Re: [EDUC] Re: Affiche logiciels libres à l'éc ole

[François Poulain <fpoulain AT metrodore.fr>]

Salut,

Le Sat, 25 Sep 2010 19:06:16 +0200 (CEST),
cnestel AT free.fr a écrit :

> Jusqu'à preuve du contraire, en matière d'éducation, ni toi et encore
> moins Rémy ne s'est autant pris la tête depuis plus d'une décennie
> avec certaines de positions

Désolé d'être né aussi tard que le projet GNU, dans une région arriérée
qui ne connaît pas la connectivité, et au sain d'un foyer familial
asservi à la seigneurie locale pour avoir le droit de manger. Je n'ai
connu le libre qu'en 2003-2004 pendant les études supérieures (et linux
(sans le gnou !) 2 ans plus tôt). Désolé aussi de n'avoir pas fait mon
métier de l'instruction ou du dressage des petits enfants.

> Mais à chaque fois c'était sur des principes politiques ou
> philosophiques, jamais sur des problèmes de logos d'organisations.

Je crois que je n'arriverai *jamais* à imaginer ce que ça représente en
2001 de bavarder sur la mise en avant de la gratuité du libre comme
seul intérêt. En 2010, lorsque je vois ça je rigole et passe mon chemin
pour bavarder sur d'autres trucs non moins futiles, mais au moins qui
m'intéressent à loisir.

> Les différends entre l'April et l'Aful n'ont donc jamais manqué.

Ça semble clair. Mais ils ont au moins le mérite susciter la réflexion
et nous savons tous passer outre lorsque c'est utile, je crois.

> Pour autant, le contenu de cette affiche dans sa première version
> était tellement scandaleux que si l'April avait apposé sa signature
> dessus, j'aurais démissionné de cette association avec perte et
> fracas. D'ailleurs je ne reconnais plus l'April, surtout dans le
> groupe de travail Education que j'ai contribue, sinon appelé à fonder,
> tant je me sens en désaccord avec Rémy Boule.

Franchement, une grosse partie de la quantité de respect et
d'admiration que j'ai pu te porter est largement érodé par tes attaques
stériles envoyées contre Rémi. Et autant je trouve intéressantes
nombres de tes contributions au débat intellectuel et idéologique qui
nous anime, autant je ne ferais pas grand cas de la démission d'un
grincheux qui me taxe de néolibéral (je ne sais pas ce que ça veut
dire, mais j'imagine que dans ta bouche, ça pique), et qui --plutôt
que de partager sa connaissance et son expérience au sein du groupe--
préfère jouer la vierge effarouchée avec des menaces de pertes et
fracas. Si tu veux un exemple, je pense en particulier à ce dernier
message : http://www.april.org/wws/arc/educ/2010-09/msg00052.html
où, à la fin de la lecture du message, je ne sais *même pas* ce que tu
reproche à cette affiche.

Est-ce que tu te rends compte, quelque part, que dans ce message tu
reproche quelque chose « d'innaceptable » à quelqu'un qui a priori a
toutes les raisons d'être parfaitement candide sur le sujet ? Ne crois
tu pas qu'il y a de meilleures façon de recevoir les bonnes volontés
des bénévoles ? Ne crois tu pas qu'il aurait suffit de suggérer ton
point de vue ---fort bien argumenté et qui me semble parfaitement
recevable et défendable, même si je ne maîtrise pas les enjeux---
plutôt que de s'offusquer sur des grands airs de processus historique
en invoquant le totalitarisme si ton idée ne passe pas ?

Je pense sincèrement que, si tu veux faire vivre tes idées au sein du
groupe, il te faudra éviter de faire casus belli de chaque situation et
avec chaque bénévole (y compris Rémi). Apprends donc à invoquer le
rasoir d'Hanlon, et à donner des chances aux gens. De la sorte, tu
émuleras l'activité du groupe en l'orientant vers tes convictions,
plutôt que d'inhiber toute contribution avant qu'elle atteigne maturité.

> Peyratout a contribué à apporter une amélioration. 
> 
> De fil en aiguille, cette affiche a gagné en profonde qualité.

