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educ - Re: [EDUC] Autour des Fab labs, pédagogie, MOO C, fravail collaboratif/travail coopératif

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Autour des Fab labs, pédagogie, MOO C, fravail collaboratif/travail coopératif


Chronologique Discussions 
  • From: Briand Michel <Michel.Briand AT telecom-bretagne.eu>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Autour des Fab labs, pédagogie, MOO C, fravail collaboratif/travail coopératif
  • Date: Wed, 24 Jul 2013 10:11:09 +0200

Bonjour

Le débat critique sur les MOOC est une bonne chose parce que les MOOC c'est à la fois une "centralisation" possible autour des meilleurs cours des très grandes universités américaines
mais c'est aussi une ouverture aux savoirs rendus accessibles et l'expérimentation de formes d'apprentissage collaboratifs.

Sur ce volet co-apprendre, l'expérience du 1er Mooc francophone sur "internet tout y est pour apprendre" a été particulièrement positive
Avec des moyens modestes (environ 2 mois  x 4 personnes)  le cours a rassemblé plusieurs centaines de participants (1300 inscrits)
dans une dynamique où chaque semaine des dizaines de contributions étaient proposées.

Et quand je vois l'inconséquence de l'EN qui met au programme des prépas l'enseignement de la programmation et de python pour toutes les classes prépas de France
je me dis qu'un MOOC serait un excellent outil pour une communauté d'apprentissage de centaines de profs
qui doivent s"y mettre avec pour toute formation les 2 jours de stages proposées par des dizaines d'écoles d'ingénieurs en France.

Demain pour la formation des enseignants des collèges et lycées qui voudraient s'impliquer dans l'enseignement de l'informatique,
pour les formations autour du développement durable de millires de professeurs des écoles
et d'autres domaines à introduire les MOOC me semblent un moyen intéressant de formation ouverte et à distance et d'apprentisage des pratiques collaboratives


Organiser un MOOC pour les centaines de profs de prépas couterait de l'ordre de 100 000 € pour animer la communauté
et pourtant l'EN n'a mê
me pas l'idée de le proposer ..
et chaque école (ou groupement d'écoles)  hésite à se lancer dans un contexte de restriction budgétaire.

Pour ce volet le MOOC est un excellent moyen d'expérimenter à petite échelle de nouvelles formes d'apprentissage
Je dis bien à petite échelle parce que cette évolution qui pour moi est une innovation de rupture ne concerne que quelques pour mille d'élè
ves ou d'enseignants
A l"Institut M
ines T
elecom qui a une démarche pro active sur le sujet
il n'y a eu
q
ue que 2 M
OOC de réalisés en 2012-13 (
à Telecom Bretagne)
et l'
objectif est d'un MOOC par école dans les deux années à venir soit moins d'un pour cent de la formation !
NB les deux MOOC réalisés en 2012-13 sont reconduits cette année malgré le travail "en plus" que cela demande aux enseignants qui s"y impliquent

Mais dans les universités on est loin de cela,  même pas un pour mille !

 Parce que c'est là aussi que les MOOC sont une ouverture :
Il n'y a à ma connaissance qu'une université en France inscrite à l'Open Course Ware et qui propose une plate forme des cours réutilisables
alors qu'il y en a 30 en Espagne.

Et souvent les personnes qui sont réservées sur les MOOC sont aussi celles qui ferment à clé les cours

Cela fait des années que je propose que les contenus pédagogiques d'une école soient accessibles aux enseignants des autres écoles et même cela c'est très difficile.
Les universités et écoles en Bretagne coopérent dans l'"Université européenne de Bretagne"
mais pour autant il faut être inscrit au 
mastère X de l'université Y pour avoir accés aux contenus en intranet
les autres étudiants de l'université en général n"y ont pas accès,
les étudiants d'un mastére analogue d'une autre université non plus
 ni les enseignants des autres établissement

Pourquoi ?
C'est la politique du chacun pour soi, fermé à clé qui prédomine en France

Il ne s'agit pas d'imposer le partage mais de le suggérer
et la responsabilité des présidents d'université de l'EN mais aussi des membres des CA qui ne posent pas la question est énorme
ce sont eux qui défendent cet archaisme d'avant le numérique du non collaboratif.

