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educ - Re: [EDUC] Autour des Fab labs, pédagogie, MOO C, fravail collaboratif/travail coopératif

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Autour des Fab labs, pédagogie, MOO C, fravail collaboratif/travail coopératif


Chronologique Discussions 
  • From: David Chemouil <david AT chemouil.fr>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Autour des Fab labs, pédagogie, MOO C, fravail collaboratif/travail coopératif
  • Date: Tue, 23 Jul 2013 12:51:39 +0200

Hello Charlie

Le 22/07/2013 20:31, cnestel AT free.fr a écrit :
En premier lieu les MOOC.
[snip]

Un article intéressant qui ne figure pas je crois dans la longue liste de M. Briand mais qui me semble intéressant, quand bien même on ne partagerait pas toutes ses vues ou conclusions :
<http://internetactu.blog.lemonde.fr/2013/03/01/cours-en-ligne-massifs-et-ouverts-la-standardisation-ou-linnovation/>

Globalement, du point de vue éducation, je suis assez circonspect. Pour avoir testé plusieurs cours (comme élève et comme prof, pour voir ce que faisaient certains enseignants-chercheurs réputés), on peut quand même observer une philosophie sous-jacente que je trouve douteuse. Comment qualifier ça ?

De manière très caricaturale, je trouve qu'il y a une tendance à avoir des représentations et d'organisations américano-centrées (oui, même pour faire de la science "dure", la question "d'où parles-tu ?" a du sens), une déqualification du savoir au profit de la connaissance découpable en items (les "compétences", finalement), un côté "la culture générale en 40 leçons", un pragmatisme qui a ses bons côtés mais qui évacue certaines approches (elles aussi criticables, mais tout autant valables, comme l'approche plus axiomatique, disons, "d'Europe occidentale"), une forme de consumérisme et enfin une tendance à la standardisation de la pédagogie.

Et des contraintes structurelles bien sûr : quel suivi (et évaluation) avec des milliers d'étudiants ? comment construit-on une relation inter-personnelle avec le prof ?

Enfin tout ceci est mâtiné d'un discours sous-jacent oscillant entre l'idéal capitaliste (quand on veut, on peut, c'est qu'une question de motivation ; impasse sur les déterminations économiques, socio-culturelles, psychologiques) et une approche vaguement libertaire (genre "le désir va venir tout seul, de lui-même") qui nous replonge dans les expériences pédagogiques des années 50-60 qui, si elles étaient séduisantes sur le papier, ont plutôt échoué (ex : "libres enfants de Sommerville").

Pour ma part, je n'adhère absolument pas aux discours alarmistes selon lesquels les problèmes d'ennui, d'apprentissage et de "niveau" (réels ou supposés) viennent de l'école, hormis très marginalement. Le problème est avant tout dans la Société.

Tout ça certainement pas pour dire qu'il faut rejeter les MOOCs : je serais bien idiot de dire ça vu que j'y ai aussi trouvé de bons cours ; mais plutôt pour appeler à ne pas oublier le but (l'éducation) au profit de l'outil (le MOOC). Ce qui est bien, c'est que ça a le mérite de faire se (re-)poser des questions sur la structuration des cours (le plus intéressant pour moi: découper le cours en capsules et pas en créneaux bloqués de 1h30 ou 2h).

Bref, il y aurait encore beaucoup à dire... une autre fois.

david



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