Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)
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- From: "ROYER Jean-Yves" <royerjy AT wanadoo.fr>
- To: <educ AT april.org>
- Subject: RE: [EDUC] programme secondaire : objectifs
- Date: Sat, 13 Nov 2010 14:53:13 +0100
- Importance: Normal
> -----Message d'origine-----
> De : Odile Bénassy [mailto:obenassy AT april.org]
> Envoyé : samedi 13 novembre 2010 08:48
> À : educ AT april.org
> Objet : Re: [EDUC] programme secondaire : objectifs
>
>
> Bonjour Jean-Yves
Bonjour Odile,
>
> Comme tu dis, l'ordinateur est "notamment", un outil servant
> à écrire. Et tu es le meilleur quand il s'agit de montrer
> comment on doit s'en servir, avec tes excellents documents
> sur l'usage structuré du traitement de texte.
>
> http://royerjy.perso.neuf.fr/
Je rougis...
>
> Dans ce contexte d'ailleurs, tu as raison il n'est pas
> forcément nécessaire qu'un élève sache comment un ordinateur
> est _fabriqué_, et pas non plus, sans doute, comment un
> logiciel de traitement de texte est _fabriqué_. Jusque là je
> te suis dans ton analogie papetière
>
> Cependant, même dans ce contexte-là (ordinateur servant à
> écrire), l'élève a intérêt à mon avis à apprendre comment
> l'ordinateur est _organisé_ : les composants physiques, les
> types de mémoires, et surtout l'organisation des répertoires,
> apprentissage incontournable pour rester maître des données
> qu'il produit.
>
> L'analogie aura lieu certes entre l'ordinateur et le papier,
> mais aussi entre l'ordinateur et le livre (comprendre
> l'organisation des chapitres, tables des matières, notes etc...)
>
> Je trouve donc ton analogie de départ déjà réductrice à ce niveau.
>
> Mais ce n'est pas tout, car l'informatique ne sert pas qu'à écrire :
>
> Comprendre les divers modes d'expression par l'électronique
> (qui ne se limitent pas au traitement de texte),
>
> et aussi, et surtout
>
> Comprendre comment l'informatique structure de plus en plus
> le monde où nous vivons : ce qui renvoie nécessairement à
> comprendre un *programme* informatique même simple (ce qui
> dans la pratique oblige à apprendre au moins un tout petit
> peu à en écrire) , et si possible à tâcher d'appréhender au
> moins un tout petit peu ce que c'est qu'un *système
> d'information*. Et là je te renvoie par exemple aux saines
> lectures de Michel Volle que je vous ai déjà conseillées.
Bien entendu. Je suis d'accord avec cela. Par exemple, je sais combien il a
été difficile de faire comprendre à des magasiniers que l'informatique
permettait de disperser les marchandises dans le magasin sans prendre en
compte le critère de nature de la marchandise. Si sur mon ordinateur je sais
utiliser la recherche en texte plein pour retrouver fichiers et messages, je
fais néanmoins l'effort de classer l'information en dossiers, exactement
comme je le faisais avec le papier. Je m'astreint à supprimer ce qui me
semble à jamais périmé. Puis-je me dispenser de ce rangement ? Faut-il ne
plus former à ranger l'information sur les supports de stockage mais
seulement former à la formulation de requêtes pour retrouver l'information
pertinente ? Il me semble que les deux modes d'accès doivent encore être
présentés et expérimentés. Avec la réduction du coût de stockage, faut-il
tout garder ?
Je n'ai pas de réponses. Je pose des questions ?
En lisant les messages de cette liste il me semble seulement que certaines
propositions sont des dogmes non fondés sur les besoins pour un usage
rationnel.
>
> juste une suggestion :
>
> http://michelvolle.blogspot.com/2010/07/lingenierie-du-systeme-dinformation.html
J'ai lu ce document qui me paraît éclairant et auquel j'ai pensé en écoutant
quelques conférences aux Journées de l'Economie qui viennent de s'achever à
Lyon et pendant lesquelles nous avons trop peu entendu prendre en compte
l'économie du numérique et les mutations qu'elle apporte.
Ta réflexion m'amène à raconter une anecdote qui me semble significative et
dont des enseignements pourraient être tirés.
Extrait du message que j'écrivais à Michel Volle le 15/10/2007 :
"Je tombe sur votre site en faisant une recherche sur l'histoire du
traitement de texte. J'apprécie particulièrement la page
http://www.volle.com/travaux/dactylo.htm.
Un détail : vous ne mettez pas l'accent sur les touches guides, notamment,
sur les ergots qui existent sur le F et le J pour aider à conserver la place
des doigts sans regarder le clavier. Les bonnes vieilles méthodes...
Le point de vue "sociologique" ne remonte pas le moral. En effet, dans une
introduction à un fascicule sur le traitement de texte destiné aux
enseignants du technique, publié en 1984, je pensais que cette réticence
allait disparaître par nécessité :
http://royerjy.perso.cegetel.net/EditoTDT_JYR_84 (page 4). Déjà un cabinet
d'avocats client faisait suivre des cours de dactylographie aux jeunes
recrues. Ce n'était pas pour remplacer la dictée, mais pour la compléter dans
certains travaux interactifs avec l'ordinateur. Cette décision stratégique ne
semble pas avoir été prise par beaucoup d'organismes. La technique va
décidément trop vite."
