Re: [Accessibilite] Re: [Accessibilite] Re: [Accessibilite] Re: [Accessibilite] Qu'est que l'acessibilité ?

[Patrick <patrick.abul AT free.fr>]

Le lundi 07 décembre 2009, Michel Cadiou a écrit :
> Bonjour,
> 
> Pour moi, c'est tout le contraire. Je pense que c'est en plein dans la
> liste!
> 
> En d'autres lieux (d'autres temps?), les personnes handicapées et leurs
> entourages ont été associés à la mise en place des règles de
> construction (bâtiment).
> Le fond de la demande a toujours été de ne pas réaliser de particularité
> pour cette population.
> Exemple: les personnes handicapés n'ont pas a emprunter une entrée
> séparée - par l'arrière du bâtiment par exemple - mais par l'entrée
> principale, commune. Ceci aussi dans le cadre de la mise en conformité
> de bâtiments existants.
> 
> Cela est à transposer ici aussi ?
> 
> Concernant le terme "handicapé", une responsable de surface restera une
> femme de ménage...


Voici donc ce que j'avais écrit à Armory.
Il ne s'agissait pas de savoir si les personnes handicapées doivent être 
séparée du reste de la société, mais de l'usage qu'on fait du mot handicapé, 
qui ne doit pas être tabou. Ni péjoratif, ni réducteur, il ne faut pas avoir 
peur de l'employer, bien au contraire. Notez bien qu'il s'agissait d'un 
message privé, et donc rédigé en ce sens.

> Car si je déteste le mot "handicapé" en tant que substantif, c'est justement
> parce qu'il fausse la réflexion. Une personne ne peut pas être définie par
> son handicap.

Mais elle peut être définie par sa blondeur, sa pigmentation, sa grandeur, sa 
grosseur,...

Peut-être devrais-tu te détourner de cette interprétation du mot handicap, 
qui cache à la société tout un pan des individus qui la constituent.

On peut définir une personne par son handicap, lorsqu'on le prend en compte. 
Par exemple, je cherchais (et j'ai trouvé ! :-) ) un logiciel d'échecs qui 
permette aux aveugles de jouer en ligne.
Dans ce cas, c'est bien le handicap que je prends en compte, pour le 
contourner.

En n'utilisant pas ce terme, ou choisissant des formules faussement 
alambiquées comme "personnes aveugles" plutôt qu'"aveugles", on fait passer 
le champ émotionnel devant la réalité qui s'applique à ces personnes.

J'ai découvert ça depuis la manifestation "ni pauvres, ni soumis" comme je 
l'ai expliqué, où ce sont des handicapés lourds qui m'ont dit qu'on cachait 
ce terme pour ne pas choquer les gens qui, inconsciemment, ne veulent pas le 
voir. Ansi de ne pas utiliser le mot, permet de cacher la réalité au reste de 
la société.

Ce WE, sur les plateaux télé et partout ailleurs en France, c'est bien des 
handicapés et souvent des enfants qu'on a vu, et les gens donnaient parce que 
ce jour-là, ils s'aperçevaient de ce qui reste généralement caché, pour ne 
pas choquer.

Pour moi, le handicap, c'est comme d'être grand ou d'être petit, d'être gros 
ou d'être maigre... ça fait partie de notre condition, il ne faut pas en 
avoir honte, et peut-être demain on osera dire "c'est un aveugle qui tient le 
bureau" plutôt qu'"une blonde"*. Le terme est comme on l'utilise. En lui-même 
il n'est ni péjoratif, ni choquant.

* j'aurais pu dire une "brune" ou une "rousse", "un homme petit", "une femme 
forte", "avec des lunettes", "avec un fauteuil", "sans cheveux", avec le bras 
dans une atèle (c'était mon cas le mois dernier), etc... ce qu'on doit 
utiliser pour identifier une personne. Pourquoi dire qu'il a un bonnet rouge, 
si la première chose qu'on remarque c'est qu'il est sur un fauteuil ou qu'il 
a des lunettes ? Doit-on se conformer à celui qui inconsciemment ou par 
ignorance y met un préjugé ?
 
Vaste débat... ;-)

Cordialement.

-- 
http://abul.org
Le verrouillage nuit à la création.
http://www.laquadrature.net/
Aujourd'hui il y a 5512 adhérents à l'April : http://www.april.org