Re: [EDUC] Re: Affiche logiciels libres à l'école

[cnestel AT free.fr]

----- "Antoine" <fluorflux AT gmail.com> a écrit :

> Bonjour,
> je ne suis pas décideur des partenariats,
> mais à titre personnel je ne suis pas contre une présence de plusieurs
> associations sur l'affiche si cela permet une meilleure diffusion, du
> budget pour imprimer des affiches, des cartes postales, un passage à
> la 
> télé, etc.

Salut Antoine,

Cette affiche que je me serais refusé de diffuser dans sa première version,
pourtant accréditée par certains, a profondément gagné en qualité
(je ne parle pas bien sûr de sa qualité esthétique mais en termes
de contenus).

Cela prouve que le temps peut être nécessaire.

En matière d'éducation, il n'y a aucune urgence. En plus d'une décennie
le logiciel libre a très peu avancé dans l'éducation, pire encore,
nous avons assisté à une montée en puissance de l'emprise de Microsoft,
ainsi que des éditeurs privateurs de libertés, dans l'éducation.

De plus, en la matière, bien souvent les gouvernements de droite n'ont
fait que prolonger, amplifier des réformes entamées par des gouvernements
de gauche.

Par exemple, c'est Claude Allègre qui a nommé Xavier Darcos inspecteur
général pour le remercier de son travail à la tête de la mission Livre
(les anciens se souviennent peut être des fameuses campagnes du
syndicat des éditeurs contre un prétendu "photocopillage", au même
titre que le lobbying contre une exception pédagogique dans les débats
qui précédèrent la loi DADVSI) ; "Mission Livre" qui devait rendre
le prêt des livres payant.

Aujourd'hui, si tous les collèges de France et de Navarre sont tenus
de faire voter au Conseil d'Administration un projet d'établissement,
qui sait - y compris ici - que la seule OBLIGATION LEGALE dans
le budget des établissements concerne la redevance pour photocopies ?

Autre exemple de la formidable puissance de frappe des lobbies, au
moment même où Catherine Gabay qui provenait du Médef (favorable
à Microsoft représenté dans la mission e-educ) devint conseillère
en TICE de Xavier Darcos, Microsoft offrait hébergement, assistante
technique, au site Café Pédagogique qui était l'une des plaques
tournantes de contestation anti-Darcos.
Microsoft tenait ainsi les deux bouts de la chaîne.
Inutile de dire, qu'outre une assistance technique à la suite
Microsoft Office pour les professeurs, le Café pédagogique a
systématiquement censuré toute référence aux logiciels libres, en
particulier OpenOffice.org, ce qui ne l'empêchait pas de
promouvoir le seul usage de l'outil informatique au détriment
de l'apprentissage des notions sous-jacentes, le socle commun
des connaissances (réforme Fillon), les livrets de compétences.

Alors, pour l'affiche : désolé il n'y a pas d'urgence.

L'urgence est à la réflexion. Il est urgent de réfléchir,
de débattre, de prendre notre temps.

L'objectif pour moi ce n'est pas de promouvoir l'April, ni de
rentrer dans des objectifs arbitraires, mais de profondément
avancer en matière d'éducation, dans une réflexion mature et
une force de proposition, car tout le monde sait que dans 
tous les domaines qui touchent à la société - retraites,
fiscalité, social, éducation, environnement, culture, etc - nous
allons droit dans le mur.

Le mouvement, la réflexion, notamment celle entamée par RMS et
la FSF, offrent des éléments de réponses et une authentique
alternative qui dépassent de loin le cadre étroit des logiciels
logiciels libres, même si c'est la réflexion sur les logiciels libres
dans ses différents combats depuis le DMCA en passant par les
brevets logiciels ou l'interopérabilité, qui ont permis d'ouvrir
cette alternative.

Un exemple, l'impôt sur les sociétés.

On pourrait penser que cet enjeu n'a strictement rien à voir avec les
logiciels libres. Que nenni ! C'est parce qu'il était sensibilisé
aux logiciels libres par ses deux enfants, qu'un député UMP osa à deux
reprises poser la question au ministre de l'économie : "combien la
société Microsoft paye-t-elle d'impôts sur les sociétés en France ?" ;
et d'évaluer le chiffre faramineux pour l'achat de licences par les
différentes collectivités et institutions.

Le seul exemple que je viens de citer du député Cazenave tend à prouver
qu'en partant d'une problématique liée aux logiciels libres (le marché
captif dans les appels d'offres qui exclue les logiciels libres) il a
volontairement ou pas, débouché sur la mise en évidence d'absence
de règles fiscales communes, malgré une monnaie unique, en Europe.

Des milliers d'autres exemples de ce type affluent. 

Le paradigme du logiciel libre dépasse donc le logiciel libre pour
offrir une alternative à l'implosion totale qui nous attend.

Le temps, la réflexion, sont donc nécessaires. Il n'y a pas urgence.

La preuve cette affiche qui a énormément gagné en qualité.





> 
> Ce que je ne souhaite pas c'est une prolifération de logos sur 1/10 de
> l'affiche, c'est suffisamment chargé.
> 
> Il est possible de remplacer tous les logos par une phrase sur toute
> la  largeur de l'affiche du type :"Cette initiative est soutenue par April,
> Aful, Adullact, etc."

Voire même en tout petit à côté de licence que j'avais mal vue :  "A 
l'initiative 
de Framasoft, l'April" et en bas dans la signature : toutes les associations
qui le désirent.
> 
> De plus, la lisibilité de certains logos en petite taille n'est pas >
> garantie, c'est bien plus lisible et compréhensible avec du texte à 
> partir d'un certain nombre de partenaires.
> 
> Reste qu'il faut se mettre d'accord rapidement, si vous ne souhaitez
> pas 
> avoir à rajouter un père Noël sur l'affiche.

C'est pas une question de temps productif mais d'efficience.

La signature de toutes les assoces ne peut être qu'une ouverture
(ce qui est en cohérence avec des gens qui prétendent faire
la promotions des systèmes libres et ouverts).

Hop hop

Salut à toua,

Charlie

> 
> 
> 
> Bonne journée
> 
> Antoine
> 
> 
> 
> 
> 
> 
> -- 
> Archives, se desinscrire : http://www.april.org/wws/info/educ