Et pourtant s'ouvrir marche !
A Telecom Bretagne aucun prof n'a refusé la licence CC proposée pour les cours mis sur le web.
Des dizaines d'élèves suivent des MOOC externes
et dans le projet de réforme il est proposé qu'un élève valide 5 à 10 ¨% de ses crédits en dehors des formations de l'école
parce qu'apprendre à apprendre est de plus en plus essentiel pour la formation tout au long de la vie.

Le blog de l'innovation pédagogique propose 40 innovations (pour 120 enseignants) sous licence CC ..
Nous ne sommes pas différents des autres écoles ou universités juste un peu d'ouverture à la coopération,
 un passé d'acteur "autour du libre" et une direction de la formation ouverte à cette démarche.

D
epuis deux ans je propose d'élargir ce blog pour y proposer non des centaines mais des milliers d'innovations si on passe à l'échelle des dizaines de milliers d'enseignants du supérieur,
donner à voir et partager n'est pas dans la pratique culturelle  majoritaire des enseignants
mais cela avance douc
ement et j'espère y arriver cette année


E pour cette interpellation des enseignant,  des conseils d'administration des universités sur la collaboration et le savoir ouvert
je pense que les MOOC sont une innovation de rupture
qui peux nous permettre de faire avancer les idées du libre et du partage.

Et bientot des "educremix" à l'image des "biblioremix" pour croiser les innovations !
Essayons et ouvrons l'échange !

Cordialement



David Chemouil a écrit :
Hello Charlie

Le 22/07/2013 20:31, cnestel AT free.fr a écrit :
En premier lieu les MOOC.
[snip]

Un article intéressant qui ne figure pas je crois dans la longue liste de M. Briand mais qui me semble intéressant, quand bien même on ne partagerait pas toutes ses vues ou conclusions :
<http://internetactu.blog.lemonde.fr/2013/03/01/cours-en-ligne-massifs-et-ouverts-la-standardisation-ou-linnovation/>

Globalement, du point de vue éducation, je suis assez circonspect. Pour avoir testé plusieurs cours (comme élève et comme prof, pour voir ce que faisaient certains enseignants-chercheurs réputés), on peut quand même observer une philosophie sous-jacente que je trouve douteuse. Comment qualifier ça ?

De manière très caricaturale, je trouve qu'il y a une tendance à avoir des représentations et d'organisations américano-centrées (oui, même pour faire de la science "dure", la question "d'où parles-tu ?" a du sens), une déqualification du savoir au profit de la connaissance découpable en items (les "compétences", finalement), un côté "la culture générale en 40 leçons", un pragmatisme qui a ses bons côtés mais qui évacue certaines approches (elles aussi criticables, mais tout autant valables, comme l'approche plus axiomatique, disons, "d'Europe occidentale"), une forme de consumérisme et enfin une tendance à la standardisation de la pédagogie.

Et des contraintes structurelles bien sûr : quel suivi (et évaluation) avec des milliers d'étudiants ? comment construit-on une relation inter-personnelle avec le prof ?

Enfin tout ceci est mâtiné d'un discours sous-jacent oscillant entre l'idéal capitaliste (quand on veut, on peut, c'est qu'une question de motivation ; impasse sur les déterminations économiques, socio-culturelles, psychologiques) et une approche vaguement libertaire (genre "le désir va venir tout seul, de lui-même") qui nous replonge dans les expériences pédagogiques des années 50-60 qui, si elles étaient séduisantes sur le papier, ont plutôt échoué (ex : "libres enfants de Sommerville").

Pour ma part, je n'adhère absolument pas aux discours alarmistes selon lesquels les problèmes d'ennui, d'apprentissage et de "niveau" (réels ou supposés) viennent de l'école, hormis très marginalement. Le problème est avant tout dans la Société.

Tout ça certainement pas pour dire qu'il faut rejeter les MOOCs : je serais bien idiot de dire ça vu que j'y ai aussi trouvé de bons cours ; mais plutôt pour appeler à ne pas oublier le but (l'éducation) au profit de l'outil (le MOOC). Ce qui est bien, c'est que ça a le mérite de faire se (re-)poser des questions sur la structuration des cours (le plus intéressant pour moi: découper le cours en capsules et pas en créneaux bloqués de 1h30 ou 2h).

Bref, il y aurait encore beaucoup à dire... une autre fois.

david




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