     
>
>   
Je n'étais pas destinataire de ce message ; je ne connais pas les 
prémisses de ce raisonnement.
Il faut faire attention à la maturité du "tissu" industriel ; cela fait 
trois ans que je m'interroge sur ce tissu
à propos des PME qui constituent la très grande majorité des entreprises.

La maturité n'est malheureusement pas encore là ; il faudra de 
nombreuses années d'acculturation
des patrons de PME pour y arriver ; il faut d'abord qu'ils comprennent 
qu'un système d'information performant
est une condition importante pour leur compétitivité et ensuite que le 
libre le permet mieux que le propriétaire.

Ce "double déclic" est loin d'être acquis ; même  pour la première étape.

C'est le défi des acteurs de l'offre en libre, pour lequel le "tissu" 
est encore faible et
de la conversion des acteurs du propriétaire vers le libre.
Le nombre et la qualité des acteurs ( faible prise en compte actuelle 
des CCI), la complexité des interactions,
sont considérables ; à mon humble niveau, je me coltine avec ce défi.
> Dans le même ordre d'idée, on pourrait leur suggérer le lancer un vaste programme 
> "ordinateur pour tous II", une sorte de "minitel2 positif", avec facilités de 
> s'équiper pour les foyers modestes, de s'instruire, et de se former, le tout se reposant à la 
> fois sur un tissu d'association locales, et du réseau éducatif existants*, conduisant à un niveau 
> de culture du pays plus élevée, et donc une population plus compétitive que la moyenne des pays 
> développés, une population non délocalisable.
>   

L'interaction entre entreprises du libre et association est encore 
faible ; il n'est pas sûr que les mêmes valeurs et les mêmes  objectifs 
soient partagés.
Ce qui est suggéré ici est une sorte de politique industrielle 
participative et décentralisée.
Ce n'est pas pour l'instant dans la culture politique et économique 
française ; le Minitel  au développement duquel j'ai participé, était un 
des derniers avatars
d'une politique industrielle pilotée par le haut.

Ce pourrait être un beau sujet pour les RMLL....mais je ne le vois pas à 
l'ordre du jour de la cuvée actuelle.


À tout à l'heure, peut-être,

Yvon Rastetter