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educ - Re: [EDUC] des collégiens installent Linux pour des écoliers

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] des collégiens installent Linux pour des écoliers


Chronologique Discussions 
  • From: Mathias Damour <mathias.damour AT gmx.fr>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] des collégiens installent Linux pour des écoliers
  • Date: Tue, 4 Jul 2017 00:43:10 +0200

Bonsoir,

Le 29/06/2017 à 10:05, William Gambazza (wgambazza AT yahoo.fr via educ Mailing List) a écrit :
Bonsoir,

Le 28/06/2017 à 23:03, JC Salmon - Collège de Cluses a écrit :

Et je suis bien d'accord, quand on confie des responsabilités aux élèves,
ce qui ne signifie pas les laissés livrés à eux-mêmes sans aide
on le regrette rarement. Et même pour des choses complexes.
Il y a du vrai mais en matière d'informatique, à l'échelle d'un EPLE du
secondaire, les contraintes de sécurité sont telles qu'elles sont gérées
par les collectivités et que les EPLE n'ont que très peu la main dessus.
Alors permettre à des élèves d'aller "trifouiller" le serveur n'est pas
pour demain.
Au mieux on peux envisager la gestion d'une salle info avec un serveur
indépendant mais qui n'aurait pas accès au web. Utilité hors ISN/ICN ?
Les lignes sont tout de même en train de bouger et le ByOD pointe le
bout de son nez. reste que les difficultés techniques
(généralisation/sécurisation du wifi - santé & sécurité - etc ...) et
juridiques (responsabilité pénale du principal/proviseur) en cas de
mauvaises utilisation (torrent, hacking.... déjà constatés à l'heure
actuelle dans les EPLE) font que ce n'est pas là non plus tout prêt à
mettre en place.

N'étant pas spécialement "technique" (tout est relatif...) j'avais en tête aussi des domaines autres que "trifouiller le serveur", genre confier parfois la garde du CDI à des élèves, permettant qu'il soit ouvert plus longtemps, et/ou que le professeur-documentaliste puisse faire valoir sa qualité de professeur (ils le réclament il me semble) en assistant un autre prof sur un projet ou en prenant des élèves permettant de diviser des classes à l'occasion, etc.

Le 29/06/2017 à 01:01, Mathias Damour a écrit :
* en les regroupant parfois par plusieurs classes pour un cours/une
séance communs,
Belle idée mais dans la pratique, il n'y a en général qu'une salle
"amphi" dans un EPLE capable la plupart d'accepter 2 classes pour des
confs ou autres

Est-ce que cette salle est bien utilisée en général ? J'aurais tendance à penser que les habitudes, traditions et règles et usages établis sont plus puissants que les questions matérielles...

* en faisant en sorte qu'ils travaillent parfois sans enseignant, (ou
bien à proximité d'enseignants, mais sans que l'un d'eux soit chargé
d'un cours à proprement parler).
L'expérience actuelle montre que les salles infos gérées de la sorte ont
une fréquence de renouvellement des périphériques très élevée : touches
inversées du clavier, Souris collées sur la table ...... sans adulte à
proximité c'est la fête du sli**

Je dirais que les élèves jouent le jeu qu'on leur donne à jouer. Si le jeu bien en place est celui du chat et de la souris entre adultes chargés de tout prévoir, organiser, de diriger et de surveiller et élèves qui contournent tout cela quand ils peuvent, c'est ce qui se passe effectivement et on voit la confirmation régulièrement que « sans adulte à proximité c'est la fête du sli** »

Je trouve intéressant de relever le paradoxe suivant : dans une famille, on confiera souvent à un enfant de 10 ou 12 ans la surveillance d'un(e) plus petit(s) pendant un temps raisonnable, tandis que dans le cadre scolaire, on considérera que des 14 ou 15 ans, donc nettement plus grands, ne peuvent pas être laissés seuls 10 minutes...

