Re: [EDUC] Manuels scolaires libres

[cnestel AT free.fr]

Salut Daniel,

J'ai décidé de quitter l'April, c'est-à-dire de ne pas renouveler
ma cotisation. J'expliquerai les raisons en septembre sur toutes 
les listes éducatives où mes positions sont perçues comme étant celles 
de l'April, alors que ce sont les miennes.
Amener l'April à prendre des positions permettant d'obtenir des
décisions politiques, juridiques et réglementaires favorables au 
développement du logiciel libre et aux biens communs informationnels 
dans l'Education devient trop chronophage et trop compliqué. 

Pour autant je ne m'interdirai pas d'écrire les listes de l'April 
et ce d'autant plus librement que je n'aurai plus rien à voir avec
cette association.

Mais en fait, je n'écrivais pas pour te dire cela.

Même si on s'est pris la tête sur d'autres listes sur l'Open Source
et d'autres sujets encore. Pardonne moi, mais dès que je vois ton
nom sur une liste je ne peux pas m'empêcher de sourire intérieurement
en pensant au mouvement du 93 que nous avons partagé durant les
deux mois de grève : 

Pourquoi le neuf trois a-t-il été le premier département de France
à compter des réseaux pédagogiques sous GNU/Linux ?
Pourquoi Framasoft est-il né dans le 93 ?
Parce qu'ils étaient meilleurs techniciens que les autres ?

Non à cause de cela mai-juin 1998 :

"Le Conseil Général prit l’engagement de " câbler " des collèges tout en 
s’inquiétant des formations nécessaires à l’introduction des technologies 
de réseau. Lors de l’entretien avec M. Mella, fut exposée la nécessité 
de former les enseignants aux logiciels libres, notamment au système 
d’exploitation Linux, un unix-like. En aucun cas, nous ne souhaitons 
que les crédits qui allaient être débloqués à la suite du mouvement de grève, 
soient dévoyés dans des formations et l’achat de licences qui renforceraient 
l’emprise d’une multinationale sur le système éducatif.

Or, des rumeurs alarmantes font état d’une " microsoftisation " 
des moyens obtenus.

Le mouvement du 93 ne saurait tolérer un détournement néo-libéral alors 
qu’il lutte pour l’égalité des droits d’accès aux savoirs , donc aux " 
sources ",
dans l’éducation.

De fait, les membres de la commission " Nouvelles Technologies "

S’inquiètent :

- du manque d’information, en ce qui concerne la destination des fonds ;
- du manque de transparence tant sur les choix matériels et logiciels, 
que sur leur destination et de leur implantation dans les établissements ;
- des critères selon lesquels sont accordés les heures de décharge ;
- des politiques menées en matière de formation des personnels enseignants 
à ces nouvelles technologies, notamment de l’absence de toute proposition 
aux logiciels libres dans le PAF (plan académique de formation des 
personnels) ;
- du manque de coordination et de cohérence entre les instances de tutelle 
régissant l’éducation nationale entre elles et vis à vis des collectivités 
territoriales (Conseils Généraux, Conseil Régional) ;
- de la politique du ministère qui semble se décharger de ses responsabilités 
sur la décentralisation, accroissant les inégalités territoriales, 
privilégiant 
les logiques consuméristes au détriment des logiques cognitives et des 
logiciels libres.  

Exigent :

- que soient rapidement communiqués à l’Assemblée Générale, dans le cadre 
d’une transparence de l’information, les éléments ayant trait à ce dossier, 
et notamment le nom du responsable chargé de la gestion du budget consacré 
aux nouvelles technologies du plan de rattrapage du 30 avril, à la suite 
du mouvement de grève ;

- qu’une délégation de parents et enseignants représentants de l’Assemblée 
Générale des établissements en lutte du 93, soient reçus par : 

* M. Mela, chargé de mission aux Nouvelles Technologies pour la Seine 
Saint-Denis
* Madame Bardi, conseillère auprès du Recteur de l’académie de Créteil aux 
Nouvelles 
Technologies
* Des responsables des collectivités territoriales : Conseil Régional, 
Conseil Général ;

- qu’aucune décision de dotation ne soit prise sur une base inégalitaire ;

- que le choix matériel et logiciel ne soit pas imposé par une administration 
inféodée 
à une multinationale du logiciel. Les logiciels libres ne doivent plus être 
ignorés 
par les décideurs de l’éducation nationale ;

- que des formations aux logiciels libres (système d’exploitation de type 
unix-like 
tels que Linux, Samba et applicatifs libres) soient proposées, et en nombre 
suffisant, 
dès l’année scolaire en cours,

- que chaque établissement doté d’un réseau bénéficie d’au moins " une 
personne ressource" 
avec des heures de décharge suffisantes, intégrées dans son temps de service ;

- une formation sur site, dédiée à la culture réseau ainsi qu’au travail 
coopératif, 
pour les équipes éducatives qui en feraient la demande ;

- des accès Internet, en nombre suffisant, accessibles accessible aux élèves 
dans le cadre du travail pédagogique (Internet ne doit pas rester confiné 
à la salle des profs) 

(j'espère que ces textes de juin 1998 ne disparaîtront pas du net,
parce que sinon ce sera perdu pour toujours :)

Réf : http://users.skynet.be/aped/Forum/EtatsGen/EG0.html

A lire aussi ce texte rédigé au collège Sisley de l'Ile-Saint-Denis 
(même si c'est un peu neuneu) :
L’ordinateur : vous en avez rêvé, Allègre l’a fait !
http://users.skynet.be/aped/Forum/EtatsGen/EG2ordinateur.html

Alors aujourd'hui on en est où ? A "hacker" le B2i dans les manifestations
officielles de l'April ?
Comment expliques-tu une telle régression ?

Librement plus que jamais
Charlie