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trad-gnu - Traduction

Objet : Liste de travail pour la traduction de la philosophie GNU (liste à inscription publique)

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Traduction


Chronologique Discussions 
  • From: Claude Le Paih <claude AT lepaih.org>
  • To: trad-gnu AT april.org
  • Subject: Traduction
  • Date: Tue, 25 Mar 2008 15:57:44 +0100

Bonjour,

comme me l'a demandé Cédric , je vous joins une traduction que j'avais
effectué à titre perso.

http://www.gnu.org/philosophy/freedom-or-copyright.html

je l'avais fait parce qu'il n'y avait pas de lien vers une trad en
français et que ce texte me semble essentiel pour passer le message dans
mon univers professionnel ( musique : éditions et concerts).

Cedric m'a récemment dirigé vers un autre travail :
http://www.gnu.org/philosophy/freedom-or-copyright-old.fr.html

Je ne considère pas cela comme une traduction mais plus comme une
interprétation, quoiqu'il en soit ce fut vraiment enrichissant de comparer.

Par contre , je suis confronté à un problème lié au style de RMS qui
écrit comme il parle, dans un style direct américain, d'où un nombre
impressionnant de répétitions que je trouve peu esthétiques dans notre
langue.

Le passage ou il est question de racine cubique ne me plait pas, du
moins ma traduction.
Il faudrait fouiller un peu plus pour améliorer cela.

Dans l'attente de votre avis.

Cordialement
Claude


Nota : le texte original est en fin de page.

Liberté ou copyright (1)

par Richard M. Stallman


Le droit d'auteur fut créé à l'âge de l'imprimerie en tant que
réglementation industrielle du métier de l'écriture et de l'édition.
Le but était d'encourager la diversité des travaux écrits .Le moyen était
de demander aux éditeurs la permission de l'auteur pour publier les
nouveautés.Cela permettait aux auteurs d'obtenir des revenus de la part des
éditeurs, ce qui facilitait et encourageait l'écriture.
Le public ordinaire en recevait le bénéfice, tout en perdant peu : le droit
d'auteur ne faisait que restreindre la publication , pas les actes du lecteur.
Ce faisant, le droit d'auteur était indiscutablement un système bénéfique
au public et donc légitime.

Bien.Au revoir le passé donc.

Plus récemment, l'humanité a développé une nouvelle manière de
distribution de l'information : ordinateurs et réseaux.Ils facilitèrent la
copie et la manipulation d'information comme les programmes , les
enregistrements musicaux, les livres , les films, et offrirent la
possibilité d'un accès illimité à toutes sortes de données: une utopie
"informative"( an information utopia).

Un obstacle subsistait : le droit d'auteur.Lecteurs et auditeurs, qui
utilisèrent leur nouvelle possibilité de copier et partager l'information
publiée, étaient techniquement des contrevenants au droit d'auteur.
La même loi qui, au départ, servait bénéfiquement de règlementation
industrielle aux éditeurs devint une restriction pour le public qu'elle
était sensée servir.

Dans une démocratie , une loi qui empêche une activité populaire et utile
est, normalement, rapidement assouplie.Mais pas où les industries ont un
pouvoir politique.Le lobby des éditeurs déterminé à empêcher le public
de se servir de la puissance de l'ordinateur, trouva un outil pratique dans
le droit d'auteur.Sous son influence, plutôt que d'assouplir les règles et
de s'adapter aux circonstances, les gouvernements les endurcirent comme
jamais, oubliant le partage.

Mais ce ne fut pas le pire.Les ordinateurs peuvent être des outils puissants
de domination quand les developpeurs contrôlent le programme utilisé.Les
éditeurs réalisèrent, qu'en publiant des travaux dans un format crypté
seulement visibles par des programmes autorisés, ils pourraient obtenir un
pouvoir sans précédent: contraindre les lecteurs à payer et s'identifier à
chaque lecture de livre ,chaque écoute de chanson ou visionnage de vidéo.

Les éditeurs obtinrent l'aide du gouvernement US pour (réaliser) leur rêve
avec le Digital Millenium Copyright Act (3) de 1998.Cette loi donnait aux
éditeurs le droit d'écrire leurs propres règles du droit d'auteur, en les
implémentant dans le code des lecteurs autorisés.( Cette pratique est
appelée Digital Right Management ou DRM).Même lire ou écouter sans
autorisation est interdit.

Nous avons toujours les mêmes vieilles libertés pour l'utilisation de livre
papier ou autre media analogique.Mais, si les
e-books (2) remplacent les imprimés , ces libertés ne seront pas
tranférées.Imaginez : plus de magasin d'occasions, plus de prêt de livre à
un ami, plus d'emprunt à la bibliothèque publique , plus de "triche" qui
pouvait donner à quelqu'un la chance de lire sans payer.Plus d'achat anonyme
de livre en espèce: vous ne payez un e-book qu'avec une carte de
crédit.Voici le monde que veulent les éditeurs pour nous.Si vous achetez
l'Amazon Kindle (3) ( nous l'appelons le Swindle(4)) ou le lecteur Sony (
nous l'appelons le Shreader pour ce qu'il menace de faire aux livres), vous
payez pour réaliser ce monde.