Beh c'est cool ; parce que c'est tout l'intérêt de mettre en commun la
connaissance au sein d'un groupe de travail : assembler des compétences
diverses et multiples au delà de ce que l'individu seul ne peut porter.

Et si je ne participe pas au groupe, il est évident que les
contributions de Jean ont été intéressante. Je ne savais juste pas
qu'il avait fait dont de son corps aux associations auxquelles il
participe. Lorsque je fais des choses en dehors de l'April, je n'y
impose pas son logo.

> Son contenu est unitaire. 

Cette phrase ne fait pas sens, dans ma tête.

> Alors quand tu dis plus haut, "une unité idéale qui n'existe pas",
> il faudrait que dans le même temps, tu reconnaisses les points
> d'unité et de convergence avec l'AFUL, par exemples : 
> l'interopérabilité, la vente liée, le refus des brevets logiciels,
> etc.

Pourquoi ? Le réel qui m'entoure ne me suffit pas ? Désolé, mais quand
j'entends les mots « libre, éducation, Framasoft », mon cerveau
fourmille. Lorsque j'entends « libre, éducation, Scideralle », c'est
plat, il ne se passe rien. On pourrait mettre « carotte », ça ferait
pareil. Ça ne veut pas dire que je méprise Scideralle, ou son action.
Ça veut juste dire que je ne la connaît pas, d'une part parce que je ne
m'intéresse pas de près à la promotion du libre dans l'éducation, et
d'autre part parce qu'elle ne fait pas partie des acteurs avec qui j'ai
ou je constate des échanges réguliers.

Sans échange régulier et sans collaboration régulière, je ne vois pas
en quoi on peut parler d'unité. Et je n'imagine même pas que Jean place
ses contributions personnelles sur educ@ sous le signe d'une
collaboration inter assoce. Comme tu le dit, la bureaucratie ça doit
être combattu.

> > Ce n'est pas la peine de passer par des sentiers tortueux : tu
> > pourrais simplement dire : « J'aimerais que le crédit de cette
> > affiche soit récupéré au profit de Aful, Adullact et Scideralle. »
> 
> Pardonne-moi, mais quand mon fils [...], ça c'est de la récupération !

Pardonne moi, mais la phrase qui suivait montrait expressément que je
n'avais *aucun problème* à la récupération, et je pense même qu'un
libriste n'a, par définition, généralement pas de problème avec. Si tu
n'avais pas saucissonné maladroitement mon paragraphe, tu aurais
conservé le message et ne m'aurais pas tenu des propos que je n'ai pas
tenu.

> En faisant ça, Libre Accès a raisonné politiquement et pas avec du
> ressentiment.

Pour tant, je lis du ressentiment lorsque 18 mois après les faits je
vois apparaître cet évènement sur une liste sans aucun rapport, avec
des pépites de condescendance au milieu du paragraphe.

À titre personnel je préfère grogner dans l'instant et ne pas avoir à
ressortir des vieux dossiers nourris, eux, de ressentiment. Chacun son
truc, donc.

> De la même manière, tu dois raisonner politiquement et ne craindre
> aucune récupération si l'affiche - dans son contenu actuel - est
> diffusée partout.

Si tu n'avais pas saucissonné maladroitement mon paragraphe, tu aurais
pu y lire que je n'ai *aucun problème* avec ce genre de récupération.
J'appelle même ça, pour une oeuvre, de « vivre dans d'autres mains »
que celles de leur auteur.

> > Il s'agit bien
> > de crédit, puisque cette affiche ne *fait pas* la promotion de
> > l'April.
> 
> Bien sûr que si.

Pour les pédants, j'aurais du préciser « ne *fait pas* la promotion de
l'April, dans son message principal. » Bien sûr qu'elle fait la
promotion de l'April au travers de son crédit, mais ce n'est pas à ça
que je faisait allusion. Je répondais au message de Jean qui affirmait
le positionnement de l'affiche « pour juste faire la promotion de
l'April ». Ce qui est évidemment un excès de mauvaise fois. Encore une
fois, si tu n'avais pas saucissonné maladroitement mon paragraphe, tu
aurais conservé le message et ne m'aurais pas tenu des propos que je
n'ai pas tenu.

