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educ - Re: [EDUC] Logiciels "libres" ou logiciels "liberticides" sous licences libres ?

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Logiciels "libres" ou logiciels "liberticides" sous licences libres ?


Chronologique Discussions 
  • From: cemoi <matlane2000 AT yahoo.fr>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Logiciels "libres" ou logiciels "liberticides" sous licences libres ?
  • Date: Sat, 10 Jul 2010 15:09:18 +0200

Le 08/07/2010 10:06, cnestel AT free.fr a écrit :
Ci-joint le copier/coller de ma deuxième contribution sur le site Linux.fr dans
l'enfilade "Logiciel : VÉRAC : Vers une Évaluation Réussie Avec les Compétences
" référencée par Patrice Pillot.
http://linuxfr.org/2010/07/05/27089.html

Bonjour,

La lecture de certains posts ici me font réagir. Je préfère ouvrir une autre
enfilade plutôt que de répondre à chacun.

Premier sujet de réflexion : devons-nous systématiquement promouvoir dans l'éducation
n'importe quel produit logiciel sous prétexte qu'il est labellisé "libre" ?

Dans l'une des contributions de chryjs j'ai lu ce commentaire qui m'a laissé
perplexe :

"Qu'on aime ou pas les programmes actuels, qu'ils soient critiquables ou pas,
cela ne nous empêche pas de nous outiller pour faire notre travail le mieux
possible.
[...]
"Merci donc à Edleh et à tous ses collègues qui essaient de faire avancer les
choses tout en utilisant/produisant des logiciels libres".

Par delà la spécificité de VÉRAC (dont je n'ai pas à juger si c'est un bon ou mauvais
produit) chryis laisse entendre que nous devrions soutenir tous les produits logiciels
au seul prétexte qu'il seraient "libres" quand bien même se mettraient-ils au
service de programmes que l'on pourrait juger contestables.

Ce qui, pour ceux qui s'en souviennent encore, nous ramène aux débats sur les DRMs
"libres" durant loi DADVSI. Pour mémoire, un certain nombre de développeurs open source
qui ne voyaient dans les DRMs qu'un enjeu technique proposaient de développer des "menottes
numériques", sous licences libres.

Actuellement on assiste à un phénomène comparable dans l'éducation où se
déploient un certain nombre de solutions dites libres qui brident les
libertés et/ou peuvent entrer en conflit avec la philosophie des logiciels
libres.

Un exemple, le fameux firewall Amon-Ecole déployé dans l'éducation sous
Ubuntu qui interroge l' Active Directory des serveurs Microsoft au lieu d'un
annuaire LDAP, ce qui rend impraticable l' accès à Internet des stations sous
GNU Linux dans les établissements secondaires.

Ou autre exemple, la fameuse application web sous licence GNU GPL Gibii qui permet de
gérer la validation des "compétences" du B2i. Ici l'enjeu ce n'est pas Gibii
en tant que tel qui, de plus, représente à mes yeux l'un des meilleurs produits
développés en interne au sein de l'Education nationale, comme l'est peut-être également
VÉRAC, que le B2i lui-même ainsi que le système de surveillance et de contrôle à
distance que permet Gibii sur les modes de gestions du B2i dans les établissements
scolaires.

Si l'on adoptait une posture purement technique on pourrait considérer qu'il ne s'agit rien
d'autre qu'une suite d'algorithmes et/ou de briques logicilelles rédigés dans un langage de
programmation dont le code source est accessible à tous. Mais si l'on considère que l'enjeu c'est
aussi, surtout dans le domaine de l'instruction et de l'éducation, de garantir la transmission et
le partage des connaissance tout en garantissant les libertés individuelles, le débat prend une
autre signification (Cf. par exemple et au hasard le livre "À l’école des compétences - De
l’éducation à la fabrique de l’élève performant" d'Angélique del Rey ou les commentaires de
Nico Hirtt sur cette "nouvelle pensée pédagogique unique").

Deuxième sujet de réflexion : les ENT et le cloud computing

Certains ici se souviennent peut être des prises de position de Richard
Stallman à l'encontre du cloud computing où les sociétés risquaient de perdre
le contrôle de leurs données en adoptant de tels systèmes :
« Cette perte de contrôle est l'une des raisons pour lesquelles il ne faut
pas utiliser les applications Web pour votre informatique. C'est aussi
néfaste que d'utiliser un programme propriétaire. »
http://www.zdnet.fr/actualites/richard-stallman-denonce-le-c(...)

