Re: [EDUC] Re: Affiche logiciels libres à l'école

[cnestel AT free.fr]

----- "François Poulain" <fpoulain AT metrodore.fr> a écrit :

> Bonjour,

Bonjour,

> > Je suppose qu'on en restera aux seuls logos April et Framasoft, et
> >  c'est comme vous voulez. Mais je crois qu'on aurait pu faire un
> >  tir interassociatif groupé, à l'image de la dernière affiche OOo,
> >  avec April Aful Adullact Scideralle Framasoft et IMHO ça aurait eu
> >  de la gueule.
> 
> La gueule de quoi ? D'afficher une unité idéale qui n'existe pas ?
> Mais l'idéal se salit toujours, au contact du réel.

Jusqu'à preuve du contraire, en matière d'éducation, ni toi et encore
moins Rémy ne s'est autant pris la tête depuis plus d'une décennie
avec certaines de positions de l'AFUL que ce soit dans des affrontements
éprouvants au centre de recherche de la FSU avec Bernard Lang, quand
il mettait en avant la gratuité des logiciels libres ; ou encore
sur les listes de l'EPI ou encore toujours avec Bernard lors d'un
colloque des Rencontres de l'Orme sur l'exception pédagogique, qui
rebondit aux RMLL de Nantes dans un autre colloque, ni des prises
de tête éprouvantes avec Peyratout.

Mais à chaque fois c'était sur des principes politiques ou philosophiques,
jamais sur des problèmes de logos d'organisations.

Quand je me suis pris la tête avec Rosaire, au sein de mon Lug,
c'était sur la problématique de la propriété intellectuelle (à 
l'époque l'Aful avait appelé à participer à la journée mondiale
de la propriété intellectuelle...

cf. "À l'occasion de la Journée Mondiale de la Propriété 
Intellectuelle organisée par l'OMPI, l'AFUL décide de s'associer 
à cette manifestation pour mieux informer le public sur le rôle 
économique et social du droit d'auteur sur les logiciels et pour 
dénoncer la tolérance quasi-institutionnelle à l'égard des contrefacteurs
 de logiciel.".
http://aful.org/dadvsi/contrefacon.html

Les différends entre l'April et l'Aful n'ont donc jamais manqué.

Pour autant, le contenu de cette affiche dans sa première version
était tellement scandaleux que si l'April avait apposé sa signature
dessus, j'aurais démissionné de cette association avec perte et
fracas. D'ailleurs je ne reconnais plus l'April, surtout dans le groupe
de travail Education que j'ai contribue, sinon appelé à fonder,
tant je me sens en désaccord avec Rémy Boule.

Peyratout a contribué à apporter une amélioration. 

De fil en aiguille, cette affiche a gagné en profonde qualité.

Son contenu est unitaire. 

Alors quand tu dis plus haut, "une unité idéale qui n'existe pas",
il faudrait que dans le même temps, tu reconnaisses les points
d'unité et de convergence avec l'AFUL, par exemples : 
l'interopérabilité, la vente liée, le refus des brevets logiciels, etc.

Quand dans une structure, un parti, une association, la promotion
de l'organisation l'emporte sur les objectifs pour lesquels
elle s'est créée, alors ce parti, cette association, cette structure
est devenue bureaucratique et doit être combattue.

Ce n'est pas, en matière d'éducation, la promotion de l'usage des 
logiciels libres dans les disciplines, que se situe des
points de rupture avec les autres associations. Sur ce terrain là, 
je souhaite la plus grande unité possible et ne trouverai rien à redire à 
ce qu'une telle affiche comporte le plus grand nombre de signatures 
possibles.

Les points de rupture et/ou d'union sont pour moi (en matière
d'éducation) les suivants :

- charte du groupe Education : Référence explicite à l'instruction
publique

- Contenus libres : ne pas séparer dans le domaine de l'éducation
(cas qui se pose différemment dans le monde de l'entreprise) la
promotion des logiciels libres de celle de l'art et des contenus
libres => des liens privilégiés avec Libre Accès (cf. le livre 
"La Bataille Hadopi", Dogmazik, In libro Veritas, Kassandre, etc)

- Analyse critique de l'option informatique en lycée

- Participer activement à l'Epi et à l'ASTI sur une position 
critique :
a) Refuser le point de vue selon lequel l'informatique serait
la fille d'un seul parent hermaphreudite : les mathématiques ;
son enseignement ne devant pas seulement incomber aux seuls mathématiciens => 
considérer également l'informatique comme un objet technologique ;

b) Militer en faveur du rétablissement de notions informatiques
supprimées par une récente réforme dans l'enseignement technologique
en collège.

