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educ - Re: [EDUC] Rev.de.pres : "Quand les profs dessinent l'Ecole du futur" (Edito de Francois Jarraud)

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Rev.de.pres : "Quand les profs dessinent l'Ecole du futur" (Edito de Francois Jarraud)


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Michel Briand <Michel.Briand AT telecom-bretagne.eu>
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Rev.de.pres : "Quand les profs dessinent l'Ecole du futur" (Edito de Francois Jarraud)
  • Date: Tue, 26 Oct 2010 12:47:10 +0200 (CEST)


----- "Briand Michel" <Michel.Briand AT telecom-bretagne.eu> a écrit :

> Bonjour
>
> C'est quand même vite dit
> "/l’enseignement européen est sommé de servir les marchés et la
> rentabilité des entreprises. "
>
> /page web du colloque cité !/
> http://www.skolo.org/spip.php?article1224

Salut Michel,

Vite dit... vite dit... Si tu tapes sur Google les occurrences
"grève pécresse bologne", tu obtiens quand même 23 800 résultats,
et en remplaçant bologne par autonomie : Environ 159 000 résultats.

Par delà le jargon gauchiste un peu rabâché (je te l'accorde), force
tout de même est de rconstater que des réformes comme le socle
commun des connaissances et des compétences, des politiques encouragées
par le Conseil de l'Europe à se "focaliser davantage sur les
compétences que sur les connaissances", les textes de l'OCDE, le processus
de Bologne, les pressions de l'OMC visant à ouvrir les formations
universitaires au marché, etc, ne sont pas des phantasmes.

Dans le colloque que tu cites, tu as tout de même un programme
très copieux et parmi les intervenants Européens un membre de la FSU.
http://www.skolo.org/spip.php?article1224#apercu

Ce n'est pas rien.

> /Je suis responsable de formation à Telecom Bretagne, nous avons un
> conseil des programmes/ /très ouvert./
> /Nous n'avons en quinze ans jamais reçu de directives de notre
> tutelle, ni du medef ou autres pour aller dans ce sens de "servir les
> marchés
> et la rentabilité des entreprises"

Michel,
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, au lieu d'élargir ton horizon tu
te focalises toujours sur la seule école de Telecom Bretagne.
Tu dis que tu n'as jamais reçu de directives du Médef, soit je te
l'accorde volontiers.

Pour autant, traîne encore sur les murs de ma salle de classe dans le
panneau d'affichage officiel une affiche du Syntec (branche SS2i du
Médef) : « Validez le B2i en découvrant les métiers de l’informatique.

http://www.syntec-informatique.fr/actualites/liste-actualites/lancement-de-l-edition-2010-des-concours-validez-le-b2i-en-decouvrant-les-metiers-de-l-informatique-et-a-vos-blogs

Dois-je rappeler que la conseillère TICE de Xavier Darcos, Catherine
Gabay, venait du Médéf ?

Dois-je rappeler que l'audition de la mission e-educ s'est déroulée dans
les locaux du Syntec Informatique branche du Médef ?
http://www.syntec-informatique.fr/bibliotheque/liste-des-publications/rapport-de-la-mission-e-educ-confiee-a-syntec-informatique

Dois-je rappeler les nom des intervenants du futur colloque des décideurs
qui se tiendra le 18 novembre 2010 au Palais Bourbon sur le thème de
l’E-éducation inauguré par Luc Chatel et clôturé par Valérie Pécresse, parmi
lesquels : de vulpillières (société Microsoft) ?

http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:97ZyV6_nc2gJ:forumdesdecideurs.fr/index.php/programme/le_numerique_dans_la_politique_des_savoirs_de_la_craie_a_la_souris/+Le+num%C3%A9rique+dans+la+politique+des+savoirs+de+vulpilli%C3%A8res&hl=fr&strip=1



> De notre propre chef nous avons localement limité le nombre
> d'ingénieurs se formant aux mathématiques stochastiques (pour être trader
> autrement dit).