Ma thèse, c'est que dans l'absolu, un fonctionnement tout-à-fait différent est possible, que ce soit avec des élèves de 17, 13 ou 10 ans par exemple.
Dans un autre système, avec d'autres règles du jeu/de fonctionnement, les élèves se sentiraient responsables, il pourrait devenir normal qu'ils travaillent tout seuls dans une salle, quitte à aller chercher des renseignements auprès d'un profs qui ne viendrait pas de lui-même dans la salle, ils prendraient des initiatives, rendant les interventions des enseignants toujours nécessaires mais beaucoup plus légères et déchargée de beaucoup d'aspects. Cela dit, mettre en place cela est c'est une affaire difficile et une longue à mettre en place, un changement comparable à faire évoluer un système politique...

* Et puis que la préparation des cours ne soit pas une tâche si
individuelle mais beaucoup plus partagée.
C'est ce que font déjà les élèves qui réussissent. Les autres ne
cherchent pas ce genre de fonctionnement et subissent le carcan scolaire
la plupart du temps (généralisation un tantinet abusive, je l'avoue)

Je parlais des préparation des enseignants. L'idéal selon moi, ce serait qu'on fournisse à l'enseignant qui débute à un niveau ou en général tout le « matériel » pour qu'il puisse se lancer presque sans délai, sans qu'il ai à se débattre pour trouver ou recréer tout seuls ce matériel (à moins qu'il y tienne vraiment). Et en contre-partie qu'on demande à chaque enseignant de contribuer aux ressources communes qui permette que ce soit possible.

La conceptions si individuelle, personnelle des cours et préparations
d'un enseignant n'est-elle bien éloignée de la culture libre ?

Les barrières selon moi, en plus du poids de la tradition où l'élève
n'a pas de rôle actif, c'est notamment
La conception d'un cours par un enseignant n'est pas une méthode unique
mais propre à chacun et s'appelle "liberté pédagogique". L'objectif est
censé être commun. Inévitablement la progression et le contenu fourni
par un collègue lui "ressemble" et c'est normal.

Disposer de quoi faire cours n'empêche pas de mettre sa touche, d'ajouter de compléter et de choisir, mais en étant lieux avancé au départ...

Les élèves sont de plus en plus actifs car les collègues sont bien
conscients que les générations actuelles ne supportent plus le magistral
et non plus la capacité d'attention qu'il a pu exister avant (encore que
ça resterait à prouver).
Le problème est que pour être acteur, il faut déjà des bases qui ne
s'acquièrent généralement qu'au prix d'un effort d'attention et une
volonté de comprendre que tous les élèves n'ont pas ou ne veulent pas
investir.

Oui, ça sera toujours difficile d'apprendre même s'il y a des moment de grâce !

* la définition des obligations de service des enseignants, le groupe
classe et l'emploi du temps qui vont avec
* aussi la posture de revendiquer des moyens, quand elle va jusqu'à
s'opposer à une mesure si elle est susceptible de permettre des
économies et donc d'être une alternative à une augmentation de
moyens...
C'est effectivement une vrai contrainte sur la mise en place de
certaines réformes. Imaginez vouloir "gommer" une discipline à un niveau
pour mettre les moyens dans cette même discipline sur un ultérieur et
afin de libérer des heures sur ce premier niveau pour renforcer une
autre discipline : cela aura des répercussions sur les postes
d'enseignants qui vont devoir se retrouver à muter parfois loin de chez
eux. Les syndicats y sont en général du coup assez opposés...

À moins de développer la bivalence, la polyvalence, assurer plusieurs disciplines.
La spécialisation disciplinaire me semble largement une affaire de posture et de tradition, ou d'identité professionnelle, plutôt que de incapacité réelle à s'occuper de plusieurs disciplines.
Dans d'autres métiers, on passe d'un domaine à un autre, un technicien ou ingénieur agronome ou forestier ou agronome va faire du juridique, de la vente, du management... Et changer au bout de quelques années, c'est courant. Mais il n'est sans doute pas livré à lui-même en arrivant sur un nouveau poste, comme un prof à qui son environnement professionnel ne donne que des heures de classe et une discipline, et le laisse seul pour s'en débrouiller.

--
Mathias Damour
49 rue Carnot
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mathias.damour AT gmx.fr




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