[EDUC] Re : Re: Re : Re: Re : Re: promouvoir le libre en lycée

[cnestel AT free.fr]

----- Pascal Fautrero <pascal.fautrero AT ac-versailles.fr> a écrit :
> Bonsoir,
gner.
> 
> Désolé de me focaliser sur ce détail dans la discussion, mais est-il
> possible d'avoir un petit développement sur le "SaaS comme technologie
> non libre" ?
> 
> Merci

Bonsoir,

Vous avez invité à en 2012 Richard Stallman dont je suis en train d'écouter
la conférence que tu as contribué avec Louis-Maurice et d'autres à monter
pour voir s'il parle du SaaS.  J'arrive au bout de sa conférence
et je crois qu'il n'a pas traité le sujet.
http://webtv.ac-versailles.fr/spip.php?article871

Mais tu trouveras sur le net une littérature très abondante qui 
martèle en quoi le SaaS (que Richard Stallman préfère qualifier SaaaS,
"service comme substitut de logiciel" ou "SaaSS") quand bien même
serait-il composé de logiciels "Open Source" aliène les libertés
des utilisateurs.

Il y a quelques jours encore à peine, Richard Stallman vient de donner 
une conférence à  l'école centrale où une fois de plus il a fustigé le SaaS 
comme
le relate aujourd'hui le site des Echos.
http://business.lesechos.fr/directions-numeriques/0203965181304-richard-stallman-deconseille-le-cloud-public-aux-entreprises-105681.php

Tu trouveras un développement ici :
https://www.gnu.org/philosophy/who-does-that-server-really-serve.html

Pour ce qui me concerne le SaaS ce n'est pas seulement une forme
post-moderne delogiciel privateur, c'est l'externalisation de
l'informatique de service public, donc une perte de souveraineté
bâtie sur un modèle économique aberrant.

De plus, le fait de dire que c'est du service tient bien sûr de
l'escroquerie. Les services — étant consommés dans le même temps nécessaire 
pour 
les produire — sont considérés comme n'étant pas « stockables ».
Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Service_%28%C3%A9conomie%29

Donc le SaaS ce n'est même pas du service mais, comme disait Marx :
du travail socialement mort, puisqu'il consiste à l'instar du modèle
économique privateur de vente de licences à revendre - à louer plutôt -
plusieurs fois le même "produit".

Microsoft avec Windows 10 est déjà sur ce marché, puisque les
utilisateurs pourront s'authentifier d'emblée grâce aux identifiants d'Azure 
Active Directory sur les réseaux locaux mais surtout vers les applications
externes via le cloud. Le voilà le nouveau logiciel privateur.

La seule réponse sur laquelle on aurait dû se battre a été formulée
une fois de plus - hé oui, toujours lui !!! - par Richard Stallman
dans le texte : "Mesures à la portée des gouvernements pour promouvoir 
le logiciel libre".
https://www.gnu.org/philosophy/government-free-software.fr.html

C'est ces positions, en tous cas le groupe educ de l'April aurait
dû défendre depuis longtemps. Convergent ici nos positions d'enseignants
attachés au service public d'éducation et de libristes.

Lutter contre l'externalisation du service public d'éducation c'est
un pas en avant pour le libre dans l'éducation.

Bien à toi,
Librement,
Charlie