Michel,

Je n'arrive pas à comprendre pourquoi dans chacune de tes réponses
tu éprouves le besoin de te justifier, comme si sous prétexte que
nous avons eu un différend sur la rhétorique des compétences
dans le système éducatif, j'étais incapable de comprendre qu'il y a
des cas où une approche par compétences peut se justifier.
Et les exemples que tu as cités, tant dans tes pratiques de formation
continue en direction de publics précarisés, que dans ton approche
pédagogique (y compris tes procédures de recrutement des jeunes) m'ont
toujours semblé admirables.
Mais tu ne peux pas utiliser un contexte local pour généraliser
partout.
Cette année, je suis intervenu dans une école d'ingénieurs - l'ENSAM
d'Aix-en-Provence - et, en cogitant pour préparer mes cours,
j'ai découvert une grande cohérence et une grande intelligence dans
les items du C2i dédié aux ingénieurs. Je suis donc capable de
distinguer ce qui est positif de ce qui est devenu un non sens total :
le B2i.

> Le vrai problème c'est le très faible nombre de jeunes intéressés par
> les études scientifiques : il n'y a plus que 15 eleves en L3 de
> physique à l'UBO sur 20 000 étudiants.
> Et il faudrait s'interroger sur la responsabilité de l'enseignement
> disciplinaire éloigné de la vie réelle des mathématiques et de la
> physique en france où nous apprenons à résoudre des "problèmes bien
> posés" mais pas à faire le lien avec les problème du monde physique

Tu poses un autre problème. Et compte tenu du souvenir de tes posts
sur la liste ITIC je ne peux qu'être d'accord avec toi. Dire que
l'informatique est la fille exclusive des mathématiques est aussi
débile que considérer que la théorie de la relativité restreinte
c'est des maths et pas de la physique.

Pour valoriser les sciences dans mon collège, j'explique systématiquement
qu'il n'y a pas de technologie (j'suis prof de techno) sans les
sciences. La preuve ? Sans les découvertes de Thomas Young sur la couleur,
pas d'écrans couleurs un siècle et demi plus tard ! Mais sans Boole
on ne pourrait pas coder chacun des luminophores rouge, vert, bleu composant
un pixel...
Donc dans mes cours je valorise la physique, les maths et toutes les
sciences.
Je vais même faire venir un pote qui enseigne la physique à Marseille
et travaille sur l'invisibilité. De quoi faire rêver les mômes !



> Que certains partagent ce point de vue (phrase citée) que je trouve
> décalé par rapport à la réalité de l'organisation des formations
> universitaires c'est leur droit.
>
> Mais je ne vois pas en quoi l'April devrait adopter ce point de vue
> discutable.

L'April est tenue à une neutralité. Lorsqu'elle reprend une phrase
du plus pur corpus néo-libéral pour critiquer le B2i dans un CP
elle rompt avec sa politique de neutralité mandataire.

Pour autant, le logiciel libre, de par sa définition même s'appuyant
sur les 4 degrés de liberté est antinomique avec une politique
presse-bouton (ce que souhaite Microsoft).

April doit clairement prendre position pour un enseignement de
l'informatique.

April, à l'instar de l'EPI, doit déconseiller d'employer le mot TICE
qui est facteur de confusions entre le matériel et les logiciels
(l'expression englobant les deux sans les séparer).

L'April doit prendre positions pour une authentique exception
pédagogique.

L'April doit encourager l'usage de licences de libre diffusion et/ou
de licences libres.

etc.

Mais je suis sûr que tu partages tous ces points de vue.
Nos différends sont ailleurs.


> Nous formons depuis des dizaines d'années des ingénieurs en laissant
> une place croissante aux compétences plus de 150 enseignants chercheurs
> sont impliqués dans une pédagogie active et décrivent leurs objectifs en
> terme de compétences sans que nous ayons l'impression de céder aux
> marchés.

Tu oublies que ces ingénieurs sont pour la plupart arrivés dans
ton école avec un certain niveau mathématique et physique.
L'ingénierie est, de par sa pratique même, pluridisciplinaire, nodale,
en réseaux de compétences.

Mais de grâce ne mélangeons pas avec des élèves du primaire et du
secondaire que l'on a massacré.

Les contextes ne sont pas les mêmes.

Amicalement,
Charlie




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