Re: [EDUC] Degrés de liberté (Was :Re: Aff iche partage de logiciel libre - Education)

[cnestel AT free.fr]

----- abardelli AT april.org a écrit :

> Bonjour
> 
> concernant :
> 
> ///OK mais je pense que la liberté 4 ne sera jamais utilisée dans le
> second degré. 

"Ne sera jamais utilisée" me semble excessif.

"La liberté d'améliorer le programme et de publier ses améliorations 
— ce qui suppose, là encore, l'accès au code source" qui constitue
le quatrième degré de liberté peut très bien être utilisée.

La plupart des membres des toutes premières communautés du logiciel libre
en France venaient de l'univers des serveurs Minitel RTC et BBC des
années quatre-vingt. L'immense majorité était constituée d'adolescents,
souvent exclus du système scolaire, et lecteurs assidus de l'Hebdomadaire
Hebdogiciel qui tirait à plus de 80 000 exemplaires et comportait
des listings de codes sources pour Amiga, Atari, Apple II, Commodore 64,
Télestrat, Oric Atmos, etc, que les kids retapaient, amélioraient
et rediffusaient.

Lorsque j'enseignais au collège Jean Lurçat de Saint-Denis mes élèves
programmaient eux-mêmes un serveur Minitel RTC dans un Basic créé par
Laurent Chemla qui intervenait dans ma classe (il était à cette époque
lui-même ado) à des mômes de sixième. L'un deux, quelques années
plus tard crée un compilateur Prolog pour Plan9 (un OS réputé bien
plus puissant que Linux sous licence GNU)...

Le blocage ne provient donc pas potentiellement des gamins et de leurs
capacités d'apprentissage (bien plus efficientes que celle des adultes)
mais du système, dont le système scolaire qui sous l'influence des
lobbies propriétaires, n'a pas souhaité que l'informatique soit 
enseignée dans le secondaire.

Le module informatique, accessible en lycée qu'aux seules
Terminales scientifiques, mériterait lui-même un débat...

Dans ces conditions, le logiciel libre n'existe donc, dans le secondaire
que sous le seul aspect, non pas du quatrième, ni du troisième, ni
du second, mais du seul degré zéro de liberté.

En ce sens, sur le plan pratique, pour l'usager, il n'y a pas grande
différence entre un Freeware et un Logiciel Libre ; si ce n'est bien
sûr l'enjeu de l'interopérabilité des formats de fichiers.

Et en ce qui me concerne, je suis de moins en moins partisan de
promouvoir les logiciels libres en tant qu'outils informatiques.
Le seul usage de l'outil informatique à l'école relève, et je peux
le prouver, de l'influence des lobbies de l'industrie du logiciel
propriétaire.

De plus, compte tenu des conditions réelles d'exercice de
l'enseignement, pour des raisons de DGH, de profs à cheval sur 2, 
voire 3 établissements, de suppressions des groupes, etc;
les élèves utilisent de moins en moins l'ordinateur en classe.

Par exemple, dans mon établissement, comme dans tous les collèges
des Bouches-du-Rhône, on compte 1 ordinateur pour 4 élèves doté
par le CG.

Le principal usage de l'informatique à l'école, dans les collèges,
se concentre sur le vidéoprojecteur, l'appel électronique,
les notes, éventuellement le cahier de texte électronique.








> De plus vu la cible de cette affiche, cette liberté
> (essentielle on est d'accord) si mal comprise,

Si mal comprise par qui ?

>  peut même faire croire
> que n'importe qui peut faire n'importe quoi dans le logiciel et le
> distribuer => Peur, incertitude et doute...

De qui ?

> Donc, peut-être ne pas
> torp insister dessus... 

Je ne parle pas de l'affiche là... Mais promouvoir le logiciel libre
sans parler des degrés de liberté et du copyleft me désolerait au
plus haut point.

Pour info, lorsque je me suis rendu avec Fred et Alix à la mission
E-educ on a réussi à faire inscrire officiellement dans les programmes
de technologie en collège le logiciel libre, et surtout le copyleft
comme alternative au copyright.

Donc non seulement je parle des quatre degrés de liberté à tous
mes élèves, mais chacun d'entre eux doit savoir ce qu'est une licence
libre et travaille principalement qu'avec des images qu'ils vont
chercher eux-mêmes sur le net, sous des licences Art Libre,
voire Creative commons.

Pour autant, je partage ta proposition plus bas en ce qu'elle
distingue habilement la sphère publique de la sphère privée,
tout en reliant les deux.


Pourquoi ne pas mettre quelque chose dans le
> style de : "Les logiciels libres, on peut les télécharger et les
> installer librement, les utiliser à l'école ou chez soi, les diffuser
> entre camarades ou en famille. On peut même les étudier pour
> comprendre leur fonctionnement. 

Librement,
Charlie