La crainte du public à propos des DRMs croît doucement,ralentie par des
termes de propagande comme " protection d'auteur" et "propriété
intellectuelle" qui ont convaincu les lecteurs que leurs droits ne comptaient
pas.Ces termes démontrent implicitement, que les éditeurs imposent un
pouvoir spécial, au nom des auteurs, devant lequel nous devons nous incliner
moralement, et, que nous avons trompé quelqu'un si nous lisons ou écoutons
quelque chose sans payer.
( autre possibilité : que nous trompons quelqu'un en lisant et écoutant
quelque chose sans payer.)

les organismes qui tirent le plus profit de l'exercice légal du droit
d'auteur , le font au nom du droit d'auteurs ( la plupart d'entre eux gagnant
peu).Ils voudraient que vous pensiez que le droit d'auteur est un droit
naturel, et que nous , public , devions le supporter
aussi pénible soit il.Ils appellent le partage "piraterie" assimilant l'aide
au voisin à une attaque de bateau.

Ils nous disent aussi qu'une guerre cruelle contre la copie est la seule
manière de garder l'art vivant.Même vrai, cela ne justifie pas une telle
cruauté ; qui plus est, ce n'est pas vrai.Le partage public de copies tend à
augmenter les ventes de la plupart des travaux et ne diminue les ventes que
pour 10 % des meilleurs succès.

D'ailleurs, les meilleurs vendeurs peuvent faire encore mieux.Stephen King a
gagné des centaines de milliers de dollars en vendant un e-book non-crypté:
sans obstacle à la copie et au partage.La chanteuse Issa, a.k.a Jane
Siberry, demande au public de choisir son propre prix quand il télécharge
les chansons, faisant une moyenne par téléchargement supérieure à
l'habituel $0.99.Radiohead gagna (empocha ?) des millions en invitant ses
fans à copier un album et payer ce qu'ils voulaient alors qu'il était aussi
partagé à travers les P2P.

Lorsque les réseaux d'ordinateurs permettent une méthode facile et anonyme
pour envoyer, à quelqu'un, une petite somme d'argent , sans carte de
crédit, il devrait être aisé de mettre en place un meilleur système
d'aide aux arts.
Quand vous verrez un travail, il y aura un bouton disant "cliquer ici pour
donner 1 dollar à l'artiste".
Le presserez vous au moins une fois par semaine ?

Un autre bon moyen d'aider la musique et les arts est une taxe sur les
supports vierges (5).Si l'état distribue entièrement l'impôt aux
artistes,il ne se perdra pas dans la poche de cadres commerciaux.Cependant,
l'état ne devrait pas le distribuer proportionnellement à la popularité
car cela profiterait à quelques superstars laissant peu pour les autres
artistes.Ainsi , je recommende d'utiliser une "fonction racine cubique" ou
quelque chose de similaire.Avec cette fonction, une superstar ayant 1000 fois
la popularité d'un artiste à succès , ne touchera que l'équivalent de 10
fois, au lieu de 1000.De cette manière, quoique qu'une "vedette" touche plus
que les autres artistes , l'ensemble des superstars n'aura qu'une fraction de
l'argent, l'essentiel restant pour aider la majorité des créateurs.Ce
système utiliserait nos impôts efficacement pour aider les arts.

Pour que le droit d'auteur colle à l'âge du réseau , nous devrions
interdire les DRMs et légaliser les copies ou partages non commerciaux de
tous les travaux publiés.
Mais avant que nous gagnions cette bataille , vous devez vous protéger :
n'achetez aucun produit avec DRMs à moins que vous n'ayiez personnellement
les moyens de les contourner et de faire des copies.


Richard M. Stallman

(1) Le "copyright" de législation américaine peut se traduire par droit
d'auteur.
Cependant la notion étant différente en France d'un point de vue
légal, je préfère le laisser en l'état dans le titre.

(2) e-book = livre électronique.
La non-traduction est un choix volontaire devant la laideur subjective de
"livre électronique", "e-livre" et autres substantifs pittoresques.

(3)Amazon Kindle : lecteur de livres electroniques équipé d'un DRM,
utilisant un format propriétaire le PRC concurrent du PDF d'Adobe.

(4)Swindle = fraude, escroquerie
Kindle Swindle est le nom d'une campagne menée par la FSF.

(5) Blank medias = cds , dvds vierges.