Depuis la page citée de 1984 a changé d'adresse :
http://royerjy.perso.neuf.fr/EditoTDT_JYR_84/Page4.jpeg
Extraits des remarques de Michel Volle au cours de ces échanges :
"Merci pour votre message ! J'ignorais, figurez-vous, l'existence des petits
ergots sur les touches F et J, et j'ai immédiatement vérifié sur mon clavier.
Comme quoi on apprend tous les jours..."
"On dirait que cela ne les intéresse pas : c'est un art tout pratique, donc
sans doute le jugent-ils méprisable, quoiqu'utile... et ils pensent que son
apprentissage va de soi.
Il y a pourtant des gens que cela intéresse : sur www.volle.com, la page la
plus visitée est celle que j'ai consacrée à la dactylographie."
Mon conseil à la suite de cet aveu :
"Vous allez pouvoir écrire un billet sur les risques de l'autodidaxie. :-)".
Malheureusement la page dactylo http://www.volle.com/travaux/dactylo.htm n'a
pas évolué depuis et je n'ai pas encore vu de billet sur les risques de
l'autodidaxie.
Pourtant, notamment dans l'enseignement de l'informatique, il me semblerait
nécessaire de trouver des compromis entre les conceptions théoriques et les
résultats des expériences concrètes tirées de la pratique intensive.
En début de semaine lors de la préparation d'une rencontre sur "Accès pour
tous aux TIC", la responsable de la diffusion des TIC dans un département a
mis l'accent sur les risques des ondes émises par le Wifi. Je n'ai pas réussi
à m'empêcher de faire remarquer que, autour de la table, plusieurs personnes
qui prenaient des notes sur leur ordinateur portable ne couraient pas des
risques hypothétiques mais se condamnaient avec certitude à des TMS en cas
d'usage intensif. L'augmentation des TMS avec la diffusion des portables
semble déjà se faire sentir dans les constations des professionnels de ces
maladies. La rencontre se tenait dans un bureau dont l'occupant a ajouté un
écran à son portable, mais pas un clavier... Personnellement, j'ai renoncé à
utiliser mon portable pour prendre des notes car, dans les salles de réunion,
je ne dispose jamais d'une chaise me permettant de travailler sans me
fatiguer.
Mon client avocat cité plus haut m'a fait participer à des travaux pour
défendre des brevets portant sur le cœur des micro-processeurs. J'ai
découvert un monde que j'ignorais totalement et pourtant, parallèlement, nous
formions les responsables régionaux de Microsoft à l'usage de Microsoft
Office. Tout ceci pour mettre en évidence que nous travaillons avec des
outils extrêmement complexes dont nous ne pouvons pas connaître tous les
détails mais qu'il est nécessaire d'en avoir une représentation pertinente
pour pouvoir les utiliser intelligemment.
Mon intervention a seulement pour but de semer le doute sur le temps consacré
à chacune des couches de ce système complexe dont je vois, par exemple, avec
l'échange avec Michel Volle que des points essentiels, qui furent unanimement
reconnus et qui gardent leur pertinence, sont ignorés notamment dans
l'enseignement.
Pour conclure (car je vois que je fais concurrence à Charlie), mon combat :
former des producteurs d'information et non seulement des consommateurs. Ceci
étant, je n'ai pas de solution à proposer. Je ne fais que réagir à ce qui me
semble une hiérarchisation des choses discutable, le temps disponible
exigeant d'effectuer des choix difficiles. Il faut probablement se soucier de
la rentabilité des investissements "temps" des élèves et des enseignants en
commençant par le plus "rentable" en temps gagné pour pouvoir augmenter le
temps disponible à des apprentissages utiles. Ceci me conduirait, dans le
contexte technologique actuel, à commencer par l'apprentissage de l'usage du
F et du J soulignés avant l'algèbre de Boole. Ce n'est pas une hiérarchie de
valeur mais une tactique pour trouver plus de liberté et moins se fatiguer.
Librement.
Jean-Yves ROYER
PS : je mets Michel Volle en copie de cet échange.
- programme secondaire : objectifs, Vincent Delecroix, 12/11/2010
- RE: [EDUC] programme secondaire : objectifs, ROYER Jean-Yves, 12/11/2010
- Re: [EDUC] programme secondaire : objectifs, Odile Bénassy, 13/11/2010
- RE: [EDUC] programme secondaire : objectifs, ROYER Jean-Yves, 13/11/2010
- Re: [EDUC] programme secondaire : objectifs, Odile Bénassy, 13/11/2010
- RE: [EDUC] programme secondaire : objectifs, ROYER Jean-Yves, 13/11/2010
- Re: [EDUC] programme secondaire : objectifs, Odile Bénassy, 13/11/2010
- RE: [EDUC] programme secondaire : objectifs, ROYER Jean-Yves, 12/11/2010
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