Objet : Liste de discussion pour le groupe logiciel libre et monde associatif (liste à inscription publique)
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- From: baptiste cambon de lavalette <baptistecambondelavalette AT yahoo.fr>
- To: libreassociation AT april.org
- Subject: Re : [LibreAsso] Relecture du questionnaire April - CPCA
- Date: Mon, 21 Mar 2011 19:01:53 +0000 (GMT)
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Bonne analyse. Ecart déclaratif / comportemental Il y a un écart certain entre le déclaratif et ce qu'il se passe concrètement. Le volet "communication" est totalement galvaudé car ON VIT dans une société de l'information. Les logiciels et systèmes d'exploitation libres ont cette chance qu'ils sont co-construits et ceci de manière coopérative. L'outil d'une révolution Néanmoins, il me semble que c'est le domaine entier de l'informatique qui est encore mal perçu par tous. C'est pourtant l'outil révolutionnaire depuis 30 ans et l'Internet qui s'en suit. Nous avons encore du mal, dans les entreprises, à faire la distinction entre l'informatique et ce qu'elle a pu engendrée dans le domaine de l'organisation du travail. Des mésusages... A mauvais escient, certains collaborateurs pensent encore qu'il faille répondre "à la minute" des mails qu'on leur envoit. Or, justement, le mail a cette force qu'il laisse une trace, une mémoire, qui peut reporter l'acte de rencontre ou d'appel téléphonique (je ne parle pas des entreprises qui interdisent des collaborateurs de s'envoyer des mails ENTRE EUX: rien ne vaut la rencontre et le fait de pouvoir s'appréhender physiquement). ... liés ) des formes précaires d'éducation Je peux également évoquer le formatage windowsien qui, dès le plus jeune âge, et tout comme la publicité, vous enferme dans des schémas pré-conçus. Les utilisateurs informatiques, tout comme les citoyens, oublient le fait qu'il est possible de s'approprier un certain nombre de domaines comme l'informatique (LL), l'alimentation (Amap), les transports (covoiturage/autopartage,...). Du coup, c'est bien dans une perspective de dé-construction dans laquelle s'insinue la dialectique usages de l'informatique libre / besoin d'une efficacité immédiate / schémas fermés et non contributifs. La démocratie en entreprise Étant moi-même salarié d'une entreprise d'économie solidaire, avec 14 postes informatiques, et une appréhension incomplète de ce que représente la maintenance informatique (je suis devenu, malgré mon expérience ubuntuiste personnelle, devenu le fameux "référent" de l'informatique en interne - vraie planche savonneuse lorsque le choix technologique manque lui aussi d'un processus de concertation avec des règles et des outils qui lui sont propres par choix "idéologiques"). Tout cela fait parti d'un tout, et il faut, à mon sens, réinterroger les formes mêmes de démocratie au sein des entreprises avant de se poser la question de l'appropriation par les utilisateurs des fondamentaux du Libre et de l'outil informatique. Reconsidérer l'informatique On a eut bon temps de confondre l'outil et sa finalité. Aujourd'hui, l'ordinateur, dans sa globalité, est perçu comme une fin en soi. L'idée même de passer du temps devant un écran a totalement dématérialise l'économie. On construit encore et toujours plus d'intelligence collective de par cette virtualisation des données. Pour mieux être perçue, il me semble que l'informatique libre devrait avant tout se poser la question des réels besoins de ces utilisateurs, ou en tout cas le présenter de cette manière:
L'identification des besoins Sans cette étape, nous tomberons encore et toujours dans les travers de l'autodéclaratif et non du comportemental. Ce qui pose maintenant la question des formules d'accompagnement liées:
Enfin, et dernier point, il me semble important de souligner l'identification et la reconnaissance des savoirs liés l'utilisation de l'informatique libre en entreprise. L'animation d'échanges et de transactions socio-économiques Des bourses d'échanges réciproques existent au sein de grandes entreprises comme la Poste. Tout comme l'identification des besoins d'une structure pour mieux accompagner son évolution matérielle et logicielle est une étape qui mériterait plus d'analyse (j'ai beaucoup aimé ce formulaire), l'idée de mieux cerner les compétences et savoir-faire des utilisateurs permettrait par la suite qu'une communauté "locale" d'utilisateurs se passent le mot des derniers trucs et astuces acquis dans le cadre d'une utilisation des LL. Pour cela, on aurait besoin d'une grille d'analyse et d'identification assez basique, sorte d'évaluation de l'utilisateur, que l'on pourrait travailler par logiciels. Exemple: Avec le logiciel ..., l'utilisateur... sait faire ceci, sait faire cela... Pourquoi c'est important? Prendre conscience de ce que l'on sait émet déjà un signal sur ses propres limites. Au début, c'est l'angoisse, car on se dit qu'avec tout ce que je ne sais pas, je ne sais rien. Au contraire! Le Libre m'a permis de mettre le doigt sur mes propres capacités en matière informatique, mais m'a surtout permis de mettre le doigt précisément là où je ne savais pas. Et la communauté est là ensuite pour donner des réponses, à la seule condition que l'utilisateur soit en mesure de dire: "Je ne sais pas, je sais ce que je ne sais pas: je me pose ma question avec clareté". A partir de là, soit l'utilisateur trouve sa réponse dans la bourse d'échanges de savoirs interne (RERS), soit ailleurs sur l'Internet ou via des canaux de diffusion spécialisés. Déconstruire / reconstruire Tout ce que je raconte là est certainement très loin des habitudes traditionnels de cerner les problèmes et de résoudre des enjeux. Ce que je cherche à démontrer c'est qu'on a sous les yeux un volume incroyable de données à gérer, et que le défi maintenant est de le mettre à niveau du simple utilisateur informatique. Et nous nous en sortirons à la seule condition qu'on prenne confiance dans ce que l'on fait, mais aussi et surtout que "les gens" voient leur intérêt là où il est, à la condition que nous ayons créer les repères qui permette de trouver des solutions. Ce processus passe forcément par beaucoup de pédagogie, d'éducation, d'accompagnement et de formation de l'utilisateur, pour ainsi faire coïncider "l'offre" en informatique, mouvante et évolutive, avec les besoins de la "demande" en l'occurence des utilisateurs informatiques qui eut n'ont pas toujours fait le choix de cette option technologique. Bien cerner que cela se co-construit; ce n'est pas rien ; ) Vous en pensez quoi vous? Sincères salutations, Baptiste Cambon de Lavalette 38 Avenue de la République 91260 JUVISY SUR ORGE 09 53 90 77 11 06 76 82 75 93 --- En date de : Jeu 17.3.11, François Poulain <fpoulain AT metrodore.fr> a écrit :
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- Relecture du questionnaire April - CPCA, François Poulain, 17/03/2011
- Re : [LibreAsso] Relecture du questionnaire April - CPCA, baptiste cambon de lavalette, 21/03/2011
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