Aussi, je me demande lorsque je lis dans l'enfilade (contributeur :Tiste)

"Très intéressant comme logiciel. Ceci dit, est-ce que le fait pour les
enseignants d'avoir besoin d'installer le logiciel sur l'ordinateur ne risque pas de
rebuter l'utilisation par rapport à des systèmes déjà mis en place (comme l'ENT, Espace
Numérique de Travail, où tout est géré en ligne) ?"

je me demande si la communauté éducative du logiciel libre ne fait pas fausse
route en promouvant des ENT libres.

Librement Charlie

Bonjour,

pour réagir et faire un retour de ce qui se passe sur le terrain:

je confirme les problèmes concernant l'utilisation de AMON... il a fallu court-circuiter tout ça de manière peu conventionelle pour pouvoir utiliser gnu/linux et BSD* sur le réseau notamment pour les serveurs.... Cela implique notre responsabilité je tiens à le souligner car ce type d'action reste compris comme un acte de résistance de la part de la hiérarchie qui ne manque pas de nous mettre des pressions.
Il est clair que la philosophie du logiciel libre n'est ici pas du tout respectée elle est simplement détournée au yeux de toutes et tous. Les libertés individuelles ne sont pas respecté du tout non plus.

Il semblerai que les enseignants ont le choix de tout mais ce n'est pas le cas et malheureusement on veut continuer à nous faire croire que ce sont eux qui ont le besoin des ENT, des évaluations par compétences de ceci et cela... Personne n'est jamais venu voir une équipe pédagogique (j'ai bien dit équipe et non pas un personnel désigné trié sur le volet...) pour connaitre ses besoins par ici... Je n'ai personnellement jamais vu ça; les outils proposé comme les ENT et le choix des briques de ces derniers sont purement arbitraire et non choisit par les enseignants par contre ils sont imposé... Les seules réunions ont été faites avec un seul représentant du corps enseignant qui ne pouvait que subir et non pas être acteur (il n'a pas eu le choix et cela a été le cas pour tous les établissement pilote concernant l'ENT de cette académie) même le proviseur n'a pas pu obtenir gain de cause sur des points que ses enseignants attendaient tous. Je tiens à préciser que ces attentes avaient été formulé grâce a de multiples questionnaires et réunions et que le tout avait été voté par le Conseil d'administration de l'établissement.

Sur mon académie cela touche tous les lycées et tous les collèges autant vous dire que l'action n'est en rien démocratique elle vise à conduire maitriser et orienter le tout à travers des outils numérique don les licences sont "libres". (on commence à comprendre que la philosophie du libre ici n'est en rien respectée)



La perte de contrôle des données est un vrai problème pour la communauté éducative qui n'est pas informée ni formée à l'outil informatique le télétravail, les licences, . . . On ne peut pas vraiment prendre de vrai décisions dans une telle ignorance. Sur les ENT les comptes des enseignants partant (à la retraite, contractuel non reconduit, mouvement ...) sont désactivés mais le contenu reste en ligne et accessible.

Le discours de tout le corps d'inspection est de dire que toutes les productions faites par les enseignants appartiennent à l'académie autrement dit à l'Éducation Nationale. Cela expliquant peut être les pratiques faites sur l'ENT au niveau de la gestion des comptes.

Apres quelques observations l'utilisation de serveur de fichiers (externe au réseau) faite par les enseignants est très mal vue... et souvent bloqué à travers la passerelle AMON.


Le partage d'informations comme les cours est un vrai besoin reste à savoir comment cela peut être fait en respectant le/les choix de chacun... sachant que toutes les propositions d'outils respectueux sont refusé. Je ne pense pas que le cas de mon académie soit un cas général mais sachez que cela existe et pas que dans un seule académie... chez nous sur les serveurs du crdp/cddp par exemple on bloque les formats oasis (no commente). Faire du 'libre" c'est bien respecter sa philosophie c'est mieux.

"Mais si l'on considère que l'enjeu c'est aussi, surtout dans le domaine de
l'instruction et de l'éducation, de garantir la transmission et le partage des
connaissance tout en garantissant les libertés individuelles..."

Je ne pense pas pouvoir dire mieux... tout est dit à vous de juger.










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