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educ - Re: [EDUC] des collégiens installent Linux pour des écoliers

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] des collégiens installent Linux pour des écoliers


Chronologique Discussions 
  • From: "William Gambazza" (wgambazza AT yahoo.fr via educ Mailing List) <educ AT april.org>
  • To: educ AT april.org, Mathias Damour <mathias.damour AT gmx.fr>
  • Subject: Re: [EDUC] des collégiens installent Linux pour des écoliers
  • Date: Tue, 4 Jul 2017 17:04:04 +0200
  • Authentication-results: vip.april.org; dkim=pass reason="2048-bit key; unprotected key" header.d=yahoo.fr header.i= AT yahoo.fr header.b=pARvyLxA; dkim-adsp=pass; dkim-atps=neutral

Le 04/07/2017 à 00:43, Mathias Damour a écrit :
> Bonsoir,
Bonjour,

>
>...
> N'étant pas spécialement "technique" (tout est relatif...) j'avais en
> tête aussi des domaines autres que "trifouiller le serveur", genre
> confier parfois la garde du CDI à des élèves, permettant qu'il soit
> ouvert plus longtemps, et/ou que le professeur-documentaliste puisse
> faire valoir sa qualité de professeur (ils le réclament il me semble) en
> assistant un autre prof sur un projet ou en prenant des élèves
> permettant de diviser des classes à l'occasion, etc.
"trifouiller le serveur" n'avait d'autres buts de rester dans le domaine
informatique au plus près de l'objectif de cette liste (puisque
visiblement, il ne faut pas trop s'en écarter ces derniers temps ...)
Mais effectivement, la vision sur d'autres postes peut aussi s'envisager
sans oublier que le mêmes remarques peuvent s'y appliquer; j'y
reviendrai un peu plus bas ...

>...
> Est-ce que cette salle est bien utilisée en général ? J'aurais tendance
> à penser que les habitudes, traditions et règles et usages établis sont
> plus puissants que les questions matérielles...
>
Je pense que cela dépend beaucoup des équipes dans chaque EPLE. Dans
celui ou je suis et les quelques que j'ai pu "visiter" auparavant, cela
n'était pas si mal mais devait sûrement être perfectible.

> ....
> Je dirais que les élèves jouent le jeu qu'on leur donne à jouer ....
Désolé de vous l'apprendre mais à ces âges là, non, cette assertion
n'est pas une vérité mais un généralité pas du tout transposable à tous
les élèves ....
Certains, comprennent et respectent tout à fait les rêgles du jeu et
d'autres auront beaucoup de mal à résister à la tentation des les
contourner .... est-ce en soi malsain ?
Dans un EPLE, avec du matériel financé par la collectivité territorial
pour le bien commun : OUI !


>
> Je trouve intéressant de relever le paradoxe suivant : dans une famille,
> on confiera souvent à un enfant de 10 ou 12 ans la surveillance d'un(e)
> plus petit(s) pendant un temps raisonnable, tandis que dans le cadre
> scolaire, on considérera que des 14 ou 15 ans, donc nettement plus
> grands, ne peuvent pas être laissés seuls 10 minutes...
>
Beau paradoxe mais dont la transposition au domaine de l'éducation ne
tient pas :
(HORS SUJET : je ne pense pas que je laisserai mon ainé surveiller ma
cadette quand il aura 10 ans. C'est mon opinion personnelle mais ma
vision de son rôle n'est pas qu'il soit en posture de surveillance mais
de frère. chacun voit midi à sa porte. Je considère qu'il vaut mieux lui
laisser de la liberté pour s'émanciper sur d'autres axes)

Le problème avec cette transposition est que les parents connaissent
l'enfant à qui ils confient depuis bien plus d'année qu'un prof ne
connaît ses élèves, d'autant plus qu'ils lui confient la surveillance
d'un autre de leurs enfants (quand c'est pas plus) qu'ils connaissent
tout autant.
Un prof les connaît bien moins surtout s'il les voit moins selon vos
propositions. D’où la potentielle réticence à confier du matériel qui
n'appartient même pas au prof mais dont il a la responsabilité de la
préservation


