Objet : Liste de travail pour la traduction de la philosophie GNU (liste à inscription publique)
Archives de la liste
- From: Lucile Fievet <lucile.fievet AT eufar.net>
- To: trad-gnu AT april.org
- Subject: Re: [TRAD GNU] Traduction
- Date: Wed, 02 Apr 2008 13:54:25 +0200
- Organization: Eufar
Salut,
Elle est bien sympath cette traduction.
Je mettrais juste *Même si c'était le cas* ou *Même si cela l'était* à la place de *Même si c'était*
Ils nous disent aussi qu'une guerre cruelle contre la copie est la seule manière de garder l'art vivant. *Même si c'était*, cela ne justifie pas une telle cruauté ; qui plus est, ce n'est pas vrai. Le partage public de copies tend à augmenter les ventes de la plupart des travaux et ne diminue les ventes que pour dix pourcents des meilleurs succès.
(9eme paragraphe)
Cédric Corazza wrote:
Cédric Corazza a écrit :
Bonsoir,Bonjour,
Merci Claude. Je ferai le formatage et la publication dans la section relecture cette semaine.
Cordialement
Ci-joint le document formaté et relu avec le fichier diff des modifications.
Notes : Le document original a été modifié depuis la traduction, j'ai rajouté ces modifications. Pour le choix de e-books, je ne suis pas d'accord : livre électronique est un terme connu et courant. J'ai donc remplacé les occurrences de e-book par livre électronique. Pour le reste, voir dans le fichier diff.
Cordialement
------------------------------------------------------------------------
Liberté ou copyright^1 <#note1>
par *Richard M. Stallman*
Le droit d'auteur fut créé à l'âge de l'imprimerie en tant que réglementation industrielle du métier de l'écriture et de l'édition. Le but était d'encourager la diversité des travaux écrits. Le moyen était de demander aux éditeurs la permission de l'auteur pour publier les nouveautés. Cela permettait aux auteurs d'obtenir des revenus de la part des éditeurs, ce qui facilitait et encourageait l'écriture. Le public ordinaire en recevait le bénéfice, tout en y perdant peu : le droit d'auteur ne faisait que restreindre la publication , pas les actes du lecteur. Ce faisant, le droit d'auteur était indiscutablement un système bénéfique au public et donc légitime.
Bien. Au revoir le passé donc.
Plus récemment, l'humanité a développé une nouvelle manière de distribution de l'information : ordinateurs et réseaux. Ils facilitèrent la copie et la manipulation d'information comme les programmes, les enregistrements musicaux, les livres, les films, et offrirent la possibilité d'un accès illimité à toutes sortes de données : une utopie « informationnelle ».
Un obstacle subsistait : le droit d'auteur. Lecteurs et auditeurs, qui utilisèrent leur nouvelle possibilité de copier et de partager l'information publiée, étaient techniquement des contrevenants au droit d'auteur. La même loi qui, au départ, servait bénéfiquement de règlementation industrielle aux éditeurs devint une restriction pour le public qu'elle était sensée servir.
Dans une démocratie, une loi qui empêche une activité populaire et utile est, normalement, rapidement assouplie. Mais pas où les industries ont un pouvoir politique. Le lobby des éditeurs déterminé à empêcher le public de se servir de la puissance de l'ordinateur, trouva un outil pratique dans le droit d'auteur. Sous son influence, plutôt que d'assouplir les règles et de s'adapter aux circonstances, les gouvernements les endurcirent comme jamais, oubliant le partage.
Mais ce ne fut pas le pire. Les ordinateurs peuvent être des outils puissants de domination quand les developpeurs contrôlent le programme utilisé. Les éditeurs réalisèrent, qu'en publiant des travaux dans un format chiffré seulement visibles par des programmes autorisés, ils pourraient obtenir un pouvoir sans précédent : contraindre les lecteurs à payer et à s'identifier à chaque lecture de livre, chaque écoute de chanson ou visionnage de vidéo.
Les éditeurs obtinrent l'aide du gouvernement américain pour réaliser leur rêve avec le DMCA (loi sur le droit d'auteur du millénaire numérique) de 1998. Cette loi donnait aux éditeurs le droit d'écrire leurs propres règles du droit d'auteur, en les mettant en œuvre dans le code des lecteurs autorisés. (Cette pratique est appelée DRM ou gestion des droits numériques). Même lire ou écouter sans autorisation est interdit.
Nous avons toujours les mêmes vieilles libertés pour l'utilisation de livre papier ou autre média analogique. Mais, si les livres électroniques remplacent les imprimés, ces libertés ne seront pas tranférées. Imaginez : plus de magasin d'occasions, plus de prêt de livre à un ami, plus d'emprunt à la bibliothèque publique, plus de « triche » qui pouvait donner à quelqu'un la chance de lire sans payer. Plus d'achat anonyme de livre en espèce: vous ne payez un livre électronique qu'avec une carte de crédit. Voici le monde que veulent les éditeurs pour nous. Si vous achetez l'Amazon Kindle^2 <#note2> (nous l'appelons le Swindle^3 <#note3> ) ou le lecteur Sony (nous l'appelons le Shreader pour ce qu'il menace de faire aux livres), vous payez pour réaliser ce monde.