> Et je dis pas la contre-pub pour l'April dans sa
> première version. Or, tu as au moins un membre de l'Aful qui està
> est venu sur cette liste et a contribué à l'améliorer. 
> Dans ces conditions, peu importe ses intentions. 
> Ce qui compte c'est de se mettre d'accord sur des contenus, des
> principes et d'avancer ensemble.

Ensemble. Oui, je n'ai pas d'objection. Un membre de l'Aful vient
participer à un groupe de travail de l'April. C'est très bien, c'est
même volontaire, c'est pourquoi nous avons voulu laisser notre groupe
de travail (comme la plupart de nos groupe de travail) ouvert à tous.
Remarque qu'il aurait pu n'être membre de rien, ça n'aurait rien changé
à la qualité de sa contribution.

> d'unité. Mais sur les points où il y a unité, il faut la rechercher
> cette unité.

Je ne suis pas sûr qu'on mette la même chose sous le mot « unité ». Ni
qu'on ait les mêmes préoccupations à ce niveau.

> > Le problème est que je pense que l'échange et le partage fonctionne
> > d'autant mieux lorsqu'il se fait sur une base de réciprocité. Or, si
> > il est clair que tu demandes à l'April de faire une petite place aux
> > associations précitées, personnellement je perçois beaucoup moins
> > clairement où la réciproque est vraie.
> 
> C'est pas une raison.

Je n'ai pas dit que c'était une raison, et je ne vois pas bien
pourquoi il faudrait une raison. Je pense bien plutôt que c'est une
explication à la réticence des gens de ne pas rechercher l'unité que
tu chéris tant. Désolé d'adhérer au réel. Je pense que ce problème ne
sera résolu que lorsque les associations concernées travaillerons
réellement ensemble, et de mon point de vue la balle est dans leur camp.

Si tu t'interroge sur les raisons pour lesquelles j'ai spontanément
proposé d'ajouter une référence à Framasoft ; ou bien les raisons pour
lesquelles j'ai spontanément proposé d'associer Libre accès et quelques
autres sur un autre projet, alors tu comprendras mon point de vue.

> Le rapport de forces entre les associations
> n'a rien à voir avec ce qu'il était à la fin des années
> quatre-vingt-dix.

Tu m'excusera, mais je me tape des rapports de force. Je me tape de
faire la gueguerre avec d'autres gens. Je me tape de toutes ces
conneries bureaucratiques.

Des personnes poussent un projet au sein de l'April, et je considère
légitime que ce soit les personnes qui poussent le projet qui prenne
des décisions.

Si Scideralle veut, au travers de ses actions, créer un sentiment
d'obligation auprès des membres du groupe Educ afin que ceux-ci
décident spontanément d'y apposer son logo, je pense que c'est très bien
et qu'elle a toutes les clés en main pour le faire. Et je serai le
premier à le soutenir, puisque ce serait le symptôme d'une belle unité
et pas une collaboration de papier.

Mais chercher à l'imposer de haut en disant « ça aurait de la gueule »,
en pur argument d'autorité, ou en menaçant de ne pas diffuser une
affiche de l'April, je trouve ça ridicule et contre-productif.

> A l'époque l'assoce institutionnelle, à tel point
> qu'elle devenait hégémonique, au moins dans l'éducation : c'était
> l'AFUL.
> 
> Aujourd'hui, c'est l'inverse.

Beh vu la jeunesse du groupe Educ qui fait que peu de chantiers ont
pour le moment abouti, ça fait peur pour la présence du libre dans
l'éducation...

> L'April n'a donc rien à craindre.

Je n'ai jamais pensé que le soucis soit en ce point.

> En revanche, le logiciel libre dans l'éducation aurait tout à gagner.

Beh ça demande à être prouvé. Si des actes concrets trahisse les
convictions des gens à avancer ensemble, oui : le libre dans l'éducation
à tout à y gagner. Mais je ne pense pas que ce soit le contexte dans
lequel je me trouve.

François

-- 
François Poulain <fpoulain AT metrodore.fr>

Il est plus désirable de cultiver le respect du bien que le respect de
la loi. -+- Henry David Thoreau, La Désobéissance civile -+-