> Ma thèse, c'est que dans l'absolu, un fonctionnement tout-à-fait
> différent est possible, que ce soit avec des élèves de 17, 13 ou 10 ans
> par exemple.
> Dans un autre système, avec d'autres règles du jeu/de fonctionnement,
> les élèves se sentiraient responsables, il pourrait devenir normal
> qu'ils travaillent tout seuls dans une salle, quitte à aller chercher
> des renseignements auprès d'un profs qui ne viendrait pas de lui-même
> dans la salle, ils prendraient des initiatives, rendant les
> interventions des enseignants toujours nécessaires mais beaucoup plus
> légères et déchargée de beaucoup d'aspects. Cela dit, mettre en place
> cela est c'est une affaire difficile et une longue à mettre en place, un
> changement comparable à faire évoluer un système politique...
La seule possibilité que j'y vois, mais ce n'est que mon humble avis,
est de mettre cela en place dès les premiers âges mais effectivement
cela révolutionnera le système de façon très profonde et donc longue.
Mais est-ce seulement efficace ? Qu'y gagneras-t-on vraiment ? Cela
gommera-t-il les inégalités ? .... autant de réponses à fournir dont les
preuves ne sont pas encore là pour justifier d'un tel changement


> ...
> Je parlais des préparation des enseignants. L'idéal selon moi, ce serait
> qu'on fournisse à l'enseignant qui débute à un niveau ou en général tout
> le « matériel » pour qu'il puisse se lancer presque sans délai, sans
> qu'il ai à se débattre pour trouver ou recréer tout seuls ce matériel (à
> moins qu'il y tienne vraiment). Et en contre-partie qu'on demande à
> chaque enseignant de contribuer aux ressources communes qui permette que
> ce soit possible.
C'est oublier qu'il s'agit ici, dans le cas d'un prof, non de
"consommer" un contenu, ce que vous décrivez sans le dire, mais au
contraire de se l'approprier dans toute sa profondeur et de le
maîtriser suffisamment pour se sentir capable de l'expliquer à un niveau
donné. Cela nécessite inévitablement un temps d'appropriation de
contextualisation de chaque prof vis-à-vis du contenu dont il ne peut se
soustraire sauf à faire du pré-mâché peu ragoutant pour les élèves.
Ceux-ci raffolent de contenu présenté avec entrain mais fuient tout
contenu simplement "balancé".


>
> À moins de développer la bivalence, la polyvalence, assurer plusieurs
> disciplines.
> La spécialisation disciplinaire me semble largement une affaire de
> posture et de tradition, ou d'identité professionnelle, plutôt que de
> incapacité réelle à s'occuper de plusieurs disciplines.
Ce débat est sans fin mais je fais partie de ceux qui croient au
contraire qu'à partir d'un certain niveau d'étude, le contenu à délivrer
nécessite un recul qui ne peut être acquis que par une spécialisation.
Il n'est pas question de tradition mais de réflexion : il n'est pas
identique de "consommer" un savoir et de le "délivrer" (ce n'est pas le
bon mot, car cela fait livreur et ce n'est plus la posture de
l'enseignant de nos jours). Le niveau de maîtrise dans le second cas
doit nécessairement être supérieur

> Dans d'autres métiers, on passe d'un domaine à un autre, un technicien
> ou ingénieur agronome ou forestier ou agronome va faire du juridique, de
> la vente, du management... Et changer au bout de quelques années, c'est
> courant.
Sauf que dans ce cas, j'insiste, l'ingénieur est dans uns posture de
"consommateur" du savoir. Le prof ne doit pas le consommer mais
l'enseigner ! Cela n'a rien à voir. Comprendre un concept ne suffit pas
à être en mesure de l'expliquer, de concevoir un situation dans laquelle
votre interlocuteur va l'apprendre.

> Mais il n'est sans doute pas livré à lui-même en arrivant sur
> un nouveau poste, comme un prof à qui son environnement professionnel ne
> donne que des heures de classe et une discipline, et le laisse seul pour
> s'en débrouiller.
On est d'accord l'accompagnement des jeunes profs est insuffisant ;-)


Librement
William



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