TEXTE ORIGINAL

Freedom—or Copyright?

by Richard M. Stallman

Copyright was established in the age of the printing press as an industrial
regulation on the business of writing and publishing. The aim was to
encourage the publication of a diversity of written works. The means was to
require publishers to get the author's permission to publish recent writings.
This enabled authors to get income from publishers, which facilitated and
encouraged writing. The general reading public received the benefit of this,
while losing little: copyright restricted only publication, not the things an
ordinary reader could do. That made copyright arguably a beneficial system
for the public, and therefore legitimate.

Well and good—back then.

More recently, humanity developed a new way of distributing information:
computers and networks. They facilitated copying and manipulating
information, including software, musical recordings, books, and movies, and
offered the possibility of unlimited access to all sorts of data—an
information utopia.

One obstacle stood in the way: copyright. Readers and listeners who made use
of their new ability to copy and share published information were technically
copyright infringers. The same law which had formerly acted as a beneficial
industrial regulation on publishers had become a restriction on the public it
was meant to serve.

In a democracy, a law that prohibits a popular and useful activity is usually
soon relaxed. Not so where corporations have political power. The publishers'
lobby was determined to prevent the public from taking advantage of the power
of their computers, and found copyright a suitable tool. Under their
influence, rather than relaxing copyright rules to suit the new
circumstances, governments made it stricter than ever, forbidding the act of
sharing.

But that wasn't the worst of it. Computers can be powerful tools of
domination when developers control the software that people run. The
publishers realized that by publishing works in encrypted format, which only
specially authorized software could view, they could gain unprecedented
power: they could compel readers to pay, and identify themselves, every time
they read a book, listen to a song, or watch a video.

The publishers gained US government support for their dream with the Digital
Millennium Copyright Act of 1998. This law gave publishers power to write
their own copyright rules, by implementing them in the code of the authorized
player software. (This practice is called Digital Restrictions Management, or
DRM.) Even reading or listening without authorization is forbidden.

We still have the same old freedoms in using paper books and other analog
media. But if e-books replace printed books, those freedoms will not
transfer. Imagine: no more used book stores; no more lending a book to your
friend; no more borrowing one from the public library—no more “leaks”
that might give someone a chance to read without paying. No more purchasing a
book anonymously with cash—you can only buy an e-book with a credit card.
That is the world the publishers want for us. If you buy the Amazon Kindle
(we call it the Swindle) or the Sony Reader (we call it the Shreader for what
it threatens to do to books), you pay to establish that world.

Public anger against DRM is slowly growing, held back because propaganda
terms such as “protect authors” and “intellectual property” have
convinced readers that their rights do not count. These terms implicitly
assume that publishers deserve special power in the name of the authors, that
we are morally obliged to bow to them, and that we have wronged someone if we
read or listen to anything without paying.

The organizations that profit most from copyright legally exercise it in the
name of the authors (most of whom gain little). They would have you believe
that copyright is a natural right of authors, and that we the public must
suffer it no matter how painful it is. They call sharing “piracy”,
equating helping your neighbor with attacking a ship.

They also tell us that a cruel War on Sharing is the only way to keep art
alive. Even if true, it would not justify such cruelty; but it isn't true.
Public sharing of copies tends to increase the sales of most works, and
decrease sales only for the most successful ten percent.

But bestsellers also can still do well without stopping sharing. Stephen King
got hundreds of thousands of dollars selling an unencrypted e-book with no
obstacle to copying and sharing. The singer Issa, a.k.a. Jane Siberry, asks
people to choose their own prices when they download songs, and averages more
per download than the usual $0.99. Radiohead made millions in 2007 by
inviting fans to copy an album and pay what they wished, while it was also
shared through P2P. In 2008, Nine Inch Nails released an album with
permission to share copies and made 750,000 dollars in a few days.

When computer networks provide an easy anonymous method for sending someone a
small amount of money, without a credit card, it will be easy to set up a
much better system to support the arts. When you view a work, there will be a
button you can press saying “Click here to send the artist one dollar”.
Wouldn't you press it, at least once a week? But voluntary contributions from
fans can already support an artist; Kevin Kelly estimates the artist need
only find approximately 1,000 true fans.

Another good way to support music and the arts is with a tax on blank media.
If the state distributes the tax money entirely to the artists, it will not
be wasted on corporate executives. But the state should not distribute it in
linear proportion to popularity, because that would give most of it to a few
superstars, leaving little to support all the other artists. I therefore
recommend using a cube-root function or something similar. With cube root, a
superstar with 1000 times the popularity of a successful artist will get 10
times as much, instead of 1000 times as much. This way, although each
superstar gets a larger share than the other artists, the superstars together
will get only a small fraction of the money, leaving most of it to support a
large number of other artists. This system will use our tax money efficiently
to support art.

To make copyright fit the network age, we should legalize the noncommercial
copying and sharing of all published works, and prohibit DRM. But until we
win this battle, you must protect yourself: don't buy any products with DRM
unless you personally have the means to break the DRM and make copies.





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