- Critique du B2i, du socle commun, et des logiques visant dans
l'éducation à substituer aux connaissances : des compétences 
(savoir utiliser une interface relève d'une compétence, savoir
la différence entre hardware et software relève d'une connaissance
qui n'est plus enseignée nulle part) => critique des TICE 
(expression trompeuse) au profit de ITIC (informatique et technologies)
utilisée par l'EPI ; critique des idéologies néo-libérales visant
à n'utiliser dans l'éducation les logiciels qu'en tant qu'outils.

- Réflexion critique sur les ENT qui bien qu'open source peuvent
se réveler d'excellents instruments de contrôle social

etc.

 
> > Poser une affiche de promotion des LL dans un lycée, un collège ou
> >  une école n'est pas anodin. Spécialement là où la collectivité
> >  territoriale de référence (Région, CG, commune) est membre de
> >  l'Adullact, ça permet des ouvertures. Dans l'état je ne pourrai
> >  ainsi pas faire imprimer cette affiche par mes partenaires du fait
> >  de son positionnement pour juste faire la promotion de l'April.
> >  C'est un objectif respectable, est-il prioritaire ? À vous de
> voir.
> 
> Ce n'est pas la peine de passer par des sentiers tortueux : tu
> pourrais simplement dire : « J'aimerais que le crédit de cette affiche
> soit récupéré au profit de Aful, Adullact et Scideralle. »

Pardonne-moi, mais quand mon fils passe des jours et des nuits au téléphone
pour faire venir des députés, des personnalités et le plus de monde
possible à la manif du 1er mai, l'an dernier, contre la loi Hadopi et que
Jérémie Z. de la Quadrature refuse d'y participer, puis se ravivant, vient
avec deux de ses potes coller des auto-collants partout sur la poitrine
des "peoples" - quadrature du net - alors même que tous les organisateurs
avaient décidé qu'il n'y aurait aucun logo, ça c'est de la récupération !

D'ailleurs cela n'a pas empêché les organisateurs de reverser l'intégratlité
des droits d'auteurs de la Bataille Hadopi à la Quadrature, alors qu'ils en
avaient gros sur la patate. 

En faisant ça, Libre Accès a raisonné politiquement et pas avec du 
ressentiment.

De la même manière, tu dois raisonner politiquement et ne craindre aucune
récupération si l'affiche - dans son contenu actuel - est diffusée partout.

> Il s'agit bien
> de crédit, puisque cette affiche ne *fait pas* la promotion de l'April.

Bien sûr que si. Et je dis pas la contre-pub pour l'April dans sa
première version. Or, tu as au moins un membre de l'Aful qui està
est venu sur cette liste et a contribué à l'améliorer. 
Dans ces conditions, peu importe ses intentions. 
Ce qui compte c'est de se mettre d'accord sur des contenus, des
principes et d'avancer ensemble.

Encore une fois, quand l'AFUL balance un communiqué de presse pour
dire qu'elle s'associe à la journée de l'OMPI, organisme à l'origine
du DMCA, de la Directive EUCD, etc, là il ne peut pas y avoir
d'unité. Mais sur les points où il y a unité, il faut la rechercher
cette unité.


> Elle fait bien plutôt du *libre* et de l'extraordinaire ressource que
> constitue le *catalogue de Framasoft*. Ceci étant, vu que les
> personnes ici font du libre, je ne crois pas qu'elles soient avares de voir 
> le
> fruit de leur travail vivre dans d'autres mains que les leurs. Le
> problème n'est pas là.

Et on peut les soutenir. J'ai filé avec mon seul salaire de prof, l'an dernier
500 Euros pour l'organisation de la manif anti-Hadopi du 1er mai et 150 Euros
à Alexis, pour soutenir Framasoft.

> Le problème est que je pense que l'échange et le partage fonctionne
> d'autant mieux lorsqu'il se fait sur une base de réciprocité. Or, si
> il est clair que tu demandes à l'April de faire une petite place aux
> associations précitées, personnellement je perçois beaucoup moins
> clairement où la réciproque est vraie.

C'est pas une raison. Le rapport de forces entre les associations
n'a rien à voir avec ce qu'il était à la fin des années quatre-vingt-dix.
A l'époque l'assoce institutionnelle, à tel point qu'elle devenait
hégémonique, au moins dans l'éducation : c'était l'AFUL.

Aujourd'hui, c'est l'inverse.

L'April n'a donc rien à craindre.

En revanche, le logiciel libre dans l'éducation aurait tout à gagner.

Charlie