Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)
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- From: cnestel AT free.fr
- To: educ AT april.org
- Subject: Re: [EDUC] Manifeste Le numérique pour changer l'École - Sgen-CFDT
- Date: Sun, 27 Feb 2011 12:44:21 +0100 (CET)
----- "Jean-Christophe Becquet" <jcb AT apitux.com> a écrit :
> Bonsoir,
>
> Un acteur de l'éducation à sensibiliser au logiciel libre !
> http://blog.sgen.net/numerique/?page_id=75
>
> Morceau choisi :« Il faut travailler à la création d’une licence
> éducation (sur le modèle des creative commons) qui garantisse la
> paternité des productions et le choix par l’auteur de son utilisation
> à des fins d’enseignement »
>
> Un volontaire pour leur expliquer comment le logiciel libre permet à
> tous d' **Accéder à l’outil** ; de quelle manière il invite chaque
> citoyen à **Maîtriser** et constitue une base formidable pour
> **Développer** ; en quoi il encourage à **Innover, expérimenter** ?
>
> Amicalement
>
> JCB
> --
Jean-Christophe,
Il y a peu de temps, Alexis Kauffman, en réponse à un post
de Rémi Boule sur le "musée des horreurs", avait le 21 février
2011, répondu :
"L'exemple le plus concret qui me vient en tête c'est le Café
Pédagogique, dont le budget dépend directement de Microsoft, et qui ne
publie aucune info autour du libre depuis des années.
Moralité : les enseignants qui sont très majoritairement abonnés au
Café pensent que le logiciel libre n'existe pas.".
Si je partage bien sûr, sur ce point précis, la même analyse
qu'Alexis Kauffman, je considère qu'on ne peut pas seulement
se livrer à ce seul constat.
Ton post participe du même mouvement.
Cela étant dit, je considère en même temps qu'on ne pas faire
l'économie d'un travail d'analyse :
- politique : sur les forces en présence ;
- sémantique et lexical ;
- idéologique
afin de savoir si l'on a affaire à une collusion de circonstances
entre différents acteurs (Microsoft, Sgen-CFDT, Café pédagogique,
une partie du PS et de l'UMP) ou à une convergence entre un certain
nombre de points vues sur l'école, la révolution numérique et
la société.
Ce travail prendra du temps. C'est la raison pour laquelle,
afin de ne pas sombrer dans une polémique stérile consistant
à déclamer en quoi "socle commun des connaissances et des
compétences", B2i, livret de compétences, "informatique outil",
informatique privatrice de libertés, PISA, c'est du pareil au même,
j'ai préféré passer par un détour : constituer un corpus de
références afin que l'April en matière d'éducation s'inscrive
réellement dans une alternative et ne se limite pas seulement à
la promotion de l'open source.
Voilà, entre autre, pourquoi j'ai mis cette news dans le fil
Education de news du groupe de travail Education de l'April :
"Colloque : "le socle commun en France et ailleurs", les 3 et 4
décembre 2010, organisé par le SGEN CFDT".
http://wiki.april.org/w/News_education_novembre_2010#.5BSgen.5D_Colloque_:_.22le_socle_commun_en_France_et_ailleurs.22.2C_les_3_et_4_d.C3.A9cembre_2010.2C_organis.C3.A9_par_le_SGEN_CFDT
Cette information a fait l'objet de nombreux articles sur
le site du Café pédagogique.
Il n'y a pas l'ombre d'une contradiction entre les positions
du Café pédagogique et le texte de "manifeste numérique" du Sgen
CFDT que tu réfères.
Aussi, si je peux concevoir,dans un cadre purement "tactique"
que l'un d'entre nous joue les candides "pour leur expliquer comment
le logiciel libre permet à tous d' **Accéder à l’outil** ; de quelle
manière il invite chaque citoyen à **Maîtriser** et constitue une base
formidable pour **Développer** ; en quoi il encourage à **Innover,
expérimenter**" uniquement afin de mettre en lumière leur
vision propriétaire sous-jacente du numérique ; cela ne peut être
qu'à la seule et unique condition d'une réponse officielle de
l'April inscrite dans un tout autre contexte :
- Nous devons volontairement éviter l'emploi du mot "outil"
générateur de confusions entre "hardware" et "software".
Cf. la phrase dans le texte : "Par « accès à l’outil », il faut
entendre le matériel dans ses différentes formes".
- Mettre en avant la nécessité d'un véritable enseignement
de l'informatique fondé sur un corpus de connaissances disjoint
de l'apprentissage de tel ou tel logiciel, permettant de
comprendre les paradigmes sous-jacents aux usages de tous ceux
relevant de la même classe ;
- Expliquer en quoi seules les licences libres sont en adéquation
avec une authentique culture académique où il est d'usage
de citer ses sources et l'égalité des droits d'accès aux
savoirs.
- Expliquer en quoi, en même temps, le numérique constitue
un nouveau paradigme aussi fondamental que l'imprimerie
qui modifie considérablement la représentation des connaissances
sans pour autant déqualifier, bien au contraire, les anciens
modèles.
Par exemple, le simple usage d'un moteur de recherche basé
sur de l'indexation plein texte nécessite une approche lexicale
qui accroit la fracture scolaire entre les élèves disposant
d'un lexique plus riche à la maison, comme le démontre pour une
fois à juste raison Jacques Attali, des élèves ne disposant
pas d'une même richesse de vocabulaire.
De ce fait, une phrase de type "l’outil doit être mis au service
de la réduction des inégalités", comme on peut la lire dans
le texte du Sgen, n'a strictement aucun sens ; à moins de
considérer que tout est outil et l'être humain une machine.
Dans cet exemple précis, l'usage efficient d'un moteur de
recherches ne renvoie pas à l'usage d'un outil mais à
une richesse de vocabulaire.
J'arrête là pour le moment.
Librement Charlie
- Re: [EDUC] Manifeste Le numérique pour changer l'École - Sgen-CFDT, cnestel, 27/02/2011
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