La colère du public à propos des DRM croît doucement,ralentie par des termes de propagande comme « protection d'auteur » </philosophy/words-to-avoid.fr.html> et « propriété intellectuelle » </philosophy/not-ipr.fr.html> qui ont convaincu les lecteurs que leurs droits ne comptaient pas. Ces termes démontrent implicitement, que les éditeurs imposent un pouvoir spécial, au nom des auteurs, devant lequel nous devons nous incliner moralement, et que nous trompons quelqu'un en lisant et écoutant quelque chose sans payer.
les organismes qui tirent le plus profit de l'exercice légal du droit d'auteur, le font au nom du droit d'auteur (la plupart d'entre eux gagnant peu). Ils voudraient que vous pensiez que le droit d'auteur est un droit naturel, et que nous, public, devrions le supporter aussi pénible soit-il. Ils appellent le partage « piraterie » assimilant l'aide à son voisin à une attaque de bateau.
Ils nous disent aussi qu'une guerre cruelle contre la copie est la seule manière de garder l'art vivant. Même si c'était, cela ne justifie pas une telle cruauté ; qui plus est, ce n'est pas vrai. Le partage public de copies tend à augmenter les ventes de la plupart des travaux et ne diminue les ventes que pour dix pourcents des meilleurs succès.
D'ailleurs, les meilleurs vendeurs peuvent faire encore mieux. Stephen King a gagné des centaines de milliers de dollars en vendant un livre électronique non-chiffré : sans obstacle à la copie et au partage. La chanteuse Issa, aussi connue sous le nom de Jane Siberry, demande au public de choisir son propre prix <http://www.sheeba.ca/store/letterSDP.php> quand il télécharge les chansons, faisant une moyenne par téléchargement supérieure à l'habituel 0,99$. Radiohead empocha des millions en invitant ses fans à copier un album et payer ce qu'ils voulaient alors qu'il était aussi partagé à travers les réseaux pair-Ã -pair. En 2008, Nine Inch Nails a publié un album en autorisant le partage de copies <http://www.boingboing.net/2008/03/05/nine-inch-nails-made.html> et a gagné 750 000 dollars en quelques jours.
Lorsque les réseaux informatiques permettent une méthode facile et anonyme pour envoyer à quelqu'un une petite somme d'argent, sans carte de crédit, il devrait être aisé de mettre en place un meilleur système d'aide aux arts. Quand vous verrez un travail, il y aura un bouton disant « Cliquez ici pour donner un dollar à l'artiste ». Le presserez-vous au moins une fois par semaine ? Mais les contributions volontaires des fans peuvent déjà soutenir un artiste ; Kevin Kelly estime qu'un artiste n'a besoin de trouver qu'approximativement 1000 vrais fans <http://www.kk.org/thetechnium/archives/2008/03/1000_true_fans.php>.
Un autre bon moyen d'aider la musique et les arts est une taxe sur les supports vierges^ <dat.fr.html>^4 <#note4> . Si l'état distribue entièrement l'impôt aux artistes, il ne se perdra pas dans la poche de cadres commerciaux. Cependant, l'état ne devrait pas le distribuer proportionnellement à la popularité car cela profiterait à quelques superstars en laissant peu pour les autres artistes. Ainsi, je recommande d'utiliser une « fonction racine cubique » ou quelque chose de similaire. Avec cette fonction, une superstar ayant 1000 fois la popularité d'un artiste à succès, ne touchera que l'équivalent de 10 fois, au lieu de 1000. De cette manière, bien qu'une « vedette » touche plus que les autres artistes, l'ensemble des superstars n'aura qu'une fraction de l'argent, l'essentiel restant pour aider la majorité des créateurs. Ce système utiliserait nos impôts efficacement pour aider les arts.
Pour que le droit d'auteur colle à l'âge du réseau, nous devrions interdire les DRM et légaliser les copies ou partages non commerciaux de tous les travaux publiés. Mais avant que nous ne gagnions cette bataille, vous devez vous protéger : n'achetez aucun produit avec DRM à moins que vous n'ayiez personnellement les moyens de les contourner et de faire des copies.
Richard M. Stallman
Notes du traducteur
1 Le « copyright » de législation américaine peut se traduire par droit d'auteur. Cependant la notion étant différente en France d'un point de vue légal, je préfère le laisser en l'état dans le titre.
2Amazon Kindle : lecteur de livres électroniques équipé d'un DRM, utilisant un format propriétaire le PRC concurrent du PDF d'Adobe.
3Swindle : fraude, escroquerie Kindle Swindle est le nom d'une campagne menée par la FSF.
4Supports vierges : CD, DVD vierges.
Pour les questions et requêtes relatives à la FSF & GNU : /gnu AT gnu.org/ <mailto:gnu AT gnu.org>. Autres moyens pour contacter </home.fr.html#ContactInfo> la FSF. Merci d'envoyer des commentaires sur cette page web à /webmasters AT gnu.org/ <mailto:webmasters AT gnu.org>, envoyer une autre question à /gnu AT gnu.org/ <mailto:gnu AT gnu.org>.
Copyright © 2008 Richard M. Stallman
Verbatim copying and distribution of this entire article is permitted in any medium, provided this notice is preserved.
La reproduction exacte et la distribution intégrale de cet article est permise sur n'importe quel support d'archivage, pourvu que cette notice soit préservée.
Dernière mise-à-jour : $Date: 2007-05-02 00:23:59 $
Traduction : Claude le Paih.
Révision : trad-gnu AT april.org <mailto:trad-gnu AT april.org>
Traductions de cette page
* English </philosophy/freedom-or-copyright.html> [en]
* Français </philosophy/freedom-or-copyright.fr.html> [fr]
- Re: [TRAD GNU] Traduction, Lucile Fievet, 02/04/2008
- Re: [TRAD GNU] Traduction, Cédric Corazza, 02/04/2008
- Re: [TRAD GNU] Traduction, Claude Le Paih, 03/04/2008
- Re: [TRAD GNU] Traduction, Cédric Corazza, 06/04/2008
Archives gérées par MHonArc 2.6.16.