Re: [EDUC] Suggestion visibilité logiciels libres (principalement suite bureautique)

[Étienne ANDRÉ <etienne AT intendancezone.net>]

Salut,

----- Mail original -----
> De: "Judicael Courant" <Judicael.Courant AT free.fr>

> Le ven. 23 sept. 2016, Étienne ANDRÉ <etienne AT intendancezone.net> a
> écrit :
> > Pas mal comme démarche, même si la plupart des professionnels ne
> > pourront pas se permettre de le faire : même s'il s'agit de
> > logiciels
> > libres qui forment des communs, j'imagine assez mal mettre une
> > telle
> > mention dans des documents administratifs de mon établissement,
> > neutralité du service public oblige.

> Je comprends l'argument. Et j'aimerais qu'il soit appliqué quand il
> s'agit effectivement de prosélytisme de la part de sociétés
> commerciales. Malheureusement, dans mes salles de TP :
> 
> * on voit en gros la mention «Microsoft Windows» assortie du logo
>   lorsque les PC démarrent sous cet OS (alors que sous GNU/Linux, les
>   mentions sont nettement plus discrètes, au point que certains
>   élèves croient être sous Windows !) ;
> 
> * sur les unités centrales, on a eu droit plus d'une fois à du
> «designed
>   for Microsoft Windows» et on a bien en évidence la marque du
>   constructeur et le nom du modèle (DELL notamment).

Bon, on n'en est pas non plus au no-logo comme règle absolue dans 
l'éducation. Mais il est vrai que les fonds d'écran avec la marque du 
fabricant du PC ou l'éditeur de l'OS, ça ne me plaît guère. Et les étiquettes 
idiotes, j'ai tendance à les enlever : d'abord elles m'énervent, ensuite ça 
fait moins "matériel neuf" et cela contribue un peu à dissuader le vol (sans 
représenter non plus une première dégradation de l'aspect qui pourrait 
laisser arriver les dégradations suivantes, théorie du carreau cassé)

> Pire : beaucoup de gens disent «excel» au lieu de «tableur» et «word»
> au
> lieu de «traitement de texte» et «office» au lieu de suite
> bureautique,
> au point de ne plus être en mesure d'imaginer qu'il existe d'autres
> possibilités que les outils Microsoft : c'est le principe de la
> novlangue d'Orwell. Et là, on est vraiment dans le lavage de cerveau

Je résiste activement, et ça paie : dans mon entourage professionnel, tout le 
monde comprend. A terme, je pense que ça fera tache d'huile. Dans un registre 
proche, quand j'ai commencé à utiliser le mot "courriel" vers 2003, ça 
semblait vraiment ingagnable comme combat. Une douzaine d'années après, c'est 
en train de se retourner, et ce sont les gens parlant de mail/mèl qui 
commencent à avoir du mal à se faire comprendre.

> Mais n'y a-t-il pas une différence entre faire de la pub pour une
> société commerciale et de la pub pour un logiciel libre ? Et n'est-ce
> pas au contraire donner une ouverture d'esprit à nos élèves que de
> leur montrer des outils qu'ils ne connaissent pas ?

Non, à partir du moment où l'on utilise une partie du support (papier ou 
autre) pour communiquer autre chose que ce que l'administration a besoin de 
communiquer, on entre dans le registre de la réclame. Si je me permettais 
demain de sortir des documents avec "réalisé avec LibreOffice", je craindrais 
aussitôt ouvrir une brèche et voir arriver des masses de "KrosoftOffice fait 
ça mieux que les autres" en bas de toutes les pages.

C'en est au point que nous ne marquons pas les états de nos logiciels libres 
de base de données non plus, alors que spontanément cela aurait été 
justifiable en tant que traçage de démarche qualité. Mais je vais peut-être 
consulter les collèges de OpenAcadémie sur ce point, peut-être qu'on peut 
transiger (en écrivant en caractères gris et non pas noirs...)

Librement,

-- 
Étienne ANDRÉ
http://www.intendancezone.net
Tél direct 01